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Dora M.
64 abonnés
499 critiques
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4,0
Publiée le 26 juillet 2019
Plusieurs récits dans un, on bascule d’une époque à l’autre, de la réalité à la fiction, ce film est difficile à résumer et pourtant lorsqu’on le regarde tout s’articule très bien. Il y a des rebondissements, de la tension. C’est subtilement raconté alors que le thème est difficile (pédophilie dans le milieu ecclésiastique). On retrouve l’esthétique soignée d’Almodovar. Et ce qui ne gâche rien, on a aussi quelques touches d’humour avec Javier Camara. Ce que je trouve fort dans ce film, c’est le fait de raconter une même histoire mais sous plusieurs points de vue différents : la réalité, le mélange entre la réalité et la fiction dans la nouvelle d’Ignacio, enfin l’adaptation et l’interprétation de cette nouvelle par Enrique pour son film.
Le cinéaste signe un pur film noir avec retournements brusques, femmes fatales (pardon, hommes fatals) et ambiance torve. Structurellement Almodovar fait preuve d'une rigueur implacable qui renvoie aux oeuvres américaines de Fritz Lang. Se laisser entraîner dans cet écheveau manipulateur est un délice. Plus que jamais chez le metteur en scène de Parle avec elle, le feu brûle de l'intérieur. Consume-toi avec lui.
Il est des films qu’il ne faudrait pas revoir, « La mauvaise éducation » de Pedro Almodóvar en fait partie. A l’époque en 2004, j’avais trouvé ce film qui avait d’ailleurs fait l’ouverture du festival de Cannes, très fort puisqu’abordant un sujet devenu de nos jours très médiatisé, à savoir la pédophilie dans la religion catholique. Je restais sur l’idée que ce film était une dénonciation de ce crime mais – même s’il a été probablement assez novateur - c’est en quelque sorte le contraire ! L’histoire se déroule en 1980 et Ignacio ayant été inscrit « au tableau d’honneur … a le droit d’aller à une journée à la campagne » avec le père Manolo, directeur de l'institution catholique qui … En fait Ignacio et dès cette époque sous le charme d’Enrique. Dix-huit ans plus tard, les retrouvailles même si … Enrique est devenu cinéaste et l’autre un acteur qui vient lui proposer un scénario relatant leur histoire à la condition qu’il joue le rôle principal et celui de Zahara, un travesti vedette des films que les jeunes garçons allaient voir au cinéma Olympio. Pour ne pas dévoiler l’intrigue, l’acteur avait en fait revu quelques années plus tôt, le père Manolo qui était marié et soumis à un chantage même si … Ma déception repose sur le fait que in fine tous les protagonistes (sauf un) s’en tirent bien tout en étant resté homo- ou bisexuel, et que Enrique – a priori Pedro Almodóvar – est particulièrement cynique et connaissait avant de commencer à tourner le scénario le secret liant l’acteur et l’ex-père Manolo ! Petit bémol, la façade du vieux cinéma Olympio qui n’est pas sans évoquer le magnifique « Cinéma Paradisio » (de Giuseppe Tornatore – 1989) et le fait de voir à l’écran – pour la première fois me semble-t-il ? - Pedro Almodóvar en … nettoyeur de piscine !
Comment vivre après avoir été abusé étant enfant ? Telle est la question que Pedro Almodóvar tente de répondre à travers ce film admirablement écrit et interprété. Sans être dans le voyeurisme, il arrive à nous faire entrer dans cette atmosphère sordide et abject. Chaque personnage met en lumière les conséquences de cette jeunesse meurtrie malgré la légèreté de Pedro Almodóvar essaye tant bien que mal d'installer.
Comme souvent avec Almodovar, j'hésite entre le brio de la mise en scène, l'habileté narrative et l'atmosphère dérangeante, voire parfois glauque de certaines scènes. Evidemment l'intrigue à tiroirs est bien construite et Almodovar nous balade entre passé proche, passé lointain et présent, entre fiction (film dans le film) et réalité, entre qui est réellement celui-ci ou celle-là. Au delà de l'excellence de la mise en scène, le film traite du sujet de la pédophilie dans l'église, des dégats qu'elle peut infliger sur les victimes, et au delà par contagion, de l'irristible comportement et de la souffrance de ceux qui abusent et des multiples facettes de l'homosexualité et de l'indéfectible amour d'une mère. Le pivot du film, le personnage noir est probablement davantage l'Ange que le Démon défroqué
Ce n'est pas ce que Almodovar a fait de pire, mais de là à en faire un chef d'oeuvre ! En fait, ce qu'il y a de meilleur dans ce film, et même de magnifique, c'est la beauté de la lumière et de l'image, c'est-à-dire le travail de José Luis Alcaine, le Directeur de la photographie. Sinon, c'est quand même assez confus et toujours aussi outrancier.
Un bon, très bon Almodovar même. Moins déluré que dans les années 80 90, il confirme une nouvelle fois ce qui fera la force de son cinéma dans les années 2000 à savoir une écriture de personnage très soignée qui les rend intéressants. Avec la mauvaise éducation il évoque aussi cette jeunesse sacrifiée par l église (qui représente même l’ensemble des institutions) et dont on balaie les souffrances sous le tapis. Le scénario est brillant, la gravité dont le film fait preuve n’est jamais feinte ni trop appuyée. C’est cette justesse qui fait de ce film une des belles réussites de son auteur.
'' La Mauvaise Éducation '' jouit d'un scénario solide et d'une intrigue bien ficelée certes difficilement compréhensible au début (on a la fâcheuse tendance à confondre les personnages et les époques) mais qui, finalement, s'avère redoutablement efficace. Pedro Almodovar traite d'un sujet sensible, la pédophilie, et il s'y prend avec délicatesse et originalité (j'entends là que le film est tout sauf académique en matière de réalisation). Le casting, sans bavure, tient parfaitement la route dans cette histoire parfois vertigineuse. On se laisse facilement entraîner dans le récit qui nous tient en haleine jusqu'au bout. '' La Mauvaise Éducation '' est assurément un film à voir. Almodovar, là encore, ne déçoit pas le public par la qualité de ce film qu'il mit plus d'une dizaine d'années à concevoir.
Sans être le plus grand film d'Almodovar, la Mauvaise éducation est un film très réussi comme seul le réalisateur espagnol peut le faire. Le film est passionnant par la richesse des thématiques abordées dont l'homosexualité et le viol qui sont des thématiques phares d'Almodovar. Mais au delà, le film traite de beaucoup d'autre sujets et c'est cela qui le rend si excitant à visionner, c'est que l'on ne sait jamais à quoi s'attendre. Le film nous surprend sans cesse par sa richesse, les rebondissements s’enchaînent et il faut accepter de se laisser prendre par la main pour pleinement profiter du film. Le principal défaut du film est la complexité du scénario. En effet Almodovar aurait pu raconter son histoire de manière beaucoup plus simple, il utilise un mode de narration très complexe qui finit par embrouiller le spectateur au risque de le perdre. Les multiples rebondissements usent un peu l'intrigue et mette à rude épreuve l'attention du spectateur. Almodovar aurait vraiment gagné à simplifier son scénario qui demeure néanmoins comme toujours très original et passionnant. Ce film mérite donc vraiment d’être vu tant Almodovar est un cinéaste unique sur cette Terre dont on se doit d'apprécier chaque minute de ses films.
Comme d'hab avec Almodovar, l'histoire sur le papier ne m'intéressait pas des masses et au final, j'ai adoré! Ça met du temps à se mettre en place, on voit pas tout de suite où tout cela va nous mener mais c'est justement ce que je préfère chez le metteur en scène espagnol qui arrive à intéresser les spectateurs malgré des histoires et des personnages peu ordinaires... Ici encore, je me suis pris au jeu pour finir captivé et on ne peut plus étonné ... Comme tous les films d'Almodovar, celui-ci est à ne pas louper !
Comme à chaque fous ,Almodoar aborde l'amour entre deux personnes , ici deux garçons , sous un angle sulfureux , tendre , dérangeant , mais vrai avec beaucoup de sensibilité et de réalisme... En filigrane la dénonciation de pédophilie des membres du clergé sur de jeunes garçons..... Un film fort et puissant....
Un très grand film sur un sujet complexe et délicat. Un film poignant, difficile, superbement joué et filmé, pas toujours facile à aborder, le film crève l'écran, ça reste pour moi son meilleur film.
Le sujet est scabreux (pédophilie des prêtres) mais Almodovar réussit à raconter l’histoire avec un scénario bien ficelé, de nombreux flash-backs qui soutiennent l’intérêt et une mise en scène excellente. Il y a surement une part autobiographique (en plus de l’homosexualité des 2 personnages principaux) et c’est aussi un hommage aux films noirs américains (« Assurance sur la mort » (1944) de Billy Wilder, « Le facteur sonne toujours deux fois » (1946) de Tay Garnett.
"La Mauvaise Education", si son histoire n'est pas la plus passionnante qu'ait racontée Almodóvar, est un des films les plus complexes du cinéaste sur un plan narratif. Car, au fond, les événements narrés sont simples et pourraient être brièvement présentés en trois mouvements (récit d'une histoire d'amour entre deux garçons - Ignacio et Enrique - soumis à l'autorité du père Manolo; relation entre ces deux garçons quelques années plus tard à l'occasion du tournage d'un film autobiographique qui relate leur passé; récit de l'histoire triangulaire entre Juan, Ignacio et le père Manolo); mais c'est leur distorsion par une construction scénaristique non chronologique qui rend finalement le film extrêmement troublant, avec la disposition d'une mise en abyme dont on ne peut connaître son enclenchement seulement de façon rétrospective, l'interprétation du père Manolo et enfin le jeu sur l'identité du personnage incarné par le génial Gael García Bernal, qui demande au spectateur de réajuster son regard sur le rapport qu'il entretient avec les autres. Tout en appréciant les revirements de situation et une esthétique personnelle et soignée, il faudrait donc surtout mettre en évidence la structure du film en ce qu'elle permet le déploiement d'une mise en scène dynamique et hybride, qui assimile de façon impressionnante les différents genres (mélo, suspense, comédie) à l'oeuvre. En somme, Almodóvar signe un film brillant, maîtrisé, au déroulement passionnant.
Un film complètement surprenant qui au-delà de son sujet initial part tout à coup dans une direction machiavélique tel un film noir où l'amour et l'amitié vont être trahis. Il y a une métamorphose qui s'opère de façon très subtile et avec une grande complexité au sein de cette mise en abîme, au point de nous faire douter de la réalité des personnages. Les révélations sont en effet si étonnantes que notre vision de cette histoire au demeurant délicate sur la reconstruction des blessures de l'enfance en est complètement bouleversée. Un film de cinéma de haute tenue.