L'Homme qui tua Liberty Valance
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RochéDavid57
RochéDavid57

29 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 1 janvier 2025
"John Feeney dit John Ford (1894-1973) est un maître, et quiconque aime le cinéma, le vrai cinéma avec ses grands espaces, ne pourra pas le contester. Il incarne le western américain comme personne, même si on ne peut négliger l' importance de réalisateurs tels que Howard Hawks ("RIO BRAVO" en 1959) , John Sturges ("REGLEMENT DE COMPTE A OK CORRAL" en 1958, "LE DERNIER TRAIN DE GUN HILL" en 1959, "LES SEPT MERCENAIRES" en 1961), Anthony Mann ("WINCHESTER 73 en 1951), Edward Dmytryk ("L'HOMME AUX COLTS D'OR" en 1959), Fred Zinnemann ("LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS" en 1952) ou encore plus récemment Clint Eastwood ("L'HOMME DES HAUTES PLAINES" en 1973, "JOSEY WALES HORS-LA-LOI" en 1976, "PALE RIDER LE CAVALIER SOLITAIRE" en 1985, "IMPITOYABLE" en 1992) .
John Ford est l'homme aux multiples chefs-d'oeuvre (attention! Je parle de chefs-d'oeuvre authentiques, pas juste d' excellents films!), et celui qui a sans doute le plus influencé parmi les plus grands réalisateurs contemporains. Citer Ford, c'est évoquer les plus grands westerns de toute l'histoire du cinéma, mais pas seulement . Ainsi retrouvons-nous dans sa multiple filmographie "LA CHEVAUCHEE FANTASTIQUE" (1939), "LES RAISINS DE LA COLERE" (1940), "QU'ELLE ETAIT VERTE MA VALLEE" (1941), "RIO GRANDE" (1950), "L'HOMME TRANQUILLE" (1952), "LA PRISONNIERE DU DESERT" (1956). J' en oublie tant la liste est longue.
Mais je ne peux pas passer à côté de "L'HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE", qui date de 1962, et qui est son ultime chef-d'oeuvre. Toute la quintessence du cinéma de John Ford est ici réunie. S'agit-il du plus grand western de toute l'histoire du cinéma? Beaucoup le pensent, et je les rejoins.
L'irlando-américain délaisse ici les grands espaces pour nous plonger dans un film plus intimiste. Il faut avoir vu ses westerns de facture plus classique pour comprendre le virage définitif qu'il prend avec ce "L'HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE". Quand Ford le réalise, il est déjà affaibli par la maladie et l'alcool. Ainsi, l'analyse approfondie du film peut aisément laisser penser qu'il nous laisse bien là son oeuvre testamentaire.
Pour Ford, l'ouest, le vrai, avec sa loi dictée par le colt pour combattre les hors-la-loi (représentés ici par l'ignoble Liberty Valance, incarné par Lee Marvin), est en train de disparaître. Cette loi de l'ouest sauvage américain est peu à peu remplacée par des textes appliqués par des diplômés en droit aux ambitions politiques (ici le personnage de Ransom Stoddard, incarné par le toujours parfait James Stewart) qui vont empêcher quiconque, au final, de dégainer son arme, même pour se défendre. Une incompréhension totale pour Tom Doniphon, adepte du colt, (extraordinaire John Wayne qui prouve, s'il le fallait encore, qu'il est bien le plus grand cow-boy de toute l'histoire du cinéma!) qui va pourtant s'allier à Stoddard pour s'opposer à Liberty Valance. Leur attirance commune pour la jeune Alice (Vera Miles) n'entachera en rien leur amitié. Le film est tourné en noir et blanc (à une époque où le CinemaScope et le Technicolor ont déjà envahi les salles de cinéma), et il accentue encore plus le caractère nostalgique d'un âge que Ford sait révolu. En filmant "L'HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE", John Ford filme l'enterrement de toute une époque. De la sienne, en l' occurrence.
Le film débute justement par les obsèques d'un des personnages principaux. Un hasard??? Bien sûr que non! Cet événement est l'occasion pour un Ransom Stoddard désormais sénateur de révéler au journal local, le "Shinbone Star", la vérité autour de la légende qui entoure "L'HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE". Toutefois, à l'heure d'imprimer la nouvelle vérité au grand jour, le journaliste préfèrera reculer, et ne pas faire paraître l'article.
"On est dans l'ouest, ici. Quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende!"
Le testament de John Ford s'achève ainsi. Et quelle extraordinaire conclusion!
"L'HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE" est un film nostalgique, inoubliable, porté par des acteurs magnifiques, et réalisé par un Maître en la matière. Un de ces films qu'on peut voir et revoir sans se lasser. Bref, un chef-d'oeuvre absolu!"
BillBoo
BillBoo

