L'histoire de Process a évolué dans l'esprit de son réalisateur C.S. Leigh. Celui-ci revient sur le "processus" de création du film : "L'idée originelle était de montrer une femme en train de faire le vide dans son appartement. Au terme de cette seule et unique action, répétée à l'infini, nous aurions découvert son mari, lisant une lettre d'adieu, où elle lui annonçait son suicide. Tourné de cette façon, le film aurait été d'une extrême perversité, du fait qu'il aurait magnifié, porté à un niveau visuel extrêmement raffiné la plus ordinaire, la plus banale des activités. Cela m'a paru trop esthétique, et j'ai changé mon fusil d'épaule."
"Mais une chose était claire : je ne souhaitais pas tomber dans la laideur. Je voulais relater une expérience subjective particulièrement dure dans un style noir, hyperréaliste et visuellement très élaboré. Les choix esthétiques étaient donc d'une importance primordiale, et je pense qu'ils rendent le film encore plus perturbant. Ce haut niveau de séduction visuelle engendre chez le spectateur une complicité voyeuriste, en même temps qu'un degré de plaisir qui ne peut que susciter gêne et inconfort."
Pour le réalisateur C.S. Leigh, le titre Process "renvoie à certaines expressions comme "healing process" (guérison) ou "grieving process" (travail de deuil). Mais, surtout, il désigne notre labeur sur le film, les choix de mise en scène, le travail de Béatrice Dalle pour s'approprier le rôle, sa lutte avec - et contre - moi pour y parvenir. (...) ce mot correspond le mieux à ce que je voulais faire, à ce que nous avons fait et à la manière dont nous l'avons fait."
Le réalisateur C.S. Leigh revient sur sa collaboration avec la comédienne Béatrice Dalle, dont il garde un souvenir particulièrement intense : "Je l'imaginais plus froide, parce que très centrée sur elle-même. Je la voyais presque comme un zombie. Or Béatrice est tout sauf cela. J'en ai été captivé, et j'ai tout de suite vu qu'elle amènerait à l'écran des choses imprévues. Une actrice plus technique aurait été "morte" dès le départ, alors que Béatrice possède une telle vitalité intérieure qu'on espère jusqu'au bout la voir se tirer d'affaire."
Le réalisateur Leos Carax fait une apparition dans Process, dans le rôle d'un médecin. Pour l'occasion, il retrouve Guillaume Depardieu, qu'il avait dirigé en 1999 dans le drame Pola X.
La musique de Process est composée par le Gallois John Cale. Co-fondateur avec Lou Reed du groupe The Velvet Underground, il a composé de nombreuses musiques de films parmi lesquelles celles de Kiss, réalisé par son ami Kiss Andy Warhol, Love me ou American psycho.
Process a été présenté en séance spéciale lors du Festival de Berlin 2004.