Pixar au service d’un film de super-héros : un sujet a priori purement marketing, histoire de donner au jeune public un divertissement spectaculaire et rien d’autre ! À moins que Les Indestructibles soit autre chose qu’un produit lucratif pour le studio. Pour le savoir, il faut vraiment regarder le film avec des yeux d’adulte (car oui, Les Indestructibles ne s’adressent pas qu’aux enfants !).
Sur une histoire, sur le papier basique (à savoir une famille d’ex super-héros qui reprennent du service après des années noyés dans le train train quotidien de la vie), Pixar nous livre un film d’animation bigrement travaillé sur le plan scénaristique. En mettant de côté les tentatives humoristiques qui toucheront à coup sûr le jeune public, le scénario des Indestructibles – et plus précisément les personnages – se montre très approfondi. D’une part car on y retrouve des protagonistes attachants, avec des problèmes modernes (de couple, d’adolescent pour Violette…) et vivant des situations réalistes (monotonie du quotidien, l’envers du décor des compagnies d’assurances…). Et de l’autre, Les Indestructibles se voulant être un hommage aux films de super-héros (musiques nostalgiques, personnages en collants, référence à d’autres héros…) tout en évitant les clichés qui, au final, devient un film de super-héros à part entière. Bref, sur ce point, ce Pixar se montre bien plus mature que les précédents films. Pas étonnant que Pixar ait été cherché Brad Bird, papa du génial Le Géant de Fer.
Bien entendu, Les Indestructibles se veut être un divertissement ! Et question action, on ne peut pas dire que ce film d’animation déçoit. On savait d’emblée que ce dernier allait être travaillé, drôle et mémorable. Mais jamais spectaculaire, ce qui est pourtant le cas ici ! En effet, chaque séquence d’action est un exemple pour les films du genre, bourrée d’énergie (fluidité de l’animation et de la réalisation) et animée par des bruitages de qualité (dont certains feront souvent penser à des véhicules issus de l’univers de Star Wars) qui font vivre les scènes en question. Souvent, des films de super-héros nous présentent des moments d’action plutôt plats. Les Indestructibles fait parti de ceux qui nous les font vivre, c’est pour dire !
Un film d’animation parfait ? Pas tant que ça si l’on s’arrête du côté de l’animation en elle-même. Un visuel très cartoonesque : voilà comment se présente Les Indestructibles ! Moche à voir ? Pas vraiment, car ce style de design se marie très bien avec l’univers qui nous est ici présenté. Mais quand on pense que Les Indestructibles sort juste après Monstres et Cie. et surtout Le Monde de Nem (qui était une véritable prouesse visuelle), on peut que se sentir frustré par le rendu graphique de ce film d’animation (qui ne semble pas vraiment travaillé, surtout au niveau des décors et de certaines textures), qui peut facilement nous faire penser à un produit DreamWorks. De ce point de vue, c’est plutôt regrettable.
Quoi qu’il en soit, Les Indestructibles est bien un film d’animation provenant des studios Pixar : un divertissement drôle, émouvant et spectaculaire, qui cache une certaine maturité du côté de son traitement scénaristique, faisant de lui les des long-métrages les plus mémorables des papas de Toy Story and co.