Second prix du jury (cannes 2003) après " le tableau noir", ce troisième des quatre opus à ce jour de Samira Makhmalbaf, fille du cinéaste iranien Mohamed Makhmalbaf a été tourné après l'entrée des Usa en Afghanistan en 2001.
Les talibans sont en fuite et ont quitté le pouvoir ( ils reviendront quelques années plus tard après le départ des troupes américaines).
Le scénario peu développé repose sur la brève chronique d'une jeune femme qui veut changer le cours des choses en devenant la présidente de son pays.
Regard sur la naïveté et le bon sens d'une femme du peuple, démunie face à la barbarie des hommes, les incohérences de la politique et veut simplement la paix.
C'est sans doute le message qui valut le prix attribué au film. La réalisation frise parfois avec le documentaire, est pénalisée par son manque de moyens.
Le scénario connait une faiblesse dans la dernière demi-heure. Filmé à Kaboul, on a trop peu d'images de la capitale du pays.
Les conditions de la vie des femmes en Afghanistan est montrée sans fioriture et c'est finalement cet aspect qui retient l'attention.
Titre mystérieux s'il en est ;o) C'est l'histoire d'une femme afghane qui veut devenir présidente d'Afghanistan. Mais bien sûr, la vie n'est pas facile et il y a peu de chance pour que sa volonté s'accomplisse.. C'est bien joué & bien filmé.. Certaines scènes m'ont énormément marquée ! Dommage que ce genre de film n'est pas plus de succès et fasse des sorties aussi discrètes :o(
L'histoire romancée, et triste à mourir, de la fin d'une certaine conception du monde (on l'espère mais le présent semble le démentir). Une photographie souvent belle, sans être spectaculaire, un peu d'humour, mais des longueurs interminables. Parfois drôle, parfois touchant, mais en définitive un peu vain, et désespéré. Pour l'anecdote, des versets du Coran qui ont choqué quelques femmes dans la salle ! On s'imagine mal à quel point cette vision du monde n'a pas sa place dans une civilisation mixte et laïque, qui ne reviendra pas en arrière, surtout en voyant ça !
Le sujet est louable, la réalisation toujours aussi stylisée après le remarquable La Pomme. Seul problème, la réalisatrice fait preuve d'un manichéisme et d'une condescendance assez dérangeants. A vouloir se placer au-dessus de tout, elle véhicule ennui et indifférence. Tout mon respect au peuple afghan.
Avant tout, il faut savoir que c’est un film de l’iranienne Samira Makhmalbaf, autrement dit il s’agit d’un film oriental. Il faut savoir dans ces cas là, se perdre dans de nouveaux codes de réalisation qui sont rebutants (parce que différent des nôtres) au premier abord et qui peuvent ennuyer un spectateur non averti. Elle ne cherche pas à étayer son intrigue pour obéir aux canons de la réalisation occidentale, elle est simplement sincère et « vraie ». Elle conte plus qu’elle ne raconte une histoire stupéfiante à propos d’une jeune femme afghane qui fonde le désir de devenir présidente de la république après la chute du régime taliban.
Moi-même, j’ai eu du mal à m’accrocher jusqu’au bout, car je pensais que c’était un film beaucoup plus conventionnel selon notre habitude. Or il s’agit d’autre chose, elle ne finit pas présidente et on ne voit pas ses rêves en comédie musicale dans les ruines de Kaboul. On assiste simplement à l’expérience d’une femme qui veut sortir de sa chrysalide (car on sent un potentiel incroyable dans ces yeux-là), qui veut changer les choses et tente de survivre dans un monde en perdition. Son père l’empêche de retirer sa burka et peste de se retrouver dans un ville où le blasphème règne en maître. Elle lui cache qu’elle se rend à une école tous les jours pour y être instruite. Elle se change en cachette avec le peu d’accessoires qui fait d’elle une femme. Elle découvre alors son visage, enfile une paire de mocassins blancs et utilise un parapluie coloré en guise d’ombrelle. C’est dans cette école qu’à l’instar de Benazir Bhuttho, elle exprime son envie de devenir présidente.
Le film distille des images absolument grandioses de Kaboul et de l’Afghanistan, mais aussi terribles de destruction et de misère. Il semble que les villes ne soient plus que des amoncellements de pierres où l’eau s’est tarit, et la végétation est moribonde. Les hommes et femmes à l’image de leur ville tentent de survivre dans cet environnement devenu hostile. Le contraste entre la beauté des plans et de la photo, avec la détresse de ce peuple crée un insupportable sentiment d’injustice durant tout le film. Et la narration se déroule, lentement et simplement, il ne se passe pas grand-chose parce que il n’y a plus rien dans ce pays, et que l’espoir balbutiant est encore bien muselé par des croyances sclérosantes. L’actrice principale est extraordinaire par son jeu et son expression. Elle a un regard fascinant et qui ne peut laisser indifférent. Un millier d’idées et d’émotions sont véhiculées toutes les minutes par cette paire d’yeux foncés.
Alors je ne peux pas dire que c’est le top de l’entertainment du moment, mais c’est une œuvre qui remue et qui trouble. Alors il ne faut pas y aller vanné de sa journée, et il faut s’attendre à un film lent, à l’action parcimonieuse et à la touche émotionnelle pointilliste. Je ne regrette pas d’avoir tenter cette expérience qui démontre aussi que le cinéma véhicule des messages différents du simple ciné-loisirs (jetable et recyclable) auquel on s’habitue trop facilement (pour en finir à penser que seule cette conception est appropriée et adéquate).
Film poignant et bouleversant où l'on trouve une certaine nature de l'homme assujeti à l'obscurantisme et au fanatisme par une observance rigide et schématique des préceptes de la religion musulmane. Qui en sont les victimes? eux bien sur, mais plus encore les femmes et les enfants. Dans un pays abandonné des dieux sur le plan de l'eau et de la végétation, les gens et les animaux crévent littératement de soif. Nous venons de subir la canicule pendant 10 jours, et ça a été terrible. Eux, ils l'ont pendant plusieurs mois et multipliée par 10. Heureusement que quelques femmes afghanes se mettent à reflechir à partir des interdits qui reposent sur leur personne en tant qu'etres de chair, et probablement ce sont elles qui feront bouger ce pays et le sauveront? ça ne sera ni les américains (les nouveaux sauveurs du monde) ni l'onu, ni les occidentaux, ni les afghans, ni les religieux mais les femmes qui incarnent le courage, l'intelligence, la bonté, la tolérence. C'est sur qu'elles assureront le redressement de ce pays si déshérité.