Premier épisode d’une longue saga avec le même méchant, Leprechaun est un film tout à fait correct, qui sans atteindre des sommets, surement par un dosage pas toujours habile de l’horreur et de la comédie, est un divertissement honnête.
D’abord le film peut compter sur un casting éminemment attrayant. Bien sûr d’abord du fameux Leprechaun, incarné par Warwick Davis. S’il est difficile de vraiment juger sa prestation d’acteur sous un accoutrement qui gêne visiblement les expressions du visage, en tous les cas il faut avouer que ce méchant ne manque pas de charisme et de personnalité. C’est un lutin maléfique des plus crédibles, et il sait se montrer parfois bien drôle (quoique toujours très caustique) et parfois bien violent (la reconstruction faciale, aha !). Jennifer Aniston mène l’équipe des héros, et elle s’avère très agréable. Elle affiche déjà clairement un niveau supérieur à ses collègues, et, doté d’un personnage bien sympathique quoiqu’un peu agaçant sur le début, elle affiche aussi une fraicheur charmante et un naturel séduisant. Pour le reste aucun acteur n’a franchement percé après Leprechaun, malgré tout aucun ne démérite, et notamment Mark Holton, qui, doté d’un personnage assez étonnant aurait pu sombrer dans le n’importe quoi.
Le scénario est bien conduit. L’histoire est simple mais tient la route en s’appuyant sur les légendes irlandaises. Il y a du rythme, le film est court, bref, c’est un bon divertissement. Cependant il faut avouer que l’interaction humour-horreur ne fonctionne pas toujours très bien, et certains passages sont un peu ridicules (dans l’hôpital en particulier). Trop hésitant parfois, le film possède des scènes qui le déconseillent à un public trop jeune, et en même temps il y a parfois des gags enfantins qui agaceront un peu le spectateur adulte.
Visuellement c’est correct. Le réalisateur tourne son film sans imagination, mais il met bien en valeur le Leprechaun, dont les agissements apparaissent toujours réalistes. Ce n’est par exemple pas facile de filmer de manière crédible une course entre un homme adulte et un lutin, pourtant tel que le réalisateur fait sa scène, on peut en effet croire que le Leprechaun soit aussi rapide que l’homme en question. Les attaques violentes sont efficaces aussi. Pour le reste Leprechaun est une petite série B du début des années 90, et esthétiquement il n’y a pas grand-chose. Décor comme photographie sont juste alimentaires, il n’y a pas de recherches spécifiques de ce point de vue. Les effets horrifiques restent eux aussi assez simples, malgré quelques passages sanglants, et la musique manque de relief.
Malgré tout Leprechaun est un premier film efficace, qui, doté d’un méchant intéressant ne pouvait que donner lieu à une suite au moins. Sans atteindre des sommets, le métrage n’a pas tellement vieilli, et conserve en tout cas un caractère suffisamment prenant pour entrainer à sa suite des amateurs d’horreur soft qui pourront se faire plaisir. 3.5