Curieux film que voilà. On s’attendrait à une sorte de farce sans véritable idée, ni enjeu, avec des scènes horrifiques un peu facile, et du ketchup un peu partout. C’est ne pas connaître le personnage, je l’avoue. Film pervers sans en avoir l’air, œuvre d’art à part entière, qui ressemble à un tableau romantique malsain, mise en scène très travaillée, maîtrise d’un clair-obscur entrecoupé de plans colorés, utilisés tout le temps pour baigner les visages et suggérer les émotions et tensions intérieures. Histoire d’un fantôme qui tourmente une jeune femme elle-même, sado-machiste, je ne dis pas plus. Le film fait penser à une pièce tragi-comique, et l’actrice principale à un jeu très théâtral, presque caricatural, elle surjoue tout le temps, et ce registre expressionniste, jusqu’à l’épuisement cache ce qu’il y a derrière qu’on ne doit pas voir, ça nous travaille les méninges, et on ne sait pas pourquoi. Mélange toujours aventureux entre film fantastique et film de suspense, dans le huis clos d’un château hanté, la nuit ou au soleil couchant, on est marqué bien après la vision du film, qui travaille le subconscient en profondeur, (perversité sexuelles, la mort, les rapports masculin-féminin).
Les scènes de violences sont simulées ou tronquées, comme quoi on a pas besoin de dizaine de litres de sang pour secouer quelqu’un émotionnellement. A ne pas mettre entre toutes les mains, on ne sent remet pas facilement, la suggestion et pire que la brutalité explicite.