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orlandolove
142 abonnés
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3,0
Publiée le 26 juillet 2010
Ce film de John Ford dépasse largement le simple cadre du western. Le scénario bien ficelé, les dialogues remarquables et le casting gigantesque (Stewart, Wayne dans un de ses meilleurs rôles, Marvin, O'Brien, Devine, la touche féminine de Vera Miles, Van Cleef en second couteau, etc) en font non seulement un grand film de genre mais aussi un grand film du cinéma en général bourré d'émotions.
Après près d'un demi-siècle au service du cinéma, John Ford qui atteint le point crépusculaire de sa carrière mit en scène un film, sonnant comme une réponse ou plutôt comme la suite logique et inévitable de toute sa carrière dans le western à lui comme à sa vedette John Wayne: L'Homme qui tua Liberty Valance. Ici, point de couleurs, de grands espaces ou de déroulé s'achevant sur une fusillade, Ford met en scène la fin d'une époque, la transition entre la conquête de l'Ouest sauvage donnant sa place au monde civilisé, les deux mondes étant bien sûr représentés respectivement par John Wayne fidèle à lui-même et James Stewart en homme de loi. La fin d'une époque est proche, Ford exploite plusieurs symbolismes pour marquer la dualité entre la civilisation qui, inévitablement ne pourra que prendre l'ascendant sur la facette libre et traditionnelle de l'Ouest qui s'efface de plus en plus, rendant par le même coup la position de John Wayne mélancolique quant au statut de son personnage de même que celui de James Stewart profiteur malgré lui d'une légende que son respect envers la justice l'oblige à subir. John Ford nous montre à travers ses yeux la réalité qu'il voyait dans ses westerns, la fin de cette période comme la fin de son cinéma se ressent avec une profonde tristesse partagée par tous les personnages nostalgiques, lâchant leur larme dans le souvenirs de leur vieil ami représentant de cette époque perdue. Un magnifique testament.
Réalisé en 1962, L’homme qui tua Liberty Valance est comme un "bilan" du western, un film nostalgique qui lance une réflexion sur le peu qui sépare les légendes de l’Ouest de la réalité. Le film commence et se termine en 1910, et est coupé par un long flash-back qui se déroule au temps du Far West.Trois entités jalonnent le film : James Stewart représente l’homme moderne et éduqué, tandis que Lee Marvin et John Wayne représentent une Amérique en voie d’extinction, où on répare le mal par le mal. En arrivant sans fusil mais avec un livre de droit, bouleversa les codes du village, comme avoir éduqué une partie des villageois, jeunes ou vieux, et surtout avoir réduit à peu le statut de personnages comme Valance ou Tom Doniphon. Comme le dit Hallie à la fin du film : "C'était sauvage autrefois aujourd'hui c'est un jardin. Tu n'en es pas fier ?".Justement, il n’y a pas forcément de quoi être fier pour le Sénateur. Car si l’Ouest Américain avait ses défauts, on voit que Ford l’aimait profondément, et son extinction ne se fait pas dans la joie. John Wayne, symbole du cow-boy toujours courageux pour défendre par les armes les honnêtes citoyens, fini seul et désabusé. Stewart, quant à lui, se rend compte que sa vie est basée sur un mensonge. Lui qui est le symbole de la justice a sciemment choisi de taire les dires de Tom Doniphon pour réussir sa carrière et son couple. Cette ambiguïté dans la présentation des héros/vilains, Ford l’a toujours utilise,mais elle est ici à son paroxysme. Il faudra attendre les toutes dernières scènes pour remettre en question le statut de héro de Stewart. Cette noirceur, Ford la transfère dans les images : l’Ouest en phase finale est filmé de nuit majoritairement(...)Liberty Valance est donc bien plus qu’un simple western(..). Une œuvre à plusieurs facettes, brillamment mise en scène et dans un noir et blanc somptueux, avec une pléiade de monstres sacrés. 10/10
Ce western peut être qualifié de crépusculaire. Il l’est d’abord par sa photographie à la tonalité renforcée par un noir et blanc sobre. Il l’est ensuite dans son genre cinématographique d’appartenance, le western. Alors qu’en 1962, tout semblait avoir été montré dans les westerns, John Ford, expérience aidant, parvient à éviter les clichés du genre et réussit à faire arpenter des sentiers nouveaux à un brillant casting emmené par James Stewart et John Wayne. Le metteur en scène a su aussi imprimer à L’homme qui tua Liberty Valance une allure alerte alimentée par de nombreuses ruptures de tonalité. Certaines répliques sont excellemment senties telle que ce « C’était mon steak, Valance » que John Wayne assène au redouté Liberty Valance incarné par Lee Marvin !
