The Crow V est un épisode correct mais qui ne retiendra pas l’attention outre mesure dans la série, s’avérant bien sur moins que le 1, mais que d’autres épisodes aussi notamment celui avec dans le rôle Vincent Perez.
Ici c’est Furlong qui s’y colle. Il ne joue pas mal, et correspond plutôt bien au personnage, avec un physique frèle qui sied tout à fait The Crow. Par ailleurs sans être exceptionnel, il a un jeu tout à fait attrayant. A ses cotés il y a quelques ratés. C’est surtout vrai de David Boreanaz. Là malheuresement il est dure de pouvoir le défendre. Il trimballe sa carcasse sans faire d’efforts, ayant constamment la même expression (celle qui lui allait bien dans Angel mais il faudrait peut-être évoluer un peu), et ressemblant désesperant davantage à un grand dadet qu’à un méchant digne de ce nom. C’est préjudiciable au film évidemment. Les autres méchants sont d’ailleurs du même acabit, mais dans le sens inverse : dotés de personnages caricaturaux, ils surjouent à fond au point de ne pas craindre le ridicule. Seul Tara Reid sort un peu du lot, évitant le monolithisme de son copain dans le film, et les excès de ses comparses. A noter un Dennis Hopper un peu perdu qui se fait visiblement très plaisir néanmoins, et Danny Trejo qui ne laissera vraiment pas d’impérissable souvenir ici.
Le scénario ne vole pas haut, reprenant la trame habituelle des The Crow. Ici elle est améliorée par les ambitions des méchants, qui permettent de commplexifier un peu l’intrigue. Bon, c’est sans surprise mais assez efficace car très second degré dans l’ensemble, avec un ton grandiloquent, moins sérieux que dans les autres épisodes. Par ailleurs il y a des rebondissements, de l’action, et quelques moments plus poétiques, comme c’est le cas sur la fin.
Au niveau de l’esthetique The Crow V a fait un réel effort. Le ton est très différent des épisodes précédents, globalement orienté sur une ambiance urbaine, sombre, gothique même. Ici au contraire c’est l’Amérique profonde, ses vastes étendues, sa ruralité. La photographie est très belle, offrant de très beaux éclairages naturels, qui perdent cependant en éclat vers la fin quant arrive la nuit. Il y a aussi des décors tout à fait à la hauteur, bien qu’un peu trop subrepticement montrés. Quant à la mise en scène, sans être très marquante, elle arrive plutôt bien à faire passer sans l’impression d’artifice en tout genre l’absence de scènes trop horrifiques à l’écran, et surtout la caméra offre quelques plans très réussis notamment lorsqu’il s’agit de passages contemplatifs (superbe scène finale). The Crow V donc comme dit précedemment n’est pas un film vraiment très violent. Certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes, mais les moments les plus hard sont dissimulés. La musique est agréable, bien dans l’ambiance du film.
En gros The Crow V offre un divertissement qui se regarde sans difficulté particulière, malgré un essouflement évident de l’intrigue, toujours construite selon le même principe d’un épisode à l’autre. S’il souffre du jeu très fade de Boreanaz, et d’un manque d’originalité certain, cependant l’ensemble est qualitativement honnête, et offre un spectacle qui se regarde sans problème à l’occasion.