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Benjamin A
709 abonnés
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4,5
Publiée le 24 mars 2014
Film de propagande signé Fritz Lang, "Man Hunt" s'ouvre sur une superbe scène en pleine forêt Allemande où un Anglais, plutôt élégant pointe son arme de longue distance sur Hitler. Un officier l'empêchera au dernier moment, il est capturé puis parvient à s'échapper et d'embarquer sur un bateau prenant la direction de l'Angleterre, où il ne sera pas seul à bord, des nazis le recherchant embarquant aussi. Se déroulant peu avant la guerre, c'est plus qu'un simple film de propagande que le réalisateur de "Metropolis" nous livre à travers ce très efficace thriller, mais aussi une véritable réflexion autour de l'homme, des libertés ou encore du fascisme. L'écriture est brillante, que ce soit à travers le scénario, dont les rebondissements sont souvent bien pensés, proposant une étude brillante d'hommes et de caractères, les dialogues ou encore les personnages qui sont intéréssant et profond. Le suspense et haletant et le récit souvent passionnant, Lang décrit le combat d'un homme mais aussi montre les simple moments de vies et parfois de bonheurs alors que l'étau se referme peu à peu sur lui, à l'image de cette superbe scène dans le magasin. Malgré l'évidence du parti pris, il ne tombe pas dans la niaiserie et arrive toujours à être juste. La reconstitution est brillante et notamment les extérieurs Londoniens, qui renforce la réussite et l'éblouissement de certaines scènes à l'image de ce "presque" baiser sur le pont sombre et brumeux seulement éclairé par quelques lampadaires, ou dans le métro et bien évidemment dans la caverne. Sublimé par une belle musique équilibré, trouvant souvent le ton juste, jamais trop présente ou absente, la réalisation de Lang est belle et efficace, si ce n'est pas son film le plus novateur sur ce plan là, elle n'en est pas moins réussie. La photographie en noir et blanc est magnifique et en plus bénéficie d'une excellente restauration. Côté interprétation, c'est excellent, dans les britanniques, ou Walter Pidgeon est impeccable dans le rôle principal ou la belle et caractérielle Joan Bennett qui donne une vraie profondeur à son personnage et la rend très utile vis à vis du récit. Du côté des nazis, le toujours très bon George Sanders est impeccable en dandy Allemand traquant sa proie jusqu'au bout et John Carradine est inquiétant et impeccable. Naturalisé Américain et participant à l'effort de guerre, Fritz Lang nous livre une œuvre anti-nazi très riche, intense et intelligente, bien plus riche qu'elle peut n'y paraitre et dépassant le simple cadre de la propagande. Une très belle réussite.
Oeuvre furieusement anti-nazie, "Chasse à l'homme" est un film où la concission et la rigueur légendaire de Lang font encore des merveilles. Le suspense est haletant, les rebondissements très nombreux et le cinéaste n'hésite pas confondre sans que cela nuise au film (au contraire!) plusieurs genres comme l'espionnage, le thriller ou encore le film de guerre le tout avec beaucoup d'humour. Walter Pidgeon est excellent en chasseur chassé (si on peux le surnommer ainsi), Joan Bennett parfaitement à l'aise en prostituée espiègle mais c'est surtout John Carradine avec sa silhouette inquiètante et George Sanders avec son allure dandyesque qui sont brillants dans les rôles de méchants nazis particulièrement horribles et détestables. Les scènes d'anthologie ne manquent pas dans ces 105 minutes qui laissent peu de répit au spectateur à l'exemple d'une remarquable séquence dans le métro londonien (superbement reconstitué). De l'excellent Fritz Lang.
Le talent de Fritz Lang est tel que bien des spectateurs ont vu dans cette histoire farfelue et imaginaire de deux pisteurs de brousse, une plaisante distraction pour adolescents épris de BD aventureuses. Aucune connotation sexuelle autre qu’une petite cendrillon romantique, aucune violence trop apparente, aucune portée politique, policière, financière, aucune référence au pouvoir central. Juste des espions nazis constamment présents partout dans Londres surtout là pour faire peur aux enfants. Si le premier degré de chasse à l’homme est plaisant, le deuxième apparaît d’une niaiserie désarmante. Il faut donc creuser plus profond pour que le génie d’un des plus grands cinéastes de l’histoire du septième art nous submerge à chaque séquences. Toutes sont superbes et toutes sont chargées de sens, toutes les qualités, tous les défauts des hommes qui font avancer le monde ou déclencher les guerres y sont. Les relations adulte/enfant font penser à Moonflet, cependant le sujet ne concerne pas seulement deux êtres mais toute la tragédie planétaire de la période 39/45. Le spectacle sur l’écran se termine le jour ou l’horreur commence alors que durant le tournage de ce film le pire était à venir.
