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Uncertainregard
112 abonnés
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3,0
Publiée le 12 septembre 2013
J’aime beaucoup le cinéma de Naomi Kawase. C’est son 2ème long métrage que je découvre et j’en ressors encore une fois enchanté. Dans « Suzaku », on avait déjà droit au portrait d’une famille qui allait vivre un drame, ici, elle prend un peu les devants en plus de changer d’époque. C’est encore une famille qui occupe toute notre attention mais le drame qui va concerner la disparition d’un des deux jeunes jumeaux survient dès les 1ères minutes sans en faire un mélodrame. Le temps passe, la mère tombe enceinte, la fête de Basara se prépare, le jeune Shun s’est lié avec une amie d’enfance mais n’oublie pas son frère disparu et c’est à ce moment que tout bascule avec deux révélations majeurs qui vont survenir dans leur vie. C’est très beau, tourné intégralement en caméra à l’épaule dans les ruelles étroites de ce quartier de Mara où règne un silence apaisant. Beaucoup de plans sur la flore verdoyante malgré la canicule de l’été, elle commence par un long plan séquence au défilement saccadé pour finir par un magnifique plan aérien sur les toitures des maisons. Les scènes de la parade dans la ville et de l’accouchement sont extrêmement bien réalisées. Du très beau cinéma, d’une grande artiste…
Tout le programme de Shara est résumé dans sa première séquence : une course poursuite entre deux jumeaux suivie de la mystérieuse disparition de l’un d’eux. Long métrage sur l’absence, Shara ne cessera par la suite de fuir son fil narratif. Naomi Kawase se plait en effet à placer son film là où nous ne l’attendons pas. Au rythme d’une mise en scène calme et très posée, Shara prend alors les allures d’une douce méditation. Durant la projection, les méandres de nos pensées semblent être le reflet de ces étroites ruelles étrangement désertes qui, filmées à hauteur d’homme, forment un dédale, un labyrinthe où se perdra le spectateur. Cette lancinante quiétude sera cependant interrompue à plusieurs reprises notamment lors d’une énergique et très visuelle scène de fête sous des trombes d’eau.
Après 10 minutes de générique, le spectateur commence à s'ennuyer, mais pourtant c'est un ennui obligatoire. Ce film nous prend à revers et vient nous donner une claque monumentale... La scène du défilé dans les rues de la ville est grandiose, la jeune actrice l'est encore plus. Chef d'oeuvre ? peut être pas, mais on en est très proche.
J’aime le cinéma asiatique. J’apprécie bon nombre de films lents, voire très lents. Ici c’est très très lent. Des enfants courent pendant cinq minutes, des jeunes font du vélo pendant cinq minutes, etc… Le film est construit comme cela : des scènes de vies ordinaires se succèdent sans liens vraiment notables. Tout passe par le non-dit et le non-vu. Tout est hors champ. C'est au spectateur d'imaginer ce qu'ont vécus et ressentis les protagonistes en s'aidant des quelques rares paroles importantes. Car des dialogues il n'y en a pas beaucoup non plus, et ils sont d'une banalité affligeante, du genre « elles sont belles ces chaussures ». Certes c'est un film sur la reconstruction de l'individu après un drame. C'est un film positif, plein d'espoir. En cela il est réussi. C'est bien filmé aussi. L'exotisme japonais apporte un petit côté documentaire qui relève un peu l'intérêt de l'ensemble. Mais quand même, c'est tellement ennuyeux qu'on est à la limite du supportable.
Entendons-nous bien, "Shara" n'est objectivement pas un mauvais film. Il a même des qualités indéniables, comme sa mise en scène plutôt réussie et une atmosphère à laquelle on peut être vraiment sensible. Seulement voilà, on peut aussi rester à la porte et c'est mon cas. Après un début très prometteur (la scène introductive est même assez géniale), la réalisatrice semble se perdre dans le dédale des rues qu'elle filme indéfiniment à l'aide de longs plans séquences. L'histoire ne décolle jamais vraiment et reste purement symbolique. Même si on comprend bien sa volonté de montrer le cycle de la vie, il n'est franchement pas évident pour des occidentaux d'entrer dans ce monde guidé par des traditions ancestrales qui ne nous sont jamais expliquées. On ne peut alors plaquer sur ces images que des interprétations occidentales, sans nul doute, fausses. Je ne pense pas avoir une connaissance suffisante des traditions japonaises pour appréhender cette oeuvre ambitieuse. Faute de compréhension, l'ennui s'installe rapidement. Je suis peut-être passé à côté d'un grand film, mais rien ne me forcera à le revoir.
Filmé caméra à l'épaule, "Shara" donne le tournis. Et puis c'est long, trop long pour une histoire où il ne se passe rien, où tout est suggéré. Soporifique et sans intérêt.
Je crois que je suis passé complètement à côté du film parce que je n'ai pas du tout capté l'histoire. Pour moi, il n'y en avait pas. Il ne restait qu'une lente poésie ensoleillée manquant cruellement de rythme.
Je donne une étoile pour le fait que ce soit un film japonais tourné au Japon. J'ai du coup été surtout intéressé par le lieu où se déroule le film, qui me rappelle mes voyages là-bas...
