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gimliamideselfes
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4,5
Publiée le 14 septembre 2012
Je trouve dommage que ce film soit si peu connu. C'est le film noir à son paroxysme, un peu comme Laura (par exemple). D'ailleurs je dois avouer que je me retrouver à plus aimer les films noirs de Preminger (enfin ceux que j'ai vu) que ceux de Huston par exemple (même si je les aime aussi) (ou bien Lang ou Hitchcock) (bon peut-être pas Welles, faut pas exagérer non plus). Parce que Laura et Where the sidewalk ends sont des petits bijoux. Alors j'ai une préférence pour Laura, mais ce Where the sidewalk ends n'est pas en reste, loin de là. C'est un film brillant. Déjà il se paye le luxe d'avoir un titre magnifique, un très beau noir et blanc, une actrice formidable : Gene Tierney, une mise en scène très réussie, mais surtout une grande histoire. On est dans le film noir de chez noir, c'est à se demander si ça peut bien se finir. Le film est réellement étouffant, on est comme son personnage principal, on est à la fois enivré par Gene Tierney, mais on sent aussi l'atmosphère pesante de la ville, des policiers, et ses propres démons intérieurs. Aussi chose à noter la psychologie du héros est très bien développée, intéressante, l’alourdi jamais le récit. Et son cheminement est des plus intéressants. On a là j'ai l'impression l’essence de ce que devrait être le cinéma. Il n'y a rien à reprocher à ce film. Et puis filmer la beauté de Tierney… c'est déjà quelque chose. C'était vraiment une femme magnifique, immortalisée par des grands noms du cinéma ça donne quelque chose d'incontournable. C'est vraiment un film à voir car il semble presque dépourvu d'espoir du fait de ce héros violent, mais très attachant. Voilà du cinéma, un vrai film.
La collaboration Gene Tierney-Dana Andrews-Otto Preminger avait été déjà à l'origine du film "Laura" qui a le privilège rare de faire du club très très fermé des chefs d'oeuvre absolus du film noir, ce que l'on sait moins hélàs c'est que ce trio est aussi à l'origine d'un autre petit bijou du genre : "Mark Dixon, détective". Ce film non content de présenter une intrigue des plus passionnantes et des plus roublardes bénéfie d'une réalisation hors-pair d'un Otto Preminger au sommet de son art, qui avec l'aide de la photographie aux teintes douces de Joseph LaShelle, arrive à capter l'essence même de chaque décor de la ville de New York, admirable toile de fond. Mais surtout ce qui fait la grande originalité de ce film, c'est que dès le premier plan, on est dans l'esprit complexe et imprévisible du personnage de Dana Andrews, dont le jeu tout en intériorité est d'une subtilité exemplaire, et en plus il est encore une fois accompagné de la sublime Gene Tierney. Une fois de plus, l'alchimie entre les deux comédiens est parfaite et le couple Gene Tierney-Dana Andrews mériterait de figurer en bonne place dans les duos légendaires du cinéma entre les Olivia de Havilland-Errol Flynn et les Lauren Bacall-Humphrey Bogart. De plus on appréciera la fin qui n'est peut-être étonnante en elle-même mais qu'il l'est dans la manière où elle est présentée. Chef d'oeuvre ? En tous les cas, on en est vraiment pas loin.
Avec « Where the Sidewalk Ends », Otto Preminger réuni à nouveau Dana Andrews et Gene Tierney dans un film noir, six années après l’excellent « Laura ». Il adapte le roman « Night Cry » de William Stuart et nous fait suivre Mark Dixon, un détective réputé brutal qui va devoir se retrouver dans une situation très délicate lorsqu’il tuera involontairement un suspect lors d’une affaire de meurtre et tombera amoureux de la fille de l’accusé… Et c'est une fois de plus une grande réussite venant de Preminger qui nous livre un grand film noir. Tous les éléments du genre sont parfaitement maîtrisés, sa mise en scène est superbe et on navigue entre fumée de cigarettes, vapeurs d'alcools, ruelles obscures et glauques et détectives. L'atmosphère est sombre, sublimée par un noir et blanc adéquat, et vraiment prenante. Preminger braque sa caméra sur le personnage de Dixon, un flic qui contient difficilement sa violence, au point d'être rétrogradé. Lui-même fils de truands, il va se retrouver dans une terrible situation qu'il devra gérer. De plus en plus torturé, il tombera entre temps amoureux et le dilemme moral n'en sera que plus difficile à résoudre. Il rend ce personnage attachant à travers les choix qu'il devra faire et sa rencontre avec la fille du chauffeur. Mais c'est aussi à travers ce personnage qu'il rend l'atmosphère plus pesante voire étouffante.Il s'appuie énormément sur le portrait psychologique de son personnage mais ne perd jamais de vu le scénario, très bien écrit, qui contient son lot de rebondissements sans tomber dans la surenchère ou la perte de crédibilités. Le suspense tient de bout en bout et l’ambiguïté est toujours présente au dessus du personnage de Dixon. Les autres personnages ne sont jamais inutile et toujours intéressant.La photo en noir et blanc est superbe et judicieusement utilisée, Preminger se rapproche parfois du style expressionnisme. Et puis, Dana Andrew EST Dixon. Avec son visage impassible, il incarne à merveille ce personnage. En face de lui, les autres interprétations sont impeccables, notamment la belle Gene Tierney. Tout simplement du grand cinéma. Une fois de plus Preminger fait preuve d'une parfaite maîtrise derrière la caméra pour nous livrer un portrait sombre et torturé dans une atmosphère qui l'est tout autant.