Premier film de propagande antinazi tourné par Fritz Lang, "Chasse à l'homme" est peut-être également son meilleur. Avec un talent incontestable, Lang fait monter la pression plus le récit progresse. Le film gagne en intensité au fur-et-à-mesure des courses poursuites au cours desquelles des nazis infiltrés en Angleterre poursuivent le héros, un chasseur virtuose soupçonné d'avoir tenté d'assassiner Hitler. La traque commence presque banalement de nuit dans les rues désertes de Londres, se poursuit dans le métro et se termine en apothéose dans une grotte perdue en pleine nature ou se cache le héros. Le chasseur est devenu le chassé, celui qui aimait traquer les bêtes sauvages en devient une lui-même. Propagande oblige, le film s'achève sur une note d'espoir. Même s'il faudra le temps qu'il faudra, la victoire est au bout du chemin.
Peut-être le meilleur film de Fritz Lang. Un sujet passionnant, des personnages de haut vol, des scènes qui ne tombent jamais dans le mélodrame ou la facilité. Mais aussi et surtout le combat d'un homme, voulant tuer Hitler et devant combattre a ce moment le IIIème Reich entier. Le sacteurs sont époustouflants, notamment Walter Pidgeon, mais la palme revient a George Sanders et John Carradine, époustouflants en Nazis. Un chef-d'oueuvre!
Du suspense, du l'humour, des rebondissements, et un engagement politique de tous les instants pour un très grand film signé Fritz Lang. Avec une pleine maîtrise dans la variété de tons, le spectateur jubile en passant très rapidement d'une certaine légèreté à une tension presque oppressante. On prend aussi un immense plaisir à voir la réalité se mêler à la fiction, ce qui permet de voir des scènes très étonnantes (comme l'ouverture du film). Par ailleurs, la mise en scène est soignée et efficace, et l'interprétation de haute volée. Comme pour "Les Bourreaux meurent aussi", le film est savoureux par son audace et son esprit de révolte. En résumé, un film anti-nazi d'une très grande intelligence.
Suite à une tentative d’assassinat sur Hitler, un officier britannique (l’excellent Walter Pidgeon) se retrouve poursuivi par les Allemands (dont un George Sanders très à son aise). D’abord capturé, il réussit néanmoins à s’échapper et se fera aider d’abord par un jeune mousse (l’adorable Roddy Mc Dowall) et aussi par une jolie femme (la très convaincante Joan Bennett) qui tombera bien rapidement amoureuse de lui… En plus de son excellent casting, ce premier film antinazi de Fritz Lang possède un scénario très habilement construit ainsi qu’une mise en scène élégante et qui offre un certain suspense pour les spectateurs. Ce thriller se suit donc avec beaucoup d’entrain, même si je regrette quelque peu que le personnage de Joan Bennett ne soit pas plus présent à l’écran.
Ce film de propagande anti-nazi est bâti sur un scenario excessivement simpliste et manichéen qui accumule les invraisemblances. La réalisation de Lang, bien servie par une bonne photo et une interprétation de qualité, parvient à rendre le film passionnant d'un bout à l'autre. Toutefois, il s'agit là d'une oeuvre bien inférieure à "Espions sur la Tamise" (Ministry of fear) et "Les bourreaux meurent aussi".