Non, vraiment, je ne vois pas l'intérêt de ce film, lent, "fond sonore" insupportable, les sentiments sont très mal décrits, et pour finir, cette caméra qui serpente les rues et semble suivre les personnages s'avère insupportable au bout de quelques minutes. Heureusement, l'aspect documentaire du film lui donne un certain charme.
Un film difficile à aborder, plutôt réservé aux cinéphiles, mais quel film ! Naomi Kawase délivre une mise en scène très sophistiquée et complexe qui réussit à impliquer le spectateur au coeur du récit au point d'avoir la continuelle impression d'être là, au milieu de la vie de ce quartier et de ces deux familles. A ce niveau la scène de la fête de Basara est exemplaire, passage d'une grande intensité, toute la tension accumulée est libérée tant pour les personnages que pour le specateur ; on ne voit que trop rarement de telle scène au cinéma. L'intelligence du propos et de la mise en scène ne font jamais barrière à l'émotion, comme c'est parfois le cas dans de telles oeuvres. Shara est un film rare qui se doit d'être vue sur grand écran.
Un film vraiment bouleversant, solaire, illuminé, traversé par des instants de grâce, avec une mise en scène novatrice et fulgurante. Naomi Kawase est une cinéaste qui compte désormais.
il semblerait que le cinéma de naomi kawase soit tout en retenue ! c'est un cinéma intimiste, de l'introspection, de l'accouchement laborieux ! Il faut aimer mais ça a le mérite d'être vivifiant !
Quand il était enfant le petit-frère de Shun a mystérieusement disparu au détour dune rue, comme enlevé par les Dieux. Shun a maintenant dix-sept ans. Sa souffrance muette en a fait un adolescent morne et peu expressif Autant le savoir tout de suite, Shara nest pas un film comme les autres. Ici la place nest ni à laction, ni aux débordements de sentiments, ni même aux paroles. Non, ici, on assiste simplement à la vie plus vraie que nature dune famille avec son lot de bonheurs et de souffrances. Filmé caméra à lépaule avec de longs plans séquences contemplatifs, plaçant le spectateur comme une sorte de voyeur invisible et rappelant dans le même temps la présence fantomatique du frère disparu, ce film aux aspects de documentaire nous plonge dans lintimité de cette famille qui tente tant bien que mal de continuer leur vie malgré tout. Dans le plus pur esprit japonais, les personnages tout en retenue et en humilité, interprétés par des jeux dacteurs dune rare véracité, traînent une sorte de mélancolie mêlée dune joie de vivre honteuse. Mais au Japon, pays de la contenance par excellence, il existe des évènements populaires qui sont loccasion de laisser sémanciper des sentiments bridés tout au cours de lannée, et cest lors dun magnifique festival de rue éclatant de couleurs et de rythmes, que les personnages laissent exploser leurs émotions et leur force de vie, les emportant, lespace dun instant, loin au-dessus de la réalité quotidienne. Puis avec la fin du festival reprend la vie de tous les jours, et le réalisateur nous fait alors comprendre brusquement que le voyeurisme na que trop duré, quil est temps de laisser cette famille à sa vie et cest alors discrètement et silencieusement que lon disparaît lentement de ce film, doutant qui de nous ou des personnages du film sont la chimère.(+de critiques sur http://www.guillaumetauveron.com/Textes/chroniques_films.htm)
C'est un bien beau film que Naomi Kawase nous a donné là! «Shara» (2003) évoque avec une très grande pudeur, une infinie subtilité et une simplicité souveraine, le cycle de la vie de la naissance à la mort, les liens familiaux et leurs blessures, la transmission des valeurs de génération en génération, en bref, l'ensemble des fondamentaux de toute existence humaine. Surtout, la réalisatrice japonaise construit son évocation avec un sens supérieur de l'art de mettre en scène, qui, comme d'autres l'ont justement souligné, rappelle à bien des égards Ozu. Mais dans l'esprit seulement, non selon la lettre! Car elle substitue à la fixité des plans de son aîné un dynamisme admirablement ductile et coulé, tout en conservant la maîtrise du cadre, des couleurs et de la lumière. Plusieurs scènes mériteraient d'être évoquées. Celle de la disparition du frère jumeau, dont l'étrangeté est suggérée avec une économie de moyens admirable; celle de l'accouchement, très émouvante, et qui ne pouvait sans doute être rendue comme cela, avec un tel naturel, que par une femme; le superbe plan-séquence final enfin, aérien au sens propre comme au figuré, et qui est digne des morceaux de bravoure par lesquels un Antonioni concluait ses films. Cependant jamais la virtuosité n'est gratuite! Toujours est-elle mise au service de la poésie qui est ici omniprésente. Une réalisatrice prometteuse à suivre de près! C'est avec une très grande curiosité que j'attends de visionner son dernier film primé à Cannes!
Très beau film, simple et sans violence, parfois à la limite du documentaire. L'histoire est celle d'un jeune qui grandit en gardant en lui une cicatrice : celle de son frère disparu du jour au lendemain lorsqu'il était enfant. Nous suivons sa vie ainsi que celle de sa famille. Il ne se passe pas grand chose, et pourtant on ne voit pas le temps passer. Ce film nous invite en même temps à découvrir la vie japonaise traditionnelle, entre fêtes et traditions. Il y a beaucoup d'humanité et de solidarité, ce qui contraste avec les familles occidentales complètement éclatées.