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4,0
Publiée le 14 juillet 2013
Au dèbut de la nouvelle dècennie (celle des annèes 50), Otto Preminger n'a plus rien à prouver et pourtant il se montre impatient de s'affranchir du contrôle des studios! Ce dernier continue pourtant à tourner de remarquables films à l'intèrieur du système, comme "Where the Sidewalk Ends", l'histoire d'un flic intrèpide dont la violence incontrôlable fait de lui l'accusè d'un meurtre! il est pratiquement impossible d'assainir la grande ville pourtant ici une sorte de complicitè se noue entre l'homme et la ville dans une photographie à se damner et au ras du bitume! Qui d'autre que Dana Andrews pouvait jouer le dètective Mark Dixon ? Un visage impassible (du moins en apparence) qui vaut à l’acteur d'être un interprète privilègiè de ce diable de Preminger (très à l'aise dans ce genre d'atmosphère) en donnant ainsi à son personnage une intensitè et une authenticitè exemplaires! Dans une enquête contre soit-même qui aboutit à une dèpersonnalisation de noirceur et de douleur, Andrews trouve en « Mark Dixon » le plus beau rôle de sa carrière! Après les mythiques "Laura" et "Leave her to heaven", Gene Tierney contribue plus que jamais à dessiner l'image de marque qu'elle s'est construite auprès du grand public en imposant sa beautè et son talent! Il en sort une oeuvre admirable, l'un des films majeurs de Preminger avec la chouette musique de Cyril J. Mockridge qui fleure bon le film noir d'antan...
Encore un grand film noir de Preminger tant décrié par la nouvelle vague . Dixon,( interprété par Nada Andrew remarquable) est un flic qui contient difficilement sa violence, et qui va se retrouver dans une embarrassante situation qu'il devra contrôler pendant toute l'histoire. L'atmosphère est sombre, et tous les éléments du genre sont parfaitement sublimés . Dixon de plus en plus torturé, tombera entre temps amoureux de la fille du chauffeur inculpé à sa place du meurtre d'un truand et le dilemme moral n'en sera que plus difficile à résoudre. Preminger s'appuie beaucoup sur le portrait psychologique de son personnage dont le visage impassible renforce le trait . Le scénario est très bien écrit et Le suspense toujours présent .
Un très bon film noir qui n’est pas resté dans les mémoires comme un classique mais qui mérite de figurer en bonne place dans la filmographie de Preminger. Il nous montre comment un enchaînement de circonstances malheureux peut mener un homme à gérer des dilemmes cornéliens. spoiler: Au fur et à mesure qu’Andrews tente de masquer son crime accidentel les catastrophes s’accumulent allant jusqu’à faire accuser le père sans histoire de la femme dont il est en train de tomber amoureux . Le film est passionnant de bout en bout grâce au traitement de Preminger qui sait comme personne ménager le suspense et nous dévoiler les tourments intérieurs des protagonistes. Il est aidé dans sa tâche par la toujours sublime Gene Tierney et l’habituel Dana Andrews dont chacune des apparitions confirme qu’il était un sacré acteur trop souvent décrié par une critique qui n’a pas su à l’époque lui donner la place qu’il méritait. La photographie de Joseph LaShelle qui avait déjà officier pour Preminger sur "Laura" comme toujours à l’époque est magnifique. Dans les bonus du DVD, il y a une très bonne analyse sur le rôle de la photographie dans le film. De son côté Jean Douchet livre une vision du film intéressante mettant en avant l’ambivalence du héros cherchant à refouler son désir homosexuel matérialisé par le personnage du chef maffieux. L’analyse semble juste, en revanche on peut penser que dès le départ Andrews cherche à gagner du temps pour trouver la solution lui permettant de se sortir de ce guêpier et qu’il n’a jamais songé à charger le père de Tierney. Admirable.
