Paul Kersey a le don de toujours se fourrer dans le pétrin, au point que chacune de ses épouses se fassent assassiner. Heureusement pour lui, dénué d’empathie et d’état d’âme, il semble prendre cela avec philosophie (en tout cas, aucune émotion ne transparait sur son visage, aussi bien dans les précédents opus quand sa fille se faisait méchamment violer ou dans les suivants lorsque ses épouses se faisaient froidement assassiner). Après avoir combattu des voyous, des punks et des dealers, cette fois-ci, il doit faire face à un sérieux adversaire, un redoutable gangster qui n’est autre que l’ex-époux de sa nouvelle femme.
Cinquième et dernier opus de la franchise pour Charles Bronson qui endosse une dernière fois le costume du justicier inexpressif et qui, pour la énième fois, verra sa compagne mourir sous ses yeux. Petit rappel des faits, dans le 1er opus sa femme était laissé pour morte et sa fille violée, dans le 2ème, sa fille était de nouveau violée et tuée avant que sa nouvelle compagne ne décède. Un peu de répit dans le 3ème (il est toujours veuf), dans le 4ème, de nouveau avec une journaliste, elle sera tuée par un baron de la drogue et enfin, dans ce 5ème opus, celle qu’il s’apprête à épouser est comme par le plus grand des hasard… assassinée !
Ce qu’il y a de bien avec Charles Bronson, c’est cette constante chez lui, toujours aussi impassible et froid, il continu toujours et encore de jouer son justicier qui ne se cache même plus pour régler ses comptes face à une justice incapable de mettre hors d’état de nuire des caïds. A la réalisation, on retrouve Allan A. Goldstein, si son nom ne vous dit rien, sa carrière est loin d’être reluisante, pour preuve, on lui doit le grotesque Y a-t-il un flic pour sauver l'humanité ? (2000). Bien évidemment, un réalisateur dépourvu de talent, cela se ressent aisément et la mise en scène en pâti.
La franchise est sur le déclin et cela s’en ressent tout au long du film (Cannon Group fait faillite et Menahem Golan, via la 21st Century Film Corporation, une nouvelle société de production, tente de relancer la franchise, histoire de capitaliser sur le succès (en VHS) des précédents volets). Sauf qu’avec un budget bien inférieur aux précédents et un Charles Bronson de plus en plus vieillissant (73ans lors du tournage !), le film montre clairement ses faiblesses.
Il faut bien l’admette, on n’a pas le temps de s’ennuyer, mais la réalisation s’avère tellement impersonnelle et le jeu des acteurs si pathétique, que cela dessert constamment le film. Oubliez ce qui faisait la marque de fabrique de la franchise (ses ruelles sombres, digne des pires coupe-gorges), ici le film se déroule dans le milieu chic de la mode avec des gangsters pas crédible pour un sou et des mises à mort assez grotesques (les cannellonis empoisonnés au cyanure ou encore le ballon de foot explosif). Allan A. Goldstein peine réellement à convaincre et face à un Charles Bronson échappé de son EHPAD le temps du tournage (la séquence ahurissante du saut de l’ange depuis le toit de sa maison), il nous apparait affaiblit et mou du genou, faisant plus de peine à voir qu’autre chose.
Certes, le plaisir de le retrouver dans la peau du justicier est toujours intact, surtout face à l’ignoble Michael Parks qui campe à merveille le gangster (véritable crevure grossophobe et raciste). Le Justicier : L'Ultime combat (1994) sonne la fin d’une franchise démarrée 20ans plus tôt. Il était temps qu’elle s’arrête, estimons-nous heureux que cela soit le cas ("Death Wish VI : The New Vigilante" devait voir le jour, mais une faillite en entrainant une autre, c’est la 21st Century Film Corporation qui mit la clé sous la porte et ainsi, toute chance de voir un jour ce 6ème volet, un mal pour un bien).
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