Au dix-neuvième siècle, Kurt (Christopher Lee), le fils maudit, rentre au château est n’y est pas le bienvenu. Il y laissera sa vie, mais son fantôme hantera les songes de Nevenka (Dahlia Lavi), mariée à son frère, mais toujours éprise de lui.
Mario Brava réalise à la fois un film à suspens (qui est coupable des meurtres ?) et un film d’atmosphère, autour d’un château médiéval sis en bord de mer. L’intrigue est assez habilement menée, mais on sent bien que c’est le second aspect qui intéresse l’auteur. La prise de vue, les décors, les costumes, le choix des couleurs, et la bande sonore sont soignés, de manière à produire une saga gothique de toute beauté, avec néanmoins tous ses passages obligés (chevauchée sur la plage, coucher de soleil sur l’océan, recherches dans la nuit, cimetière sous la lune, portes qui grincent, orage, fenêtres s’ouvrant violemment, passages secrets, etc.). S’ajoute à l’ensemble un érotisme à base sadomasochiste et fétichiste, traité sans détour mais sans vulgarité, qui renforce l’atmosphère trouble de l’ensemble et en constitue l’aspect le plus original. Les deux acteurs principaux habitent vraiment leurs personnages.
Avec de tels atouts, le spectateur devrait être comblé, et pourtant il ne l’est guère, pour deux raisons : d’abord parce que la mécanique tourne à vide, car on a trop vu ces fameux passages obligés pour en être ébranlé, puis parce que Brava fait fi non seulement de la vraisemblance, mais aussi de la cohérence, mélangeant sans discernement la réalité et les fantasmes de Nevenka. Le spectacle ne devient alors que démonstration esthétique, certes réussie, mais une forme doit venir appuyer un fond crédible.
Un film culte incontournable pour les passionnés du genre fantastique, à connaître pour l’influence qu’il a eu sur les réalisateurs de son époque pour les autres.