15 abonnés 305 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 22 septembre 2024
Qu'est-ce qu'une civilisation ? Voilà une grande question à laquelle tente de répondre, en plus de quinze autres sous-problématiques, Ford dans son Western déconstructeur L'Homme qui tua Liberty Valance. Le film s'articule autour de trois grande figures : la loi, via le personnage de Ransom Stoddard ; le banditisme violent, Liberty Valance ; et la force tranquille, cow-boy solitaire, Tom Doniphon.

Stoddard apporte la civilisation à l'Ouest américain isolé, dépourvu de services publics et de lois, sinon celle du plus fort. Le shérif est un couard qui passe son temps à se bâfrer dans les saloons. C'est Doniphon et son acolyte Pompey qui protègent la ville, en opposant un contre-pouvoir à Valance.

Toute la complexité du sujet de Ford réside dans l'insolubilité de sa problématique. Face à la brutalité pilleuse de Valance, les discours moralisateurs de Stoddard ne servent à rien. Pourtant, il convient de penser que c'est dans la non-violence, la compréhension et l'accompagnent des comportements nuisibles de marginaux que la quiétude s'obtient. Ford macère l'idée que certains individus, comme Valance, sont trop avancés dans leur schéma de pensée pour être, en théorie, ramenés dans le droit chemin.

Ce n'est pas si évident que cela dans la mesure où Valance a des camarades qui tiennent sincèrement à lui – on le voit quand il est tué, d'ailleurs, que leur allégeance va au-delà de sa mort. Par ailleurs, Valance joue aux cartes avec d'autres hommes, et se présente aux élections. Mais, dans le même temps, il tyrannise le village, vole les voyageurs et tue ses adversaires de sang-froid. Il ne respecte que la force, en l'occurrence celle de Doniphon.

Doniphon, lui, incarne la violence punitive, étroitement liée à l'histoire des États-Unis : à lui tout seul, il est la loi. Il use de ses armes pour le bien commun. Idéologie qui présente ses failles aussi, notamment lorsqu'on spoiler: apprend la vérité sur l'auteur du meurtre de Liiberty Valance
.

Ce qui nous mène à la deuxième thématique du film : le mythe dépassant la réalité. Impuissant face à Valance, Stoddard abandonne ses principes moraux et décide de régler son différend avec lui ainsi que le ferait Doniphon. La réalisation de Ford spoiler: laisse d'abord penser qu'il emporte son duel, malgré sa blessure. De cette victoire synonyme, a priori, de la fin du règne par la peur, découle sa renommée. Sa carrière politique débute sur la mort d'un homme, dont le nom – cela ne nous aura pas échappé – se traduit quand même par "liberté ". Stoddard devient une légende après avoir tué un homme, après avoir tué la liberté. Sauf qu'on découvre ensuite la réalité derrière ce triomphe : Doniphon, flanqué en observateur de la scène, passe à l'acte avant que Stoddard ne tire, et abat Valance dans l'ombre. Stoddard, l'homme de loi blessé, a échoué à terrasser le criminel face à lui ; c'est l'autoritarisme individualiste de Doniphon qui met fin au problème. Meurtre qui le tourmente psychologiquement au point de vouloir se donner la mort. Après avoir tué pour protéger la justice, il est marginalisé
.

L'ordre et la justice civilisationnels sont fondés sur la violence commise par d'autres. Ford montre l’inexorabilité du progrès, l'émergence de l'ordre légal et de la démocratie, l'ascension d'une nouvelle élite politique aux fondations ambiguës. spoiler: Le sacrifice de Doniphon reflète la transition douloureuse entre un monde établi sur la force et un monde fondé sur le droit.
Pierre B
Pierre B

6 abonnés 44 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 8 septembre 2024
Un film de John Ford surprenant et historique..
John Wayne et les autres qui jouent juste.
Un western pas comme les autres, c’est ça sa force..
Franck Z.
Franck Z.