Otto Preminger retrouve les deux acteurs principaux de "Laura" pour ce film noir dans lequel un détective tente de combattre sa vraie nature (il est le fils d'un criminel) mais tue accidentellement le suspect d'un meurtre et s'entiche de sa femme. Le scénario réserve son lot de rebondissements sans pour autant perdre de sa crédibilité et tient en haleine de bout en bout, notamment grâce à la performance de Dana Andrews en détective violent qui lutte contre le crime autant que contre lui-même. Et puis il faut dire que Preminger sait mettre en scène les atmosphères sombres et filmer ses acteurs avec talent, rendant toujours Gene Tierney plus belle que jamais.
C'est un film noir, un polar sans énigme puisque le sujet c'est le détective lui-même, l'intrigue intéressante (surtout dans sa première partie) passant au second plan. La réalisation est parfaite, les plans étant particulièrement soignés et parfois audacieux. Dans Andews livre une prestation étonnante, quant à Gene Tierney elle illumine le film. Petite critique : cette fin qui fait vraiment "alternative" par rapport à celle qui aurait dû être si la logique narrative l'avait emporté devant les exigences de la production.
Preminger impose une nouvelle fois son style et son talent. Le choix du couple Andrews-Tierney est encore gagnant avec la beauté de Tierney et l'impassibilité de Andrews. Le scénario sans faille soulève de grandes questions morales. Un sublime Preminger parmi sa grande filmographie.
"Mark Dixon, détective" : voilà un titre de série TV. "Where the Sidewalk Ends a beaucoup plus d’allure. Et de l’allure, le film d’Otto Preminger n’en manque pas. Le génial réalisateur autrichien, débarqué à Hollywood en 1935 (merci Adolf !), avait signé en 1944 "Laura" avec Gene Tierney et Dana Andrews. Il reforme ce couple mythique six ans plus tard dans un film qui, éclipsé par l’indépassable Laura, n’en mérite pas moins le détour.
Dans la forme comme dans le fond, il s’agit d’un film noir. La forme : un New York nocturne, humide, filmé en contre-plongée dans un noir et blanc très contrasté, influencé par l’expressionnisme. Le fond : un héros ambigu, fils de mafieux, devenu policier pour faire taire son atavisme, auteur par accident d’un crime qu’il dissimule et dont il est chargé de découvrir le coupable.
La signification du titre original s’éclaire. Là où le trottoir se termine, là où l’égout fangeux commence, c’est le point de rupture entre le bien et le mal, la civilisation et le chaos. C’est le moment où Mark Dixon doit décider s’il doit rester du côté de la Loi ou basculer dans celui de l’illégalité.
Je sens que voir un film de Preminger sera toujours un plaisir. Where the sidewalk ends est une oeuvre de très haute qualité qui confirme qu’il faut je découvre vraiment davantage de films noirs. Surtout que l’ambiance typique des années 40 et 50 au cinéma j’adore! Déjà on a le droit ici à une photographie magnifique. Un beau noir et blanc vaudra toujours mieux qu’une couleur banale, je le dirais toujours! Sans compter que la mise en scène n’est pas en reste, Preminger sait balayer l’espace à la perfection avec ses plans minutieux magnifiés par un excellent travail réalisé sur le cadrage. Where the sidewalk ends c’est l’histoire d’un flic pas tout blanc qui se retrouvera entraîné dans une spirale oppressante tentant d’en sortir tant bien que mal. Ce qui est vraiment bien à ce niveau c’est que Preminger s’attarde à développer la psychologie de son personnage ce qui fait qu’on le cerne facilement, on comprend ses motivations et on ressent un peu la nervosité qu’il peut bien ressentir. D’autant plus que Dana Andrews est un super acteur, lui qui m’avait déjà bien marqué dans Les plus belles années de notre vie, un autre grand film. A ses côtés la magnifique Gene Tierney vient l’envoûter et nous envoûter à notre tour avec son regard magnifique. La photographie du film accentue encore plus la puissance de ce regard, wahou quoi, cette femme c’est de l’Art quoi! Donc comme je le mentionnais rapidement on a le droit à un personnage ultra intéressant qui a sa part d’ombre mais je n’ai pu m’empêcher de ressentir de l’empathie à son égard. Le scénario est globalement génial, ça emprunte quelques facilités à de rares reprises avec des éléments de l’enquête qui s’éclipsent très vite ou sont résolus à la va-vite mais globalement c’est juste un modèle de maîtrise. Et l’ambiance du film pleine de noirceur participe également activement à faire de cette œuvre un grand instant de cinéma. Bon c’est un film noir ceci dit, normal que l’atmosphère soit pesante. En bref deuxième Preminger, deuxième petite claque bien sympathique, j’en redemande!
