Impossible de ne pas repenser à Douce nuit, Sanglante nuit (1984) de Charles E. Sellier Jr. et bien évidemment à Maman, j'ai raté l'avion ! (1990) de Chris Columbus (sorti presque un an après), quand on découvre 3615 code Père Noël (1990). Cette triste nuit de Noël où un psychopathe se déguise en papa Noël pour aller assouvir sa soif de vengeance et se met en tête d’aller assassiner un jeune garçon.
Ce dernier, féru de films d’action et d’informatique (enfin, surtout du Minitel), ne se laissera pas faire, loin de là. Les 99% du film se déroulent en huis-clos, dans le manoir où vit le jeune garçon (impressionnante reconstitution du château de Dampont à Us). Il en a même fait son son terrain de jeu et c’est déguisé en John Rambo, qu’il va tenter de se défendre, en disséminant des pièges un peu partout.
Pourtant, dès le début, on était parti sur de l’appréhension en découvrant dès les toutes premières minutes du film, la mention « Francis Lalanne présente » (on comprendra bien après qu’il est le frère du réalisateur, en dehors d’être aussi le producteur du film). Après ce moment d’interrogation, on sera rapidement convaincu que l’on a affaire ici à une œuvre injustement boudée & trop méconnue du grand public (entre la mauvaise exploitation en salles et sa trop discrète distribution en VHS).
Très avant-gardiste dans sa manière de mettre en scène son "home-invasion", René Manzor force le respect lorsque l’on prend le temps de savourer son film, de décortiquer chaque plan, ses décors, sa mise en scène, sa photographie et ses plans millimétrés.
Bien évidemment, ce film est à réserver aux amateurs du genre, qui prendront un malin plaisir à voir ce conte de fée se transformer en conte d’horreur. Son casting détonne tout autant que le film, puisque l’on y retrouve celle que l’on n’attendait pas dans ce genre de production : Brigitte Fossey (La Boum 1 & 2 - 1980/1982), aux côtés du terrifiant Patrick Floersheim et du surprenant (et au combien, bluffant) Alain Musy (ou Alain Lalanne, de son vrai nom) dans le rôle-titre.
Cependant, une question demeure à la fin du film. Est-ce que Maman, j'ai raté l'avion ! est un plagiat, un hommage ou le fruit du hasard ? Car rappelons-le, le film de Manzor a été présenté à Cannes en mai 1989, a pu bénéficier d’une sortie technique en janvier 1990, tandis que le film de Columbus est sorti en salles (aux Etats-Unis) en novembre 1990, soit 1 an ½ après sa toute première présentation mondiale. Sans doute ne connaîtrons-nous jamais le fin mot de l’histoire…
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