John Ford à la réalisation, John Wayne, James Stewart et Lee Marvin à l'interprétation.
Voilà déjà de bonnes raisons de s'intéresser à L'Homme qui Tua Liberty Valance.Un western servi par un maître du genre et des acteurs devenus légendaires.
Mais avec ça, on aurait pu craindre aussi un western bas de gamme et hyper classique comme les Etats-Unis en produisaient en masse entre les années 50 et 70 (on était là en 1962), et qui formaient les 3 quarts de la production auxquels je suis assez allergique.
Il n'en est strictement rien.Au contraire, John Ford a décidé, ici, de changer son style de western, ses codes, et ses thèmes.
D'une banale histoire de vengeance, Ford fait en effet une réflexion subtile sur l'importance de la loi et l'ordre par rapport à la nature humaine, ainsi que sur l'importance d'une réputation, méritée ou pas.
A ce titre, la réplique finale, qui figure parmi les plus cultes du cinéma, résume tout.
"Quand la réalité dépasse la légende...On publie la légende."
L'homme devient mythe dans les faits, le flashback de tout le film refait du mythe un homme. C'est là tout l'enjeu du film, qui déroute avec son ultime flashback, et montre une certaine maturité chez John Ford.
Juste superbe, du très grand western. A noter un petit rôle de Lee Van Cleef, avant qu'il ne devienne une star du genre 3 ans plus tard, grâce à Sergio Leone et Et Pour Quelques Dollars de Plus.
Vous prenez un jeune avocat fraîchement débarqué à l'ouest, un bandit et assassin notoire, et un homme solide et qui se laisse pas faire, mais aussi un shérif pleurnichard, un journaliste ivrogne et un médecin loufoque, porté sur la bouteille aussi, ainsi qu'une belle jeune fille et vous secouez tout ça. C'est un peu ça l'histoire de L'homme qui tua Liberty Valance. C'est un faux western tournée en studio qui se penche sur les relations hommes-femmes, fort-faible au temps du far-west. Il y a la loi qui évolue, la justice sur papier prend petit à petit la place de la justice que le plus fort avait l'habitude de rendre lui-même.
Est-ce un drame ou un western ? Je pencherais pour la première solution, bien que le drame en question soit maquillé en western. C’est là tout le talent de Ford, qui enrichit son propos à chaque film, tout en gardant apparemment la même forme, et les mêmes ingrédients ; on appelle ça le style baby ! Et sans son talent, le style devient une belle coquille vide. C’est un western, en effet, bien qu’il n’y ait pas d’indiens, pas de course poursuite, un seul duel, une diligence…C’est avant tout une réflexion politique sur le destin de la jeune démocratie américaine, entre l’est idéalisme, incarné par l’avocat James Stewart, et l’ouest sauvage, John Wayne et Lee Marvin. On voit bien lorsqu’une fois Liberty liquidé, et que tout le monde pense que le film est finit, on relance sur une primaire aux élections locales, avec force panache et pittoresque, un peu comme à l’assemblée nationale. C’est réglé comme une partition d’orchestre avec des acteurs dans leur élément, et les habituelles touches d’humour bien placées, notamment la scène des cowboys qui retournent à l’école apprendre leur B à BA, et réciter presque par cœur les premières phrases de la constitution américaine. Des personnages plus complexes qu’il n’y paraît, et un double flash-back surprenant qui pose un doute sur l’identité de celui qui a réellement tué Valence. Pour ceux qui pensent que le genre western est creux, le genre de film avec des cowboys qui se tirent dessus dans des saloons, qu’il n’y a rien à retirer dedans, ce film est pour vous, pour vous faire changer d’avis. C’est le nouveau western ? Peut-être…
Ce n'est pas un western comme on pourrait s'y attendre. Il faut comprendre par là qu'il y a très peu de fusillades, aucun indien en colère, ni encore de shérif héroïque. C'est très bavard et là est tout l'intérêt : mettre en évidence le point de bascule qu'il y a eu au début du XXe siècle lorsque la loi sauvage de l'Ouest a cédé sa place à une structure fondée sur le dialogue et la légalité.
Comme le "Il était une fois dans l'Ouest" de Leone pour le Western Spaghetti, ce film marque dans sa structure scénaristique la fin du Western à l'américaine. On assiste à l'arrivée de la démocracie dans l'Ouest Américain, par l'intervention d'un homme de loi ( James Stewart