Comme plus tard pour L'Affaire de Trinidad de Vincent Sherman, sorti en 1952, avec Rita Hayworth et Glenn Ford, les studios ont toujours tenté de réunir de nouveau les couples mythiques du cinéma, et dans Mark Dixon, détective, Otto Preminger et la Twentieth Century Fox, ont voulu retenter le coup avec Dana Andrews et Gene Tierney. Mais malgré la maîtrise et le talent d'Otto Preminger, la magie ne prend pas. Certes Where the Sidewalk Ends est un très bon thriller, mais de là à être considéré comme un chef-d'oeuvre, il y a un pas. La photographie en noir et blanc de Joseph LaShelle est superbe, et on est ébloui par les travelling qui partent d'un point donné pour aboutir à un bref gros plan d'un personnage, pour terminer vers un plan plus large englobant d'autres personnages de la scène. Cette prouesse technique qu'on avait déjà vu dans Laura, est impressionnante. Mark Dixon, détective, est irréprochable d'un point de vue technique et l’efficacité du réalisateur est indéniable. Pourtant le film semble trop contrôlé. Qui plus est, Gene Tierney n'est que l'ombre d'elle-même. Elle est interchangeable. N'importe qu'elle autre actrice aurait pu avoir ce rôle. Otto Preminger a compris qu'il devait retrouver en elle le glamour perdu de Laura (c'est ça le problème), et il dissimule son physique qui est devenu banal, par des gros plans qui mettent en valeur la beauté de son visage. Comme se sera la cas avec toutes les actrices américaines du cinéma des années 50. Dana Andrews trouve sans doute son meilleur rôle. C'est intéressant de voir aussi la conception du binôme policier dans le cinéma américain avec l'acteur Bert Freed, très bon dans le rôle du coéquipier du Sergent Mark Dixon. La paire de policier qui va devenir la norme surtout à partir des années 70.
Polar aux frontières du réel dit la pochette? C'est exactement cela ,ne serais ce que pour l'irradiante beauté, de Gene Tiernay éclatante de classe et de raffinement, complètement invraisemblable dans ce monde pourri et vulgaire. Mais cet ange rédempteur, dont seuls quelques baisers effleureront les lèvres? ne nous apportera que du bonheur dans ce cinéma signé Preminger au style particulièrement reconnaissable. Le mélange des gros plans et de l'action étant comme toujours chez lui,particulièrement réussi. Polar particulièrement psychologique où les rapports entre le policier et le voyou sont portés à un niveau que je n'avais encore jamais rencontré. La scène qui montre l'affrontement final est incroyable tant elle est osée sur le plan intellectuel et moral .Le changement d'attitude de Scalise est vraiment d'une grande originalité. Polar noir et blanc aux superbes images avec le couple Tiernay/Andrews qui fonctionne parfaitement. Tout semble totalement maîtrisé et bien montré ,seule étant escamoté la prise de conscience de Morgan à laquelle la mort de son mari n'est pas explicitement annoncée.
Un scénario passionnant servi par une superbe réalisation. Le film noir est souvent lourdement stéréotypé, « Mark Dixon détective » est lui un film de genre qui transcende les conventions. Le personnage central appartient à une lignée souvent illustrée : celle du flic perdu, aux procédés en marge de la loi, sinon totalement corrompu (l’exemple moderne le plus flamboyant est celui du « Bad lieutenant » de Ferrara). Preminger d’en empare avec une intelligence psychologique rare. Dixon n’est pas seulement prédéterminé par une filiation écrasante, c’est surtout un personnage sur le fil, à la limite, en réaction aux circonstances, imprévisible. Il en prend toute une profondeur psychanalytique, et le film y gagne en tension dramatique. Il y a aussi un travail de studio remarquable, dans la reconstitution des décors urbains et l’utilisation de la lumière, et la mise en scène de Preminger ne laisse rien au hasard. Un film modèle du genre.