Ma mère : les secrets du tournage

Ma mère est l'adaptation du roman homonyme de Georges Bataille, inachevé par son auteur et paru à titre posthume. Né en 1897, Georges Bataille est réputé pour ses ouvrages sulfureux. Parmi les romans les plus célèbres de son oeuvre, à la fois spirituelle, politique et littéraire, figurent La Part maudite (1949), L'Abbé C. (1950), Le Bleu du ciel (1957), Le Procès de Gilles de Rais (1959) ou encore Les Larmes d'Eros (1961). Georges Bataille est décédé en 1962.

Ma mère est considéré par le réalisateur Christophe Honoré comme le prolongement logique de son premier long-métrage, Dix-sept fois Cécile Cassard. Il explique la genèse du projet : "Le point de départ de Dix-sept fois Cécile Cassard est un portrait de mère mais je n'avais pas été jusqu'au bout de cette relation mère/enfant. Très vite, j'ai donc repensé au livre de Georges Bataille et je me suis dit que j'allais m'en servir. Mais pas dans l'idée d'en faire une adaptation littéraire. Je voulais juste reprendre la structure du récit, exactement comme on pourrait relire d'après Sophocle le mythe d'Antigone. (...) J'ai transporté le roman à l'époque actuelle et essayé de voir en quoi la côté transgressif de cette histoire-là persistait."

Ma mère marque l'avènement du jeune acteur Louis Garrel, qui incarne dans le film le fils d'Isabelle Huppert. Fils du réalisateur Philippe Garrel , il débute sur grand écran sous la direction de son père (Les Baisers de secours, 1989) puis s'illustre au générique de Ceci est mon corps, de Rodolphe Marconi, et Innocents - the dreamers de Bernardo Bertolucci.

Christophe Honoré, sur le fait de mettre en scène une vie sexuelle atypique : "Je ne voulais vraiment pas que le film vire au côté érotico-chic, faire un zoom sur une classe privilégiée qui aurait juste des problèmes de sexe. L'idée d'expatrier les personnages était une manière de ne pas avoir besoin d'en dire beaucoup sur eux pour qu'ils soient suffisamment caractérisés. C'est essentiellement le décor qui les fait exister".