Fritz Lang réalise avec Chasse à l'homme (1941), une brillante adaptation du roman "Rogue Male" de Geoffrey Household et en restitue une oeuvre de propagande sous la forme d'un film d'aventure anti-nazi (bien que Fritz Lang refuse de voir en son film une oeuvre de propagande, il nous est impossible de le voir autrement, ce dernier ayant fuit l'Allemagne lorsqu'elle est entrée sous le régime nazi. Rappelons aussi que sa mère était juive, ce qui explique pas mal de choses). A travers ce passionnant thriller, on retrouve Thorndyke, un chasseur anglais accusé d'avoir voulu assassiner Hitler. Parvenant à s'échapper, ce dernier se croit en sécurité de retour à Londres, mais c'est tout autre, les hommes de main du Führer sont à ses trousses et nous entraînent dans une implacable chasse à l'homme, des docks londoniens en passant par les ruelles sombres de Londres, ainsi que la mémorable poursuite dans le métro (très belles reconstitutions). Un scénario passionnant qui nous tient en haleine durant plus de 110 minutes, brillamment interprété par Walter Pidgeon, Joan Bennett (l'adorable "chouineuse") ainsi que les "détestables" George Sanders et le glacial John Carradine.
En 1941 cela fait cinq ans que Fritz Lang est à Hollywood et il n'a toujours pas retrouvé le statut qui était le sien en Allemagne. Après avoir butiné au sein de différents studios, il est sous contrat à la Fox où il a mis en scène coup sur coup deux solides westerns qui ont bien marché et qui ont démontré la capacité du maitre de l'expressionnisme allemand à épouser une culture qui n'est pas la sienne. C'est l'époque des films de propagande antinazie et Darryl Zanuck demande à Lang de se plier à l'exercice ce que fait volontiers ce dernier qui a fui le régime d'Hitler, en échange d'une relative indépendance acceptée par Zanuck au regard du budget modeste alloué au film et à sa volonté de tester la crédibilité de Walter Pidgeon à qui il destine le rôle principal dans son projet phare du moment "Quelle était verte ma vallée" de John Ford, réalisateur vedette du studio. Ces données de base, mélange du tempérament de deux forts caractères vont donner un film hybride assez difficile à définir. S'y côtoient le suspense, l'engagement militant et la romance. C'est un peu comme si Lang ne savait pas vraiment quelle direction donner à son film cherchant vainement à conserver son âme tout en satisfaisant aux règles que ne manquera pas de lui rappeler Zanuck qui pense que même un film de propagande doit être présenté au public de manière accommodante. La romance un peu surfaite entre Joan Bennett et Walter Pidgeon fait brutalement dévier le film du droit chemin vers le suspense que l'incipit pour le moins surprenant lui avait fait prendre. John Carradine et George Sanders tous les deux très inquiétants disparaissent de la circulation pour laisser place aux minauderies charmantes mais parfois exaspérantes de Joan Bennett. L'actrice trouvera bien meilleur emploi par la suite toujours toujours ous la férule de Lang qui devait lui trouver bien du charme pour la diriger trois fois par la suite. Juste avant Mervyn Leroy aussi pour un film de propagande, "La valse dans l'ombre" en 1940 avait opté clairement pour le mélodrame flamboyant où Vivien Leigh n'avait peut-être jamais été aussi bien dirigée. Ce fut une réussite totale. Au final, Lang a sans doute trop tergiversé rendant son film un peu bancal mais bien sûr pas sans intérêt, notamment par la faculté qu'avait le réalisateur à rendre certaines scènes inoubliables spoiler: comme celle de mise en situation où Pidgeon a carrément le Führer dans son viseur laissant supposer ce qu'aurait pu être le sort de l'Europe si celle-ci avait ouvert les yeux bien avant, ou encore celle de la fin avec le mano a mano aussi cruel qu'ingénieux entre Sanders et Pidgeon. Un film de commande distrayant malgré tout assez loin des meilleures productions du maitre. Notons enfin la prestation jubilatoire du tout jeune Roddy McDowell à l'époque enfant star.
Un film épatant au suspense intense et à la réalisation sublime. Fritz Lang réalise un film d'espionnage exceptionnel. Le scénario est d'une grande originalité et permet aux personnages d'évoluer dans des environnement divers que le cinéaste s'amuse à filmer toujours avec brio. En ville, en forêt, dans le métro... le réalisateur est à l'aise partout : le tout est crédible et toujours très classe. En pleine guerre, le message est fort et l'histoire a donc une force très spéciale. Le suspense est parfois insoutenable et la romance est également très réussie, grâce à Joan Bennet. Superbe de naturel, de candeur et de fragilité l'actrice éclaire l'écran à chacune de ses apparitions. Walter Pidgeon est à la hauteur lui-aussi et rend grâce au talent de Fritz Lang avec un jeu juste et habité.
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3,5
Publiée le 5 juin 2011
Ce n'est pas un film d'Edouard Molinaro ni de John Woo mais une oeuvre de Fritz Lang l'exilè qui apporte avec "Man Hunt" sa pierre à la propagande antinazie avec ce thriller curieux et palpitant portè par des acteurs inspirès tels que Walter Pidgeon, Joan Bennett et George Sanders, incarnation du mal qui fait parti de la Gestapo! Sans oublier John Carradine, acteur gènial à la fois grand, maigre, ascètique et inquiètant dans son ample manteau sombre! En 1939, un chasseur de fauves tient un gibier inhabituel au bout de son fusil: Adolphe Hitler lui-même dont Pidgeon, grand chasseur, est chargè de tuer! Du suspense et de l'inventivitè pour ce premier long-mètrage antinazi de Lang, diffusè jadis au cinèma de minuit cher à Patrick Brion...
Fritz Lang signe là un film anti-nazi efficace (il fait carrément dire à son héros du mal direct d'Hitler lors d'une scène assez poignante). L'histoire est originale et bien menée (le dialogue entre Thorndike et Quive-Smith à travers un abri souterrain) et permet à Walter Pidgeon de trouver un rôle qui lui va à ravir secondé par la rayonnante Joan Bennett et l'inquiétant George Sanders. L'image de fin montre bien l'engagement du cinéaste et est plutôt culottée. Pas forcément subtil mais très efficace.
Un film de propagande intelligent, à l’instar du courageux Dictateur de Charlie Chaplin sorti l’année précédente. Car, bien que le film se termine par une scène tout droit sortie d’une publicité pour l'armée de l'air ou la Navy, tout le reste passe du film noir au film d’aventure, parsemé de scènes de comédie ou de romance (certes un peu maladroites, pas toujours convaincantes). Le film prend même pendant quelques minutes des allures de thriller hitchcockien dans le style 39 marches, avec son schéma typique de l’homme poursuivit à la fois par les méchants et par la police – une comparaison assez fréquente entre les deux maîtres, mais il est difficile de dire quelle est la part d’influence qu’à eut l’un sur l’autre, ou vice versa. De toute façon, cette situation ne dure que quelques scènes et n’est pas longuement approfondie comme aimerait à le faire Hitchcock. Un mélange des genres, certes, transcende Chasse à l’homme, mais ce n’est pas pour autant qu’il est fourre-tout ; au contraire, cela apporte à l’œuvre une grande richesse, des rebondissements à foison et imprévisibles, qui le rendent haletant et passionnant. Et la mise en scène de Lang, du pur génie, achève le tout et en fait un bel ouvrage, l’un des meilleurs films de son auteur. Et ce des les premiers plans : une forêt allemande, dans la brume, « shortly before the war »… Autre apogée, la scène du métro.
Depuis quelques jours, j'ai comme une envie de redécouvrir et découvrir en même temps les films de Fritz Lang. Si j'ai pu en voir déjà une bonne poignée, il en reste encore qui me sont inconnus. Comme cette "Chasse à l'homme" par exemple. Je n'avais pas spécialement d'attentes, mais une histoire comme celle-là, aussi classique soit-elle, dirigée par le maître allemand, ça me faisait saliver. Et, à mon grand regret, j'ai été extrêmement déçu. Pourtant, ça commençait super bien. Le début du film est parfait. Un superbe noir et blanc, un bon rythme et une bonne pelletée de très beau plan. J'étais dedans à fond. Mais, après la traque dans la forêt, tout se délite. Le film devient inintéressant. Parasité par des longueurs et des bavardages stériles, il n'y a plus aucun intérêt, plus aucune tension, plus rien. L'histoire n'avance pas. Et, pour ne rien arranger, le casting n'est pas à la hauteur. Les personnages secondaires n'ont aucune consistance. Idem pour Walter Pidgeon franchement mauvais et campant un personnage traqué dont on finit par se désolidariser complètement. Reste donc une charmante Joan Bennett mais qui est réduite ici à jouer les utilités.