2 abonnés 13 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 15 avril 2024
Mon John Ford préféré avec un superbe John Wayne dans l'un de ses rôles les plus émouvants. Casting magnifique, scénario parfait ; il est difficile de faire mieux.
GéDéon
GéDéon

95 abonnés 539 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 3 décembre 2023
John Ford, le spécialiste du western, signe ce long-métrage en 1962. A l’aide d’une mise en scène très sobre, il propose un drame psychologique où l’action est peu présente. En effet, dans une sorte de huis clos, le récit s’intéresse surtout à la cohésion entre deux hommes, aux manières d’agir différentes, pour se débarrasser d’un truand (Lee Marvin). Leur quête de justice prend la forme de l’application stricte du droit pour l’un (James Stewart) et l’exploitation de la force au service de la loi pour l’autre (John Wayne). Heureusement, pour briser la mélancolie de son œuvre, le réalisateur utilise une bonne dose d’humour. Bref, un classique sur le thème du héros malgré lui.
Saintenoy Samuel
Saintenoy Samuel

4 abonnés 207 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 27 octobre 2023
"L'homme qui tua Liberty Valance" est un western à contre emploi, qui peut s'apparenter à une oeuvre testamentaire de la part de John Ford. Tout y est superbe : l'histoire, la réalisation, les acteurs. Si on aime les westerns et de façon générale le cinéma on ne peut qu'appréçier ce grand film !
Kymani Alger
Kymani Alger

29 abonnés 547 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 18 septembre 2023
L'HOMME qui tua liberty valance est un bon film mais à beaucoup de défauts le plus grave est sans doute celui du personnage de Liberty valance aucun charisme ! [ Spoiler ] Et la scène de sa mort est une honte [ fin du Spoiler] . Cependant c'est un Western qui aborde très bien la politique et le socialisme un bon divertissement.
chrisbal
chrisbal

16 abonnés 696 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 27 juillet 2024
"L'homme qui tua Liberty Valance" n'est pas forcément ce que l'on peut attendre d'un western au sens classique du terme, avec ses immenses étendues sauvages, ses chevaux, ses fusillades et ses duels.
Ici, le fond (le choix des armes face à la violence) importe plus que la forme et on est davantage sur un western politique que sur une oeuvre épique.
Mais la mise en scène et la photographie de John Ford, une nouvelle fois irréprochables, parviennent à nous plonger dans une ambiance vraiment particulière et immersive.
John Wayne et James Stewart sont remarquables et Lee Marvin joue à la perfection son personnage.
Amusant : affublé de ses 2 crétins de service (dont un certain Lee Van Cleef), il est aussi caricatural et méchant que le Biff Tannen de la saga "Retour vers le futur" (un ancêtre peut être?!).
A noter enfin peut être un des tous premiers twist de l'histoire du cinéma : "On est dans l'Ouest, ici. Quand la légende dépasse la réalité, on publie la légende".
fabrice d.
fabrice d.

27 abonnés 1 538 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 21 juin 2023
Vous prenez un jeune avocat fraîchement débarqué à l'ouest, un bandit et assassin notoire, et un homme solide et qui se laisse pas faire, mais aussi un shérif pleurnichard, un journaliste ivrogne et un médecin loufoque, porté sur la bouteille aussi, ainsi qu'une belle jeune fille et vous secouez tout ça. C'est un peu ça l'histoire de L'homme qui tua Liberty Valance. C'est un faux western tournée en studio qui se penche sur les relations hommes-femmes, fort-faible au temps du far-west. Il y a la loi qui évolue, la justice sur papier prend petit à petit la place de la justice que le plus fort avait l'habitude de rendre lui-même.
L'homme sans nom
L'homme sans nom

159 abonnés 1 014 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 11 juin 2023
Grand classique du western, L'Homme qui tua Liberty Valance met le trio le plus marquant des années 50, John Ford en réalisateur, John Wayne et James Stewart dans les deux rôles principaux. Peu rythmé, mise en scène classique, le film est avant tout une histoire de l'Amérique, au propos politisé. Amoureux du western spaghetti et post, je suis encore resté peu sensible à ce film culte. Un second visionnage ferait peut être rehausser ma critique.
ZaZiDanse
ZaZiDanse

2 critiques Suivre son activité

0,5
Publiée le 14 mai 2023
Un "ancien bon film" devenu nul à mes yeux (ou mes oreilles) depuis qu'ils ont décidé de redoubler en français avec d'autres voix qui ne vont pas du tout à John Wayne ou James Stewart !

