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Un visiteur
1,0
Publiée le 29 septembre 2006
Je ne sais que penser... On entre dans la salle,et on en resort exactement dans le même état d'esprit...Quoique légèrement plus blaser... Film enuyeux à mourir,qui ne nous apprend rien sur les fondements du génocide,qui n'apporte rien,qui ne porte que peu de messages,ou la rencontre entre tortionnaires et victimes relève davantage d'un dialogue de sourd plutôt que d'une phase enrichissante... A quoi bon faire un film sur un génocide s'il n'a pour vocation ni de nous faire comprendre les faits,ni de nous en apprendre davantage et encore moins de nous sensibiliser sur la question du génocide et du fait que nous sommes tous responsable? Passer votre chemin et aller donc vous acheter une encyclopédie ou encore le film "la déchirure"...
Complètement hallucinant. C'est un documentaire où le cinéaste fait se rencontrer 3 survivants du génocide (dont lui-même) perpétré entre 1975 et 1979 au Cambodge avec plusieurs anciens tortionnaires devenus de paisibles villageois, et ce dans l'ancien camp de torture/extermination (S21). Pas de mots pour décrire ça. Ce ne sont pas les horreurs décrites qui sont les plus effarantes (et pourtant), mais l'incroyable impassibilité des anciens bourreaux, la façon dont, devant la caméra, ils reproduisent leurs anciens gestes naturellement et presque avec nostalgie, et surtout leur total et incroyable sentiment d'innocence : aucun remords, eux-mêmes se réclament comme étant des "victimes" (endoctrinés dès l'âge de 12 ans, certains n'avaient que 14 ans lorsqu'ils ont commencé à torturer) car menacés de mort si ils n'exécutaient pas les ordres (et les prisonniers, hin hin). Folie délirante des systèmes totalitaires. Aucun procès n'a eu lieu depuis. Quand on voit ça, on a d'autant plus peur que ces gars ont vraiment l'air "normaux", on s'identifie incroyablement facilement à eux. Embrigadés dans un système absurde de destruction, leur boulot consistait, avant d'achever leurs détenus, à les torturer jusqu'à ce qu'ils "avouent" les noms de leurs "complices" et de leur "organisation" (passage semi-burlesque : un ancien bourreau explique comment, blasé, il donnait le choix au torturé entre CIA, KGB et agents vietnamiens pour l'organisation). Comme 99% d'entre eux ne faisaient partie de rien du tout, ils donnaient les noms de leurs voisins ou de leurs collègues ou n'importe-quoi du moment que ça leur faisait un répis dans la torture. Du coup les gens dont les noms étaient donnés passaient ensuite à la casserole, et ainsi de suite. ). C'est fou mais le résultat c'est 2 millions de morts sur les 7 millions d'habitants du Cambodge à l'époque (!!!!).
L'aspect lugubre des batisses du S21, aujourd'hui vides et battues par le vent, hier le cadre de scènes de barbaries, renforce l'impact du témoignage. Le face à face de ce rescapé avec ses anciens bourreaux donne le vertige. Les hommes sont fous.
Voilà un film qui doit être montré dans les écoles. Sa puissance d'impact est telle que 4 mois après l'avoir vu il me hante toujours. On en sort transfiguré. Merci.
Regarder "S21" est, ne le nions pas, une véritable épreuve : ce que Rithy Panh montre ici, en parcourant les lieux désolés d'un ancien centre de torture, en mettant en présence bourreaux et victimes dans un pays qui n'a pas encore fait son travail de mémoire et de deuil, et surtout en faisant refaire aux tortionnaires les gestes mêmes de l'horreur, c'est l'incompréhensible monstruosité de la nature humaine telle qu'elle s'exprime dans le génocide. Sur des principes pas très éloignés de ceux de Lanzmann, mais pour des motifs sans doute différents (on n'est pas ici dans une approche morale et intellectuelle de l'indicible, mais dans l'impossibilité de faire le travail de reconcilation dans une société qui n'a pas affronté la vérité), Panh fait véritablement un travail exemplaire de cinéaste, de par la justesse de son regard et l'obstination de sa quête. "S21" est un film nécessaire, á nous autant qu'aux Cambodgiens.
Ayant des parents ayant subi ce lourd régime, ce film peut réellement toucher et faire subir aux survivants des souvenirs atroces...
Un film à voir pour voir à quel point la bétise humaine a dépassé la science-fiction.
Maintenant reste à savoir qui sont les responsables de ce si lourd régime ?
Pourquoi Khieu Samphan ou autres ont eu cette idée de Génocide, où ont-ils été formés avant de rejoindre le Cambodge ?
Est-ce qu'aujourd'hui la situation du Cambodge s'est améliorée...
Rithy Panh devrait faire un film sur tout cela.
Les responsables ne sont pas loin, et ils ne sont pas difficiles à trouver, reste à retracer toute l'histoire...
Les autres pays tels que le Vietnam y sont-ils pour quelque chose pour que les Cambodgiens s'entretuent, vu que les anciens dirigeants ont été formés à Hanoi (Pol Pot) ?
S-21 est un film à voir pour ressentir des émotions, mais il n'éclaircira pas le mystère de "comment le Cambodge en est-il arrivé là..."
Tout en discrétion, ce documentaire se révèle être un témoignage d'une rare puissance... Beaucoup de séquences restent gravées en profondeur : la sagesse de Nath, qui revient sur les lieux de S21 discuter avec les anciens adolescents tortionnaires L'incroyable quantité d'informations sur les victimes, les photos de ce peuple cambodgien innocent, de cette jeune fille qui ne voulait pas faire sa déclaration Le martèlement de la machine à ecrire... Et bien sur les passages ou les bourreaux, qui n'arrivent pas à s'exprimer sur leur passé, en viennent à ce qui leur est le plus naturel : montrer quelle était leur tâche. Et là on se rend compte, avec effroi, qu'ils revivent exactement les situations comme si c'était hier, on se rend compte du degré d'endoctrinement. Toute faculté de jugement humain etant inhibée, ils étaient et restent les automates de la machine du parti.
Le sujet est bien entendu très intéressant d'autant plus que c'est une région du monde dont on entend peu parler. Mais la réalisation a du mal à rendre à la présentation de S21 le climat qu'elle cherche à nous décrire. Seules les scènes où les anciens tortionnaires refont leurs gestes avec minutie nous transporte réellement dans l'horreur de ce camp. A voir et à ne pas oublier.
Je met en marche le DVD de "S21, la machine de mort khmère rouge". Je n'aime pas du tout les documentaires mais je me dit "Les critiques ont aimé, ça prouve que c'est à voir !". Résultat des courses : un film très dur, choquant, profond et très intelligent ! Rithy Panh qui est le réalisateur fait la différence en faisant revenir les rescapés de la guerre du Cambodge : que ce soit les prisonniers, les surveillants, les khmères rouges ou encore les médecins, ils viennent tous témoigner sur leurs regrets. Beaucoup d'émotion et de débats sur la question principale : "Qui sont les victimes ?" : qu'est-ce qui est pire entre torturer quelqu'un de force ou être torturé ? Des questions sans réponses qui laisse réfléchir le spectateur pour un documentaire passionnant malgré des longs dialogues parfois durs à suivre. Un grande réussite.
Un très bon documentaire, qui s'attache a décrire les impressions, quelques trente ans après, des anciennes victimes comme des anciens Khmers rouges. Très intéressant.