Avant de tourner Ziggy Stardust & The Spiders From Mars, D. A. Pennebaker est déjà un spécialiste du documentaire musical. Avec Don't Look Back (1967), il retrace la tournée de Bob Dylan en Angleterre, mais il tourne aussi des documentaires sur les festivals de Monterey et Woodstock (Monterey Pop, Woodstock Diary), sur Jerry Lee Lewis, Little Richard, Jimi Hendrix, Depeche mode et même un film dont le scénariste n'est autre que Jean-Luc Godard One P.M , portrait social et musical de Chicago à la fin des années 60.
A la fin de son concert du 3 juillet 1973, David Bowie annonce à ses fans la fin de "Ziggy Stardust". La nouvelle va créer une énorme stupeur chez les fans, mais aussi dans la presse rock et même sur les membres des Spiders from Mars. A part son manager et Mick Ronson, David Bowie semble avoir gardé son secret et n'avoir prévenu personne .
Cet ultime concert donné à l'Hammersmith Odeon, la dernière apparition d'une soixantaine, est connu sous le nom de "retirement gig". Les deux shows donnés à l'Hammersmith Odeon les 2 et 3 juillet l'ont été en remplacement d'un second prévu à Earl's Court, mais finalement annulé. Une tounée européenne était prévue dans la continuité de cette troisième tournée anglaise. Une troisième tournée américaine confirmées, débutant le 1er septembre 1973, fut annulé également.
L'album conte l'histoire d'un "Guitar Hero" que la notoriété, les fans et la gloire vont peu à peu détruire. La chanson "Rock N' Roll Suicide" est la chanson qui reflète le plus cette aventure, c'est un classique qui doit être écouter au "volume maximum" comme le précise l'album.
Présent sur deux albums antérieurs à Ziggy Stardust ("The Man Who Sold The World", "Hunky Dory") certains membres du groupe marquent de leur talent la musique de David Bowie. Outre le guitariste de légende Mick Ronson, le groupe est composé de Trevor Bolder à la basse qui marque les chansons par sa rythmique soutenue, à la batterie c'est Woody Woodmansey qui quitte le groupe à l'annonce de la fin de la tournée et du suicide de Ziggy, enfin Mike Garson le pianniste, rejoint la formation sur l'album Ziggy Stardust et transcende littéralement les compositions présentées.
Faisant du raft avec des amis sur une rivière du Mississipi, D. A. Pennebaker est contacté par la R.C.A pour filmer David Bowie à Londres la semaine suivante, au début il ne devait tourné qu'une demi-heure de film. Tenu au secret, il savait peu de temps avant le concert que celui-ci serait le dernier.
La chaîne ABC avait peur de diffuser le concert filmé par D. A. Pennebaker en 1974 à cause des références à la mort ou au suicide mentionnées par David Bowie dans ses chansons. Pour pouvoir le diffuser, il fut décidé de censurer les paroles les plus scabreuses, tout en sachant que le concert était diffusé en même temps sans censure sur une station F.M.
Au cours de l'année 72, David Bowie annonce au journal "Melody Maker" sa bisexualité et présente Ziggy Stardust. Le journal écrira plus tard "A Star is born". En février, il est en tournée avec les Spiders from Mars. Dans le même temps Bowie produit le dernier album de Lou Reed ("Transformer"), celui de Mott the Hoople ("All the young dudes") et enfin l'album d'Iggy Pop (Raw power).
Le style de l'album "Ziggy Stardust" qui sort 7 mois après l'album "Hunky Dory" est beaucoup plus "rock". Avec des titres comme "Hang on to yourself", "Suffragette city" ou le tube "Ziggy Stardust" l'album est remplie de riffs mémorables, mais il ne faut pas oublier des titres tels "Five years", "Starman", ou encore l'exceptionnel finnal "Rock'n'Roll Suicide", qui au contraire nous révèle le côté plus émotionnel de sa musique. La principal qualité de cette album est d'avoir réussi à mélanger du rock rapide et un style beaucoup plus lent et proche des anciennes réalisations.
David Bowie trouve en Mick Ronson l'incarnation parfaite du "Guitar Hero". Avec sa voix cristalline, il est le contrepoint parfait de Bowie, Mick et sa Gibson enflamme chacune des compositions tout en laissant la vedette à la star du show.
Le côté théâtral de David Bowie est représentatif de son côté caméléon, en empruntant ses excentricités au "Glam rock", mouvement qui se crée en réaction à la vague hippie, Bowie nous livre un album concept sur les tribulations d'un extra-terresre Ziggy Stardust. Sur fond d'androgynie, la science fiction et le théâtre visuel sont de mise sur cet album à succès .
A l'époque, il faut plus de 6 mois à D. A. Pennebaker pour réaliser le mixage en stéreo de Ziggy Stardust. Le réalisateur était persuadé que son film Don't Look Back (1967), consacré sur la tournée de Bob Dylan en Angleterre, avait remporté un grand succès parce que le son était en stéreo.
Pour savoir si son film une fois prêt était bon ou mauvais, D. A. Pennebaker projette son film dans les unniversités de Yale et de Buffalo, il fut tout de suite bien accueilli et connut même un certain succès dans le monde étudiant.
La formidable créativité de David Bowie lui a donné l'occasion de s'entourer des meilleurs musiciens comme Stevie Ray Vaughan, Brian Eno, John Lennon, Pete Townsend, Robert Fripp , et tant d'autres qui marquèrent le rock des années 60-70.
On doit le mixage en 5.1 de Ziggy Stardust and The Spiders From Mars au producteur Tony Visconti qui a collaboré sur plusieurs albums de David Bowie dont "Heroes" ou "Scary Monsters".
La pellicule originale de Ziggy Stardust and The Spiders From Mars a été restaurée et remasterisée en digital pour sa ressortie en salle.
L'équipe de D. A. Pennebaker se fait arrêter à Rome un jour avant le concert, parce que celle-ci est lourdement chargée en matériel et que l'aéroport vient de subir un assaut, on les prend donc pour des terroristes, il faut attendre le passage aux rayons X de tout le matériel pour que l'équipe puisse partir à Londres.