Derniers Avis sur Vai e Vem

Eh bien! Si je m'attendais à ça... après tout pourquoi pas? Il faut dire qu'aucun résumé (que ce soit sur le net ou sur la jaquette du DVD) ne saurait rendre justice à «Vai~E~Vem». Je découvre ainsi l'oeuvre de Monteiro, étonnant personnage, iconoclaste et irrévérencieux (peut-être un peu trop narcissique?). Le problème c'est que Joao César Monteiro n'est ni Bresson, ni Dreyer, ni Welles, ni Tati, ni Ozu, ni Godard, ni Fellini, ni Buñuel, ni Jodorowsky,... et la liste est longue! J'ai senti une espèce de frustration de la part du cinéaste portugais à ne pas égaler les maîtres qu'il cite à tour de bras, une bonne partie du film se résumant donc au constat de l'échec de Monteiro à donner réellement vie à son long métrage, écrasé par ses hautes influences pas toujours bien digérées (il se regarde filmer pendant un bon bout de temps). Mais les derniers plans, d'une émouvante sincérité (et beauté!), viennent recadrer le tir et remettre «Vai~E~Vem» en perspective : simple testament (voulu ou non) d'un cinéaste qui a tant bien que mal cherché à tracer sa voie (c'est du moins ce que j'ai pu en penser, ne connaissant strictement rien à la filmographie de Monteiro précédent le présent long métrage). Je n'ai à aucun moment rit, pourtant nombre de séquences sont décalées et saugrenues (surtout les séquences parodiques, et plus encore la façon dont meurt M. Vuvu, épique!) : j'ai en effet été peu touché dans l'ensemble si ce n'est par la fin, cela explique une relative indifférence de ma part quant à l'auteur/acteur et son cabotinage, trop de passages semblant poussifs et artificiels à mon goût pour que j'en sois convaincu. Néanmoins je ne peux que reconnaître finalement la singularité de Monteiro, comme doit l'être son oeuvre, et s'il n'est bien sûr pas l'un des plus grands cinéastes qui aient existé il est certainement digne d'un grand intérêt! Surréaliste, absurde, lubrique, mélancolique, un film exigeant alternant moments exaspérants et sublimes. [2/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/

Un dernier film assez lourd, parfois sublime et toujours exigeant. Va et Vient de Joao Cesar Monteiro n'est en aucun cas le meilleur long métrage de son auteur, malgré ses indéniables moments de grâce et de poésie... Le cinéaste opte ici pour une mise en scène frontale, à la limite du démonstratif, cloisonnant les incessants vas et vients des personnages dans un système de mise à plat. Pétri de références ( références totalement assumées, du reste ) Va et Vient nous laisse appréhender une certaine mouvance des choses, malgré la fixité du cadre ( cette dernière empêchant la respiration des personnages et des éléments, enfermant sérieusement l'objet dans une plombante austérité ). Ainsi le film ultime du cinéaste manque cruellement de relief, aussi bien dans sa forme que dans son contenu, contenu se résumant la plupart du temps aux longs monologues un peu vains du réalisateur - et demeure de ce fait moins intéressant que d'autres créations montéristes. A voir après avoir vu Le Dernier Plongeon...

Ce n'est pas un drame, c'est un film d'horreur. Le personnage principal vit de tragédie en tragédie et le tout ne peut finir que dans la pire des façon. Même le soleil toujours présent, ne peut rien faire !

Ce film n'est pas toujours intéressant. Malgré quelques idées, une certaine recherche d'originalité, il manque ce quelque chose qui fait les grands films. N'est pas un chez d'oeuvre qui veut. Mais je suis peut-être tout simplement passé à côté du truc...

Cinéaste portugais méconnu du grand public, Joao César Monteiro, qui s'est éteint en 2003 peu de temps après la sortie de son dernier et magnifique film, " Va et Vient ", restera à coup sûr comme l'un des artistes majeurs du 20ème siècle, ni plus ni moins.
Aussi discret que brillamment intelligent, le petit bonhomme sera parvenu à créer une oeuvre monolithique, sans précédent dans l'histoire du cinéma, exigeante comme du Bresson, inventive et ludique comme du Tati, perverse et mystique comme du Pasolini...

Un film qui, depuis que nous l'avons vu en salle, a forcément pris des allures testamentaires, étant donné la triste annonce du décès du cinéaste. Un film que nous revoyons, forcément, différemment. Mais un film toujours aussi beau, étrange, dérangeant tout en étant indolent.
Variation autour des thèmes abordés dans la trilogie " Jean de Dieu ", plus léger et flottant, le dernier opus de Monteiro, où celui-ci, encore protagoniste de son film, s'appelle cette fois Joao Vuvu, est une magnifique balade dans un Lisbonne endormi et une flânerie dans le cerveau de son auteur.
Entre d'aussi désopilants qu'interminables trajets de bus, toujours aussi attiré par différentes perversions sexuelles, dont les poils pubiens féminins (voir ici l'hilarante séquence de la femme à barbe), Monteiro nous livre le fond de son âme, mais l'air de rien. C'est un film qui se vit, qui se sent, qui se ressent...
Son dernier plan, l'un des plus beaux de l'histoire du cinéma moderne, est un très gros plan fixe sur l'oeil de l'auteur. Une fenêtre ouverte sur le monde, sur son monde, que nous n'avons pas fini de redécouvrir et qui n'a pas fini de nous enchanter.