Walk the Line fait partie de ces biopics qui permettent aux jeunes générations de se familiariser avec des artistes célébrissimes dont ils connaissent tous le nom, mais généralement pas la musique.
Rien que pour cette belle initiative, James Mangold peut être félicité. Sauf qu'ici, le grand Johnny Cash est quasiment éclipsé par le grand Joaquin Phoenix, qui montre à cette occasion qu'il possède une autre corde à son arc, outre son formidable talent d'acteur : il chante, et sacrément bien le bougre ! Sans paraître téméraire, il dépasse même parfois l'artiste original, tant sa voix se prête au chant grave du « Man in Black ».
Mangold filme de façon sobre et appliquée la vie tumultueuse du kid de Kingsland, de ses débuts jusqu'à la gloire et les dérives qu'elle engendre, comme la consommation outrancière de drogues, les beuveries quotidiennes et les tensions familiales. Mais Walk the Line se focalise surtout sur la rencontre de Cash avec June Carter, et l'influence qu'elle va avoir sur sa vie professionnelle et sentimentale. Entre ruptures, démêlés judiciaires, dépendances narcotiques, réconciliations, et malgré tout des collaborations musicales de grande qualité, leur relation ne va pas être un long fleuve tranquille.
La grande force du film est d'avoir réuni un duo d'acteur tout bonnement exceptionnel : Reese Whitherspoon est pétillante comme jamais dans le rôle de June Carter, et montre elle aussi de beaux talents de chanteuse, et sa voix mêlée à celle de Joaquin Phoenix flattent très facilement nos oreilles. Et comme la nature les a dotés de talents d'acteurs au dessus de la moyenne, leurs interprétations sont sans fausses notes, et sont appuyés par des seconds rôles de qualité, avec un petit clin d’œil pour Robert Patrick, le terrifiant T-1000 de Terminator 2.
Mangold nous offre avec Walk the Line une petite perle qui nous permet de découvrir le répertoire et la vie tumultueuse de l'une des figures majeures de la musique américaine d'après guerre, et qui laisse les paroles de la chanson-titre résonner longtemps dans nos têtes... « Because you're mine, I walk the line »