A cinq heures de l'après-midi est le premier film à avoir été tourné à Kaboul après la chute du régime des talibans en novembre 2001. Les prises de vues se sont déroulées dans les faubourgs de Kaboul à l'automne 2002.
Pour Samira Makhmalbaf, A cinq heures de l'après-midi se veut également une mise au point sur l'Afghanistan, voisin de son pays natal, l'Iran. "A cinq heures de l'après-midi essaye de corriger les fausses informations propagées par le tourbillon frénétique de la politique et des médias. (...) Le rôle des "mass médias" est d'abord de répandre l'ignorance. (...) Souvent, on passe du tout au rien : 100% d'informations sur l'Irak ou l'Afghanistan, puis 0% et à ce moment là nous sommes supposés accepter que, dans cette région, tous les problèmes sont réglés."
A cinq heures de l'après-midi a été co-écrit par Samira Makhmalbaf et par son père, le célèbre réalisateur Mohsen Makhmalbaf, par ailleurs producteur et monteur du film.
L'intérêt de Samira Makhmalbaf pour l'Afghanistan remonte loin dans le temps. Alors qu'elle n'avait que huit ans, la future réalisatrice jouait déjà dans Le Cycliste tourné par son père Mohsen avec de nombreux immigrants afghans. Quand ce dernier était en train de tourner Kandahar, sa fille l'accompagnait pour réaliser un reportage photographique et tous n'ont pas hésité à cacher dans leurs voitures des femmes et des enfants malades pour les conduire à l'hôpital. Après les attaques du 11 septembre 2001, Samira Makhmalbaf a entrepris un voyage en Afghanistan afin de tourner un court-métrage pour le film 11'09''01 september 11.
Tous les acteurs d'A cinq heures de l'après-midi sont des amateurs recrutés à Kaboul. Ainsi Agheleh Rezaïe, qui incarne Noqreh, le personnage principal du film, est-elle enseignante, mère de trois enfants, dont le mari est porté disparu depuis les bombardements américains fin 2001.
Le titre A cinq heures de l'après-midi est tiré d'un poème rédigé par l'Espagnol Federico Garcia Lorca, qui rythme par ailleurs le film. "La façon, dont le poème insiste sur l'heure de la journée, la répétition de "A cinq heures de l'après-midi" reste quelque chose de mystérieux pour moi", explique Samira Makhmalbaf. "Cela me permettait de ne pas descendre au niveau d'une prose ordinaire."
Sélectionné en compétition officielle du 56e Festival de Cannes en 2003, A cinq heures de l'après-midi a été récompensé du Prix du jury et du Prix du jury oecuménique.