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Anaxagore
125 abonnés
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4,0
Publiée le 6 juillet 2007
C'est un bien beau film que Naomi Kawase nous a donné là! «Shara» (2003) évoque avec une très grande pudeur, une infinie subtilité et une simplicité souveraine, le cycle de la vie de la naissance à la mort, les liens familiaux et leurs blessures, la transmission des valeurs de génération en génération, en bref, l'ensemble des fondamentaux de toute existence humaine. Surtout, la réalisatrice japonaise construit son évocation avec un sens supérieur de l'art de mettre en scène, qui, comme d'autres l'ont justement souligné, rappelle à bien des égards Ozu. Mais dans l'esprit seulement, non selon la lettre! Car elle substitue à la fixité des plans de son aîné un dynamisme admirablement ductile et coulé, tout en conservant la maîtrise du cadre, des couleurs et de la lumière. Plusieurs scènes mériteraient d'être évoquées. Celle de la disparition du frère jumeau, dont l'étrangeté est suggérée avec une économie de moyens admirable; celle de l'accouchement, très émouvante, et qui ne pouvait sans doute être rendue comme cela, avec un tel naturel, que par une femme; le superbe plan-séquence final enfin, aérien au sens propre comme au figuré, et qui est digne des morceaux de bravoure par lesquels un Antonioni concluait ses films. Cependant jamais la virtuosité n'est gratuite! Toujours est-elle mise au service de la poésie qui est ici omniprésente. Une réalisatrice prometteuse à suivre de près! C'est avec une très grande curiosité que j'attends de visionner son dernier film primé à Cannes!
Je crois que je suis passé complètement à côté du film parce que je n'ai pas du tout capté l'histoire. Pour moi, il n'y en avait pas. Il ne restait qu'une lente poésie ensoleillée manquant cruellement de rythme.
Je donne une étoile pour le fait que ce soit un film japonais tourné au Japon. J'ai du coup été surtout intéressé par le lieu où se déroule le film, qui me rappelle mes voyages là-bas...
Non, vraiment, je ne vois pas l'intérêt de ce film, lent, "fond sonore" insupportable, les sentiments sont très mal décrits, et pour finir, cette caméra qui serpente les rues et semble suivre les personnages s'avère insupportable au bout de quelques minutes. Heureusement, l'aspect documentaire du film lui donne un certain charme.
Globalement déçu. J'attendais peut-être le film avec trop d'impatience. Je crois avoir saisi les intentions louables de la réalisatrice mais je suis resté assez indifférent, assez extérieur. Je crois que je n'ai pas réussi à oublier mon nombril. Cependant, j'admets que la scène de fête du village m'a littéralement emporté (quoique le discours de l'organisateur m'a laissé circonspet sur l'idéal un peu trop transparent de la réalisatrice), et la scène d'accouchement atteint une osmose, une vérité pudique et bouleversante d'humilité. A voir rien que pour cela.
Cefilm est un chef d'oeuvre! Il fait appel à tous nos sens! Il réveille en nous des sensations fortes très variées : du profond desespoir initial à la plénitude finale! L'action se passe dans un périmètre restreint et c'est pourtant un voyage sensoriel exceptionnel! Ne le ratez pas car il ne restera pas longtemps en salle, comme tous les films d'art et d'essai, malheureusement!
Sans doute le chef d'oeuvre de l'année. Le réalisateur nous invite à un voyage au cours duquel notre rapport au temps et à l'espace s'en trouve bouleversé. Une lumière froide toute de bleu nous accompagne juqu'à la scène finale.