Vraiment dommage de saccager tous les films anciens, les voix, on va les oublier, ils ont déjà fait pareil avec les dessins animés de Tex Avery et ils s'attaquent à tous les vieux films, doublage souvent réalisés par France Inter...

Laissez tomber ! Ou alors... En Version Originale (V.O.). Je me suis fait une séance de ceux qui sont encore en ancien doublage, comme Hatari, Alamo, La Chevauchée fantastique (coloriser, ouais bon...), Rio Lobo, Le Grand McClintock, etc.

Le cinoche est atteint d'Alzheimer !
soulman
soulman

96 abonnés 1 241 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 3 avril 2023
Un des chefs d'oeuvre les plus imparables du western, dont le scénario ménage un suspens qui continue de bouleverser le spectateur après de nombreuses visions. Une des forces du film vient du casting parfait d'où Lee Marvin émerge, campant fouet en main l'un des méchants les plus terrifiants de l'Ouest hollywoodien.
Alolfer
Alolfer

139 abonnés 1 220 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 5 février 2023
Quel film de John Ford ! Deux légendes (John Wayne et James Stewart) nous montre leur talent dans un film très réussi ! Une histoire très intéressante ! Grand film !
White Fingers
White Fingers

17 abonnés 1 237 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 22 janvier 2023
Une fois de plus, John Ford nous offre un western humaniste qui transcende le genre western. Trois hommes, trois profils opposés, trois immenses acteurs : John Wayne, le propriétaire terrien droit dans ses bottes, James Stewart, le juriste idéaliste qui cherche à opposer le code au colt et Lee Marvin, la brute épaisse, violente et sanguinaire. Un triangle où chacun est le rival de l’autre. Vera Miles, promise à John Wayne, va tomber amoureuse de James Stewart. John Wayne est le seul à tenir tête à Lee Marvin. James Stewart s’oppose à la brutalité de Lee Marvin qui ne cesse de l’humilier. La séquence du restaurant à elle seule résume toute la problématique. « L’homme qui tua Liberty Valance » est un film complexe magnifié par la mise en scène de John Ford et le jeu talentueux des acteurs. John Wayne en homme blessé suite à sa déconvenue amoureuse est absolument prodigieux, tout dans la sobriété. Et que dire du twist final à l’issue du duel. Ne pas en dire trop… Une œuvre essentielle, profonde et éclairée.
Retrouvez mon amour du Far West dans le roman WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU - Eds VERONE - TOME 1.
mistermyster
mistermyster

62 abonnés 1 294 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 29 octobre 2022
C'est le crépuscule de l'ouest Américain, tel que les films de western nous l'ont montré depuis des décennies.
Ce qui fait la force, ce n'est plus le revolver, mais les mots, les lois et la démocratie; et pourtant, le héros voit son titre de gloire grâce à un duel, et malgré une carrière prestigieuse, ce qui restera son fait d'arme est ce fameux coup de feu.
Voici toute l'ambiguïté de cette Amérique, tel que nous la montre John Ford, ambiguïté portée par ses deux héros, l'un incarné par James Stewart, la voix du peuple démocratique, et l'autre incarné par John Wayne, une voix du peuple plus rocailleuse, plus ancestrale.
L'interprétation de Wayne est à souligner, elle parait presque effacée, mais le personnage central c'est bien lui, ne nous y trompons pas, sa présence est toujours puissante, et sa déchéance face à son amour perdu est tout aussi puissante, il est juste magistral et on se rend compte à quel point la part sombre de l'acteur n'a que trop peu été exploité. On retrouve cette force dans la Prisonnière du désert du même John Ford, mais aussi, dans la Rivière rouge de Hawks.
Les personnages secondaires sont comme souvent chez Ford de vrais bout en train, le shérif, le journaliste, frôlant la caricature, où les codes sont bousculer par l'humour et le côté grandiloquent; mais à contrario, on y croise aussi le taciturne, mais néanmoins charismatique Woody Strode.
Je ne mentionnerais pas James Stewart, toujours excellent, mais dans un rôle assez conventionnel pour lui.
Un classique, que l'on a plaisir à revoir de temps à autre.
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