Juifs et Arabes forget Baghdad a remporté le Prix de la Semaine de la Critique au Festival International du film de Locarno 2002.
Samir raconte la genèse du projet : "L‘idée remonte à la première guerre du Golfe, il y a donc environ dix ans. J'étais devant la télé qui montrait une famille israélienne entrain de mettre des masques à gaz. La grand-mère a dit quelques mots en arabe. D'abord, j'ai pensé que j'avais rêvé. Pourquoi une famille israélienne parlerait arabe ? Après, je me suis dit qu'il y a des juifs arabes en Israël. En même temps, cette famille voyait leur ville natale bombardée, peut-être leur maison, leur passé ? Cela m'a rappelé les histoires de mon père et de ses camarades juifs communistes. J'ai pensé que si je pouvais en retrouver certains, je pourrais faire un film."
Outre des extraits de films occidentaux comme Exodus d‘Otto Preminger, Forget Baghdad présente aussi des scènes de films irakiens et égyptiens, dont Fatma, Marika wa Rachel, où Arabes, Musulmans et Juifs figurent côte à côte et jouent sur le ton de la comédie avec leurs identités culturelles.
En Israël, le film a fait l'objet de quelques projections universitaires confidentielles. Le Festival de Jérusalem devrait le montrer prochainement.
Dans le monde arabe, mêmes réserves. Les festivals arabes qui ont toujours montré les films de Samir ont refusé celui-ci. Seul le Ismailia International Film Festival l'a sélectionné. Le film a reçu le premier prix du Festival du film arabe de Rotterdam et une chaîne satellite arabe l'a acheté.