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Laurent Boutonnat
8 abonnés
255 critiques
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4,0
Publiée le 3 octobre 2023
Très beau film, simple et sans violence, parfois à la limite du documentaire. L'histoire est celle d'un jeune qui grandit en gardant en lui une cicatrice : celle de son frère disparu du jour au lendemain lorsqu'il était enfant. Nous suivons sa vie ainsi que celle de sa famille. Il ne se passe pas grand chose, et pourtant on ne voit pas le temps passer. Ce film nous invite en même temps à découvrir la vie japonaise traditionnelle, entre fêtes et traditions. Il y a beaucoup d'humanité et de solidarité, ce qui contraste avec les familles occidentales complètement éclatées.
Tout le programme de Shara est résumé dans sa première séquence : une course poursuite entre deux jumeaux suivie de la mystérieuse disparition de l’un d’eux. Long métrage sur l’absence, Shara ne cessera par la suite de fuir son fil narratif. Naomi Kawase se plait en effet à placer son film là où nous ne l’attendons pas. Au rythme d’une mise en scène calme et très posée, Shara prend alors les allures d’une douce méditation. Durant la projection, les méandres de nos pensées semblent être le reflet de ces étroites ruelles étrangement désertes qui, filmées à hauteur d’homme, forment un dédale, un labyrinthe où se perdra le spectateur. Cette lancinante quiétude sera cependant interrompue à plusieurs reprises notamment lors d’une énergique et très visuelle scène de fête sous des trombes d’eau.
J’aime beaucoup le cinéma de Naomi Kawase. C’est son 2ème long métrage que je découvre et j’en ressors encore une fois enchanté. Dans « Suzaku », on avait déjà droit au portrait d’une famille qui allait vivre un drame, ici, elle prend un peu les devants en plus de changer d’époque. C’est encore une famille qui occupe toute notre attention mais le drame qui va concerner la disparition d’un des deux jeunes jumeaux survient dès les 1ères minutes sans en faire un mélodrame. Le temps passe, la mère tombe enceinte, la fête de Basara se prépare, le jeune Shun s’est lié avec une amie d’enfance mais n’oublie pas son frère disparu et c’est à ce moment que tout bascule avec deux révélations majeurs qui vont survenir dans leur vie. C’est très beau, tourné intégralement en caméra à l’épaule dans les ruelles étroites de ce quartier de Mara où règne un silence apaisant. Beaucoup de plans sur la flore verdoyante malgré la canicule de l’été, elle commence par un long plan séquence au défilement saccadé pour finir par un magnifique plan aérien sur les toitures des maisons. Les scènes de la parade dans la ville et de l’accouchement sont extrêmement bien réalisées. Du très beau cinéma, d’une grande artiste…
Incontestablement grâcieux... Un film totalement atypique sur la forme, dénué de toute convention, dans lequel on se laisse progressivement emporter. A la fois riche et émouvant, il vaut surtout le détour pour son rythme discontinu et ses scènes poétiques et suggestives. A voir absolument : la scène montant le défilé dans les rues de la ville lors de la fête de Basara. A écouter impérativement : la magnifique voix de UA.
Le fait que ce film était sélectionné pour le festival de Cannes aurait dû me mettre la puce à l'oreille... Si on n'intellectualise pas Shara, c'est franchement mauvais: des plans interminables d'arbres, fleurs, maisons, etc; des dialogues vides de sens, des scènes si longues qu'en faisant avance rapide je ne ratais rien, pas de fin réelle,... Tout l'intérêt de l'histoire est de savoir ce qu'est devenu le frère disparu, le film tourne "poétiquement" autour du pot. Résultat, 101 minutes de perdues et un film pas flatteur pour la production asiatique qui vaut plus que ça
Je mets 2 étoiles, mais c'est bien difficile d'établir une note moyenne. 1/2 étoile pour la course ( longue ) des 2 enfants dans les ruelles, pour le trajet ( long ) de Shun et de Yu à velo, pour la course ( un peu moins longue ) des 2 ado appelés pour l'accouchement de la mère. Et 5 étoiles pour la fête de Basara, et pour l'accouchement.
Filmé caméra à l'épaule, "Shara" donne le tournis. Et puis c'est long, trop long pour une histoire où il ne se passe rien, où tout est suggéré. Soporifique et sans intérêt.
Shara est un film sur la vie qui continue, qui l'emporte malgré tout. A la course de l'amour vers la mort du début du film répond la course de l'amour vers la vie lorsque la naissance d'un nouveau frère va rééquilibrer la famille. Si la réalisation parfois documentaire et son rythme permettent au réalisme de la vie de s'installer et de mieux nous faire entrer dans l'intimité du foyer, la trop grande place laissée paradoxalement à la suggestion ou aux figures de style amoindrissent la force du récit.
J'avais déjà vu un film de Naomi Kawase, Moe no Suzaku, que j'avais aimé. Shara est assez spécial dans sa réalisation, la caméra est sans cesse en mouvement, comme en vue subjective sans l'être, elle est instable, il n'y a jamais de plan fixe mais presque uniquement des longs plans-séquence de plusieurs minutes. C'est très lent, il ne se passe strictement rien, c'est pas loin d'être un film muet, la musique est inexistante (c'est pas qu'elle est mauvaise, c'est juste qu'il n'y en a pas), mais l'œuvre contient une aura authentique et mystique, et c'est sûrement pour ça que j'ai été si envouté, j'ai eu l'impression d'assister à un documentaire sur le quotidien d'une famille de Nara (ville où la cinéaste à grandie et dont on parcourt à plusieurs reprises les longues et étroites ruelles) qui a perdu un de ses jumeaux. Tout en douceur, on suit l'amitié/l'amour entre Shun (l'autre jumeau) et son amie, la mère proche d'un accouchement, et la préparation de la fête de Basara (gros point fort du film), parmi des personnages ordinaires et de coutumes traditionnelles. Le début en ralenti interminable peut rebuter à voir la suite mais vous louperiez quelque chose d'étonnement beau...
Le plus beau dans ce film parfois inquiétant, c'est la manière de filmer de la réalisatrice. De longues scènes survolées par une caméra ange... comme cette merveilleuse ballade à vélo où l'amie de shun se tient debout derrière lui... c'est beau, c'est poétique et émouvant... bien sûr, on aimerait savoir pourquoi kei a disparu, si brutalement (métaphore de la mort ?)... après, il y a des scènes violentes, une violence sans bruit, dans le plus grand calme ambiant de ces jardins japonais étouffés par la chaleur de l'été... la caméra s'envole pour de bon à la fin... kei peut regagner les cieux ?
il semblerait que le cinéma de naomi kawase soit tout en retenue ! c'est un cinéma intimiste, de l'introspection, de l'accouchement laborieux ! Il faut aimer mais ça a le mérite d'être vivifiant !
Vraiment soporifique, quand on voit le début du film on ce dit que sa ne peut pas être sa jusqu'à la fin mais si, il faut s'accrocher pour ne pas dormir, le jeu de la camera fait mal à la tête et que dire du son, ce n'est pas du cinéma les rares points forts sont effacés par le reste.
Après 10 minutes de générique, le spectateur commence à s'ennuyer, mais pourtant c'est un ennui obligatoire. Ce film nous prend à revers et vient nous donner une claque monumentale... La scène du défilé dans les rues de la ville est grandiose, la jeune actrice l'est encore plus. Chef d'oeuvre ? peut être pas, mais on en est très proche.
J’aime le cinéma asiatique. J’apprécie bon nombre de films lents, voire très lents. Ici c’est très très lent. Des enfants courent pendant cinq minutes, des jeunes font du vélo pendant cinq minutes, etc… Le film est construit comme cela : des scènes de vies ordinaires se succèdent sans liens vraiment notables. Tout passe par le non-dit et le non-vu. Tout est hors champ. C'est au spectateur d'imaginer ce qu'ont vécus et ressentis les protagonistes en s'aidant des quelques rares paroles importantes. Car des dialogues il n'y en a pas beaucoup non plus, et ils sont d'une banalité affligeante, du genre « elles sont belles ces chaussures ». Certes c'est un film sur la reconstruction de l'individu après un drame. C'est un film positif, plein d'espoir. En cela il est réussi. C'est bien filmé aussi. L'exotisme japonais apporte un petit côté documentaire qui relève un peu l'intérêt de l'ensemble. Mais quand même, c'est tellement ennuyeux qu'on est à la limite du supportable.
Un film vraiment bouleversant, solaire, illuminé, traversé par des instants de grâce, avec une mise en scène novatrice et fulgurante. Naomi Kawase est une cinéaste qui compte désormais.