Entendons-nous bien, "Shara" n'est objectivement pas un mauvais film. Il a même des qualités indéniables, comme sa mise en scène plutôt réussie et une atmosphère à laquelle on peut être vraiment sensible. Seulement voilà, on peut aussi rester à la porte et c'est mon cas. Après un début très prometteur (la scène introductive est même assez géniale), la réalisatrice semble se perdre dans le dédale des rues qu'elle filme indéfiniment à l'aide de longs plans séquences. L'histoire ne décolle jamais vraiment et reste purement symbolique. Même si on comprend bien sa volonté de montrer le cycle de la vie, il n'est franchement pas évident pour des occidentaux d'entrer dans ce monde guidé par des traditions ancestrales qui ne nous sont jamais expliquées. On ne peut alors plaquer sur ces images que des interprétations occidentales, sans nul doute, fausses. Je ne pense pas avoir une connaissance suffisante des traditions japonaises pour appréhender cette oeuvre ambitieuse. Faute de compréhension, l'ennui s'installe rapidement. Je suis peut-être passé à côté d'un grand film, mais rien ne me forcera à le revoir.
Un film difficile à aborder, plutôt réservé aux cinéphiles, mais quel film ! Naomi Kawase délivre une mise en scène très sophistiquée et complexe qui réussit à impliquer le spectateur au coeur du récit au point d'avoir la continuelle impression d'être là, au milieu de la vie de ce quartier et de ces deux familles. A ce niveau la scène de la fête de Basara est exemplaire, passage d'une grande intensité, toute la tension accumulée est libérée tant pour les personnages que pour le specateur ; on ne voit que trop rarement de telle scène au cinéma. L'intelligence du propos et de la mise en scène ne font jamais barrière à l'émotion, comme c'est parfois le cas dans de telles oeuvres. Shara est un film rare qui se doit d'être vue sur grand écran.
Un film touchant, émouvant, plein de poésie, qui dès les premières images nous saisi et nous entraîne dans un labyrinthe de rues mais surtout de sentiments. Le thème de la disparition d'un être cher est ici très bien traité et ce sont les silences des personnages qui sont le plus "parlant", qui nous emeuvent le plus. J'adore aussi le plan sequence du début qui nous entraîne dans la course des deux garçons, et la façon dont Naomi Kawaze manie la caméra... bref si j'enumererai tout ce qui m'a plus dans ce film, on en finirai pas!
Ce film n'est que prétexte pour montrer les fêtes traditionnelles au JAPON. L'histoire est si inexistante que l' Esprit du Spectateur est ailleurs. Un documentaire aurait été beaucoup plus captivant.
Quand il était enfant le petit-frère de Shun a mystérieusement disparu au détour dune rue, comme enlevé par les Dieux. Shun a maintenant dix-sept ans. Sa souffrance muette en a fait un adolescent morne et peu expressif Autant le savoir tout de suite, Shara nest pas un film comme les autres. Ici la place nest ni à laction, ni aux débordements de sentiments, ni même aux paroles. Non, ici, on assiste simplement à la vie plus vraie que nature dune famille avec son lot de bonheurs et de souffrances. Filmé caméra à lépaule avec de longs plans séquences contemplatifs, plaçant le spectateur comme une sorte de voyeur invisible et rappelant dans le même temps la présence fantomatique du frère disparu, ce film aux aspects de documentaire nous plonge dans lintimité de cette famille qui tente tant bien que mal de continuer leur vie malgré tout. Dans le plus pur esprit japonais, les personnages tout en retenue et en humilité, interprétés par des jeux dacteurs dune rare véracité, traînent une sorte de mélancolie mêlée dune joie de vivre honteuse. Mais au Japon, pays de la contenance par excellence, il existe des évènements populaires qui sont loccasion de laisser sémanciper des sentiments bridés tout au cours de lannée, et cest lors dun magnifique festival de rue éclatant de couleurs et de rythmes, que les personnages laissent exploser leurs émotions et leur force de vie, les emportant, lespace dun instant, loin au-dessus de la réalité quotidienne. Puis avec la fin du festival reprend la vie de tous les jours, et le réalisateur nous fait alors comprendre brusquement que le voyeurisme na que trop duré, quil est temps de laisser cette famille à sa vie et cest alors discrètement et silencieusement que lon disparaît lentement de ce film, doutant qui de nous ou des personnages du film sont la chimère.(+de critiques sur http://www.guillaumetauveron.com/Textes/chroniques_films.htm)