Portés disparus est un petit film d’action qui a connu un certain succès en son temps au point de générer 2 suites. Devenu un exemple du cinéma guerre du Vietnam dans ses excès les plus ridicules, on ne peut pas lui nier une certaine efficacité vu son budget ric rac. Le métrage est généreux en action, il est plutôt dynamique, on passe un moment honnête au gré de séquences souvent risibles mais punchie et plutôt bien fichues. Joseph Zito livre une mise en scène très honnête dopée par des effets pyrotechniques soignés et porté par une bande son dont le thème principal fait bonne figure. On pourra regretter que le film ne soit pas plus violent graphiquement, d’autant qu’il est généreux en nudité, mais pour le reste on sent une réelle authenticité des décors, ce qui ajoute à l’ambiance crédible du film (les voitures pourraves par exemple). Quelques séquences forestières font un peu plus artificielles, mais c’est passable.
Côté intrigue, le film part sur un excellent sujet, et est l’un des rares à traiter en vérité de l’après-Vietnam. Il aurait pu être original, audacieux et même intelligent, mais il oublie vite son idée de départ pour virer vers l’action pure. Manichéen à souhait, le métrage, comme je l’ai dit, est divertissant et nerveux, malheureusement il faut avouer que sa seconde partie relève du cinéma d’action le plus commun. On s’amuse, mais sans plus, et il y a des moments sincèrement grotesques, en particulier son final aux allures de conclusion expédiée à la va-vite.
Le jeu des acteurs est juste passable. Les personnages sont des caricatures, et c’est sûrement là que le bât blesse. Norris est monolithique, mais à la limite ça passe, et il a un certain charisme. Par contre son personnage est une caricature ambulante du héros reaganien. Admettons, il est en situation de stress post-traumatique, mais autour de lui c’est idem. Le général vietnamien est un méchant cartoonesque, et le pote à Norris c’est la figure typique du vieux blanc occidental qui couche avec les jolies thaïlandaises et possède un bateau. On l’a vu dans à peu près tous les films se déroulant en Thaïlande ! Quant à Lenore Kasdorf, la seule femme du casting, elle sert à une scène, point barre. Faut l’avouer, les personnages sont sans consistance, ils se définissent de façon monolithique et si c’est pas le point principal d’un film de ce genre, on aurait pu apprécier un peu plus de relief.
Portés disparus est un film globalement assez bête, avec des séquences volontiers grotesques (les bâteaux !), des dialogues insipides et des personnages simplistes. Maintenant, pour ceux qui aiment l’action simple, le rythme nerveux, la badasserie habituelle de Norris, Portés disparus est un divertissement assez honnête. Disons qu’il donne ce qu’on est venu chercher à la base. Passable, mais il y avait beaucoup mieux à faire. 2.5