Si j'ai préféré le premier volet de ces dix films, j'ai trouvé la fin de celui-ci très émouvante, très belle, une scène magnifique avec une abeille, le film est très soigné, très beau. Même si j'avoue que le côté parjure m'est un peu passé à côté, ça n'empêche pas d'apprécier ce court métrage pour ce qu'il est, quelque chose de très beau.
Krzysztof Kieslowski passe au second commandement : tu ne commettras point de parjure. Petite déception pour ma part suite à ce deuxième volet. Après le premier volet qui m'avait bien plu, celui-ci se révèle être une petite déception en fait. Globalement j'ai trouvé l'esthétisme assez moche déjà, pas soigné, y a pas vraiment de plan qui m'a marqué, ni au niveau juste visuel qu'en terme de mise en scène. Mais peut-être que le vrai problème c'est le sujet du film ou plutôt la façon dont le réalisateur l'annonce. J'ai trouvé ça un peu lourd. On voit qu'il veut poser son cas de conscience mais il galère un peu à l'emmener. C'est dommage car en soi le sujet est intéressant et permet une vraie réflexion - un peu éloignée du commandement revu et visité dans une Pologne moderne ceci dit mais passons. Là, on a l'impression de tourner en rond pendant toute une partie de l'oeuvre et tout d'un coup il nous propose sa réflexion qui arrive de façon maladroite, un peu comme un cheveux sur la soupe... Après, le film n'est pas mauvais hein, c'est intéressant et ça apporte de façon non négligeable sa pierre à l'oeuvre que Kielowski cherche à bâtir, mais c'est pas un des épisodes que j'aurais préféré.
Grâce, comme dans le superbe Décalogue 1, à des plans précis, signifiants, souvent symboliques, un montage efficace et des dialogues réduits, mais allant toujours à l’essentiels, Kieslowski, livre un moyen métrage d’une très grande densité. Une forme parfaitement adaptée au fond : les questions de conscience des deux personnages principaux, le médecin et la musicienne, qui se trouvent face à la vie (l’enfant attendu) et face à la mort (le mari mourant) dans une situation oh combien délicate, les mettant chacun face à un dilemme terrible. Faire ressentir et réfléchir sur des questions fondamentales avec une telle économie de moyens relève du grand art.
On désigne par le terme de parjure une violation de serment. Plus généralement, il s'agit donc d'un mensonge grave et qui ne reste pas sans conséquence. Ainsi, dans ce deuxième volet, Kieslowski présente un médecin confronté à un terrible dilemme : le mari de sa voisine est très malade et risque de mourir d'un jour à l'autre. Or, sa femme étant enceinte mais d'un autre homme, elle considère qu'il lui est impossible de garder l'enfant si son époux se rétablit, mais elle sait aussi qu'elle n'aura pas d'autre chance de tomber enceinte. C'est donc le brave médecin qui, sentimentalement opposé à l'avortement, qui est devant la tentation du parjure : que dire à cette femme ? Le sujet de cet opus est réellement très intéressant, car Kieslowski reprend une fois de plus les commandements dans des situations vraisemblables et actualisées. Le parjure d'un médecin a toujours été une question délicate à traiter. Tous les personnages de cet épisode sont complexes, car leur équilibre tient à peu de chose. Il est donc dommage que Kieslowski se soit contenté de présenter des personnages et puis de passer de l'un à l'autre sans réflexion, mais juste en les montrant méditatifs et mélancoliques. Le style visuel peu attrayant et le manque d'approfondissement de la problématique n'aide pas beaucoup le spectateur à s'émerveiller du talent de Kieslowski.
De prime abord, cette épisode a un grand intérêt pour moi la présence du seul visage familier de toute la série, celui de la comédienne Krystyna Janda que j'avais déjà vu chez Andrzej Wajda dans "L'Homme de marbre" et sa suite "L'Homme de fer". Le comédien qui joue le rôle du médecin s'avère en plus un excellent partenaire. Reste que le peu que j'ai compris s'avère embarassant car j'ai l'impression (c'est peut-être moi qui n'est pas capable de voir plus loin que mon nez!!!) que le "parjure" en question est assimilé à l'avortement que souhaite le personnage principal si son mari ne venait pas à mourir. Voilà ma grande réserve sur cet épisode de la série.
Plus lent, moins significatif et moins émouvant que le premier opus, ce deuxième déçoit un peu... Mais la réalisation de Kieslowski, composée de quelques superbes plans d'une grande subtilité, ainsi que la prestation de Krystyna Janda qui incarne avec force un personnage bouleversant, réussit à donner au tout sa puissance et son intérêt.
Je ne sais pas pourquoi ce film me bouleverse tant, et depuis si longtemps. Il faut dire, tout y est d’une immense délicatesse : les images aux couleurs magnifiquement blafardes, le jeu si naturel des acteurs (Krystyna Janda est digne d’une héroïne hitchcockienne) et la caméra, toujours en retenue. C’est rare, un film bouleversant. Le « Décalogue 2 » est de cette trempe.
Deuxième commandement, deuxième coup de maître de Kieslowski. Quel choix faire? Commettre le parjure ou avorter? Connaissant la position ferme de Jean Paul II concernant l'avortement, il apparaît évident que le film a pour but de montrer l'absurdité de la position de l'Eglise puisque dans ce cas, l'avortement est évité en violant le deuxieme commandement. Toujours une superbe réalisation, à noter l'abeille qui sort du verre lorsque Andrzej sort du coma.
Pousuivant son étude des "Dix Commandements", Kieslowski pose intelligemment un problème moral de taille : toute vérité doit-elle être dite ? Ne vaut-il mieux pas mentir ? Un docteur doit-il tout dire ? Cette réflexion profonde sur le mensonge brille par le soin accordé au moindre détail (verre qui casse, insecte se débattant pour sortir d'un verre...) et par l'interprétation bouleversante de Krystyna Janda. A ne pas manquer !