« Deux Surs » est un film fantastique coréen, nation prolifique et qualitative en matière duvres cinématographiques contemporaines, pas loin de rivaliser avec le Japon et Hong-Kong. Lhistoire en est assez simple : Deux surs, les adolescentes Su-Mi et Su-Yeon, sont en voiture en compagnie de leur père et se rendent dans la maison où vit leur belle-mère, une femme très belle, mais dure, presque sadique. Doù viennent ces jeunes filles ? On ne le sait pas. On sait juste que leur vraie mère est morte, quelles sont inséparables et quelles semblent avoir beaucoup souffert. Dailleurs le film est construit en grand flash-back, et la première séquence, censée donc se dérouler à la fin de lhistoire, nous montre lune des deux surs, muette, prostrée, dans un hôpital psychiatrique. On est donc en droit de sattendre au pire, et celui-ci ne manque pas darriver. Nous préserverons le lecteur en ne lui dévoilant rien qui pourrait nuire à son plaisir lié à la découverte cathartique de ce suspense psychologique assez angoissant. Nous pouvons néanmoins dire que, très vite le fantastique fait irruption aussi bien dans la maison que dans le corps du récit, et le spectateur se trouve happé dans un suspense assez insoutenable que lon pourrait rapprocher, pour faire vite, dun croisement entre « Shining », « The Ring », « Les Autres » et le cinéma de Wes Craven dans son ensemble, « Scream » en particulier.
Il faut dire que pour un film asiatique, celui-ci est extrêmement américanisé, peut-être trop, surtout dans sa mise en scène, ses effets spéciaux, son montage et sa gestion des scènes de tension. Tout cela mêlé à un rythme asiatique, souvent lent, tout en tensions et en retenues, font de « Deux Surs » un film angoissant, qui lorgne parfois de côté de M. Night Shyalaman sans pour autant parvenir à convaincre totalement. Peut-être, en fait, que le twist final, devenu un classique du cinéma hollywoodien et salopant la majeur partie des films qui ont eu le malheur de lutiliser