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Kurosawa
591 abonnés
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3,5
Publiée le 22 janvier 2016
"Scarlet Street" est d'abord un film sur la manipulation (un couple qui profite de la faiblesse d'un homme) mais aussi et surtout sur l'aveuglement, C'est parce que Johnny ignore que Kitty ne l'aime pas que l'issue est - inévitablement - tragique, et non pas à cause de cette histoire de tableaux volés puisqu'elle aboutit au pardon, une conclusion prévisible qui ne justifie donc pas que Lang s'attarde aussi longtemps sur le segment de ce film (le critique d'art qui rencontre le faux peintre, les tableaux signés). Ce qui empêche le film d'être majeur, c'est de moins s'intéresser à la psychologie des personnages, comme dans le dernier quart d'heure qui met en scène avec un sens de la tragédie la culpabilité de Chris, que de répéter les motifs de faux-semblants et les dialogues hypocrites qui, même s'ils trouvent une intensité peu commune, ne permettent en rien l'évolution de l'intrigue. Un film intéressant, porté par son trio d'acteurs (Edward G. Robinson assez génial en type ordinaire), qui met toutefois du temps à mettre en évidence la grande thématique du cinéaste : le conflit moral.
Un film noir de Fritz Lang qui constitue une variante de son chef d’oeuvre "La Femme au Portrait", tourné un an plus tôt. Une réalisation qui reprend les mêmes thèmes et qui bénéficie elle aussi du génie et du pessimisme du réalisateur, au travers d'une écriture et d'une mise en scène de qualité. De plus, Edward G. Robinson y est tout aussi magistral. Malgré tout, au final, le film parait plus prévisible, moins original et créatif que son prédécesseur.
Comme pour M le Maudit, Fritz Lang bouscule notre morale en nous interrogeant sur la culpabilité mais avec le cheminement inverse. On est d'abord rempli d'empathie pour cette homme bon mais aveuglé (magnifiquement interprété par Edward G. Robinson) et toute notre haine va vers cette femme et son compagnon qui exploitent sans remord (ou presque) notre héros. On en vient à souhaiter ce qui arrive, et Fritz Lang ne nous trompe pas, il exauce ce voeu inavouable. Oui mais voilà, et après? C'est toute la dimension du film qui nous plonge avec le héros dans cette spirale cauchemardesque qui finira par avoir raison de lui. Le génie du film est de développer en nous, grâce à notre point de vue omniscient, ce désir vengeur et sanguinaire, et d'ensuite nous placer face au crime commis, face à la faute, et au jugement que l'on se fait à soi-même. Là est toute la réussite de ce film profondément pessimiste.
Un an après le succès du fabuleux "La femme au portrait", Fritz Lang en reprend les deux acteurs vedettes pour une nouvelle histoire de femme fatale mais en beaucoup plus noir (c'est le moins que l'on puisse dire) et sans atteindre la perfection de ce dernier film, celui-ci n'en constitue pas moins une fabuleuse réussite. Le thème du "brave mec" qui se laisse manipuler par une femme jusqu'à tomber dans la déchéance n'est pas nouveau mais là il est vraiment transcendé par les acteurs, la mise en scène méticuleuse, la musique, les plans, l'éclairage. Tout simplement parfait.
Un film terriblement sombre parsemé de personnages tous plus pathétiques les uns que les autres. Difficile donc d'éprouver la moindre empathie pour cette brochette de rôles ingrats, le personnage principal attire quand même la sympathie de part son côté pauvre bougre naïf et romantique, personnage le plus humains et intéressant du film. L'histoire se développe difficilement, le rythme est pas génial, dommage car l'histoire est bien sympa, j'aurai coupé un bon quart d'heure pour rendre le tout plus digeste. Côté réalisation, ça oscille entre le fonctionnel élégant (80% du film) et quelques moments ultra-puissants, teintés d'un expressionnisme crépusculaire. Un Fritz Lang un peu faiblard mais tout à fait fréquentable.
Un très bon film, réalisé d'une main de maître par Fritz Lang. Là encore, les plans sont beaux, il y a un grand travail sur la lumière, les acteurs sont formidables, les personnages sont sombres, c'est pessimiste, Lang approfondit ses thématiques concernant l'homme et le meurtre. La fin est particulièrement angoissante, on suit le personnage principal dans cette infernale descente aux enfers dont personne ne sortira indemne. En plus, le suspense est maintenu jusqu'au bout. A voir absolument.
Fritz Lang est un réalisateur expérimenté quand il tourne "La Rue rouge", et son savoir-faire est évident. Pour autant, on n'est guère captivé. Edward G. Robinson est comme toujours impeccable, mais le loser qu'il incarne n'est psychologiquement guère crédible (surtout dans le final), et surtout d'une bêtise telle qu'on finit par se détacher de lui. Joan Bennett, à l'inverse, est simplement méchante: sa gouaille new-yorkaise ne sait pas exprimer la perversité du rôle. Dan Duryea est un gigolo caricatural, assez sympa mais qui en fait trop. Si on ajoute une histoire assez peu croyable, qui oscille entre le vaudeville, le film policier et le drame psychologique et qui repose sur la supposée "valeur" de toiles vraiment très laides... on se dit qu'on a affaire à une curiosité, sans plus.
Sans doute un des meilleurs film de fritz lang de sa période américaine. On peut peut etre critiquer le retour de l'ex maris de sa femme, mort quelques année auparavant, faisant son retour miraculeusement et de manière vraiment téléphoné. Mais sinon exellent film, il a manqué quelques ingrédient pour que se soit un chef d'oeuvre.
Quelle déception,je ne connaissais pas ce Lang.Que s'est-il passé après l'admirable femme au portrait?Rien n'est bon en dehors bien sur de la mise en scène.Tout est caricatural au delà du raisonnable,d'un mauvais goût total avec des interprètes qui surjouent tant qu'ils peuvent.Même E.G Robinson lui même en fait 10 fois trop,particulièrement dans le final qui est inimaginable dans une telle fable.Tous les grands cinéastes ratent des films et cela s'explique par le contexte du moment.Ici aucune explication si ce n'est d'avoir peut-être voulu faire un film onirique pour sauver le scénario à vrai dire injouable sous une forme dramatique.On ne peut pas faire "M le maudit","Moonfleet","Reglements de comptes" et un truc pareil.Il doit y avoir une explication.
Un remake de "La chienne" de Renoir, Land nous donne là une leçon de cinéma, des plans dingues, un jeu d'éclairages comme il sait si bien le faire, une histoire dramatique. Seuls bémol, du studio, que du studio, contrairement au Renoir de 1931, et un manque d'ambition quant au remake qui reprend quasiment scène par scène l'original. Mais tellement maîtrisé, que c'est un bonheur à regarder.
Quelle fin cynique et tragique. Quel retournement de situation. On dirait du Chaplin cette dernière scène.... pour le reste j'avais commencé ma critique en comparant avec Hitchcock pour le suspense que l'on voit grandir où l'art du cinéaste est de préparer chaque scène comme un coup de massue supplémentaire qui va achever la victime, mais en se dirigeant vers la fin, le film devient cruel et la machination qu'on croyait du fait du voyou change de camp. Le film gagne alors son rang de film noir exceptionnel. Superbe.
« La Rue Rouge » est un remake du film « La Chienne » réalisé par Jean Renoir en 1931. Bien que le cinéaste n’en apprécie pas le résultat, ce long-métrage de Fritz Lang réalisé en 1947 se veut plus expressionniste que l’œuvre française. Nous sommes dans les rues de Greenwich Village et Christopher, un caissier et peintre amateur d’un certain âge, tombe amoureux de la belle Kitty. Pensant qu’il est riche, elle décide de le séduire pour lui soutirer de l’argent avec son amant Johnny. L’endetté va alors payer un appartement à la belle, en cachant cette relation à sa propre femme. Si le film devait initialement s’intituler « The Bitch », il n’en reste pas moins très noir. Fritz Lang nous dévoile la cruauté des sentiments et les tragédies qui peuvent en découler. Entre manipulations et fausses passions, « La Rue Rouge » donne une vision peu chaleureuse de l’être humain et ce, jusqu’à sa malheureuse conclusion. Le pessimisme et le mensonge ont rarement été aussi bien montrés. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Grand film, mon troisième Lang, ici il remake un Renoir que je n'ai pas vu pour le moment et ça se révèle très intéressant lorsqu'un grand réalisateur remake un autre grand. L'histoire est très bien ficelée, acteurs géniaux, pas grand chose à reprocher au film. Et en plus ça parle d'art, j'ai été comblé.
Le scénario est déjà très bon, le final est grandiose ! J'aime beaucoup le jeu de tous les acteurs, surtout Johnny sur le final. La mise en scène est remarquable, l'idée du pic à glace, ça ne vous rappellerait pas un film avec Sharon Stone ? Excellent en tout point !
Chris est un petit caissier en banque, qui peint à ses heures perdues. Prisonnier d'un mariage infect, il tombe sous le charme d'une jeune demoiselle qu'il vient de sauver d'une agression. Mais évidemment, rien n'est aussi rose que prévu ! Fritz Lang reprend le trio d'acteur de "The Woman in the Window". Avec en tête Edward G. Robinson, excellent dans ce protagoniste dépressif, trop gentil, et écrasé par tous. Alors qu'il aurait pu facilement être une tête à claque ou une andouille, l'acteur injecte dans le personnage une certaine bonhommie qui le rend attachant. Il faut voir Robinson faire la vaisselle et porter un tablier à fleurs ! Une séquence qui fait sourire aujourd'hui, mais qui était assez osée en 1945... A côté, la mise en scène est efficace, s'appuyant sur un scénario riche en rebondissements. En effet, celui-ci ne prend pas son spectateur pour une truffe. La manipulation initiale, repérable à trois kilomètres, n'est que le début d'un jeu de dupes où tout le monde cherche à s'entuber. Un ensemble assez noir, et qui sera d'ailleurs interdit par plusieurs censures locales aux USA. spoiler: Il faut dire que le film se termine par une étrange fin, mêlant cynisme relatif sur le système judiciaire, et grande morale.