Suite bien rythmée et tout à fait honorable, la saga Bourne avec Damon a cela d’intéressant de se démarquer des grosses productions habituelles. De beaux moments d’action, mais un certain réalisme et une approche plus rigoureuse, plus sobre, moins clinquante que certains concurrents.
Le casting est bon, avec un Matt Damon pertinent dans le rôle principal, sans, pour ma part, me convaincre outre mesure en héros d’action. Son côté un peu lisse déconcerte, mais surtout, malgré son investissement, il se fait un peu facilement voler la vedette par des seconds rôles charismatiques. Karl Urban, Brian Cox, très bon en méchant. Julia Stiles ne fait, malheureusement qu’une petite apparition dans ce métrage, j’ai un peu eu le sentiment quand même d’une sous-exploitation de certains personnages pour un film très centré sur Bourne.
Le scénario est bien mené. Rythme alerte, narration fluide, de bonnes scènes d’action émaille un ensemble dynamique mais qui ne cherche pas à accumuler à tout prix les scènes d’action et les cascades. Ok l’identité du méchant est prévisible, ok la toute puissance du héros est un peu agaçante, mais enfin La Mort dans la peau reste un agréable divertissement chic, cossu, et assez exigeant par rapport à d’autres réalisations du genre prémâchées.
Visuellement Greengrass livre un métrage qui a de l’allure. Scènes d’action soft mais parfaitement conduites, décors élégants et originaux, photographie un peu en-dessous mais de facture acceptable, La Mort dans la peau bénéficie d’une réalisation proprette qui néanmoins, comme pas mal de film de ce genre, lorgnant vers le thriller politique, manque un peu de personnalité. C’est vraiment dans l’action que le réalisateur apporte sa patte. La bande son est bonne, mais, là aussi, un peu académique.
La Mort dans la peau est un épisode plaisant des aventures de Jason Bourne, alerte, élégant, dans un registre espionnage plus réaliste que les Bond, et moins grandiloquent. 3.5