Après le sympathique mais imparfait "Ma femme est une actrice" qui révélait Yvan Attal réalisateur, on attendait son 2nd film avec curiosité. On retrouve les recettes qui ont fait le succès de sa 1ere réalisation, à savoir une mise en scène épurée qui colle au plus près des acteurs, un ton très parisien avec ces appartements typiques et ses soirées en ville et un scénario qui s'intéresse davantage à la psychologie des personnages qu'à l'intrigue ou au rythme. C'est d'ailleurs la force du film : il permet à ses acteurs de s'exprimer. On retrouve ainsi, outre Yvan Attal, l'incontournable muse Charlotte Gainsbourg, un Alain Chabat plus sérieux qu'à l'accoutumée, une Emmanuelle Seigner épatante de fraicheur, le très rare Alain Cohen en improbable séducteur, Claude Berri et Anouk Aimé en illustres parents sansoublier l'hallucinant cameo (qu'on croyait impossible pour une production française) de la mégastar Johnny Depp (ses scènes sont cependant d'une lenteur effarante). Mais Yvan Attal est cohérent et reproduit les défauts de son 1er film. On a ainsi droit à une multitude de baisses de rythme, à de nombreuses séquences assez nombrilistes, à d'autres scènes qui fleurent parfois la philosophie de comptoir et les grandes théories sur la vie... Et puis, le scénario reste au final des plus prévisibles avec une réflexion assez lourdingue sur la crise de la quarantaine avec ses hommes victime du démon de midi ou de la monotonie du couple, ses femmes névrosées qui cherchent une porte de sortie même temporaire, ses séducteurs patentés qui font le constat de la solitude... Mais surtout, preuve que le talent du réalisateur reste un brin surévalué, on oublie assez vite le film alors qu'il se veut universel.