C'est durant l'année du Bac, lorsque son oncle lui offre sa propre caméra vidéo et que quelques mois plus tard il découvre l'oeuvre de Bertrand Blier, que Stéphane Robelin décide d'étudier le cinéma. Après une formation à l'Ecole Supérieur de Réalisation Audiovisuelle de Nice, il réalise 3 courts métrages au ton très libre qui mettent en scène des personnages "border line" dans des univers assez décalés. Si Real Movie se situe dans cette lignée, ce premier long métrage est aussi le fruit de plusieurs années passées à réaliser des documentaires pour la chaîne télévisée France 2.
La parole à Stéphane Robelin, réalisateur du film :"Pourquoi raconte-t-on des histoires ? Qu'attendons-nous de la dramaturgie ? Du plaisir. Quel plaisir ? Celui de voir les gens affronter des difficultés ? Je crois que le film est parti d'un constat simple: si tout va bien dans une histoire, ça n'intéresse personne. A partir de là je me suis interrogé sur le désir du spectateur. Ce qui m'attirait c'était ce rapport étrange que nous entretenons avec la fiction. C'est à partir de ces interrogations que j'ai choisi de raconter l'histoire d'un personnage qui fait un film en dramatisant la réalité."
"Tout est vu du point de vue de la caméra de Luc, le personnage principal du film" explique Stéphane Robelin. Cela permet "un jeu de miroir troublant dont la réflexion, je l'espère, renverra aux spectateurs la question de son implication et de ses désirs face à l'écran." Le réalisateur souhaitait crédibiliser au maximum l'histoire du film, afin que le spectateur "puisse vraiment croire qu'un type a pris une caméra et a débarqué dans la vie de son ami d'enfance avec cette idée de "film-réalité dans la tête".
Le travail avec les comédiens a commencé deux mois avant le tournage. Ils ont entièrement répété le film, de manière à "éviter toute approximation qui aurait pu détruire l'équilibre fragile de Real Movie". Stéphane Robelin s'en explique: "pour crédibiliser cette histoire de "film-réalité", je devais tourner quasiment chaque scène en plan séquence, comme Luc. cela voulait dire qu'à l'arrivée il m'était impossible de mélanger deux prises...Il m'était impossible par la suite de modifier le rythme ou de prendre le meilleur moment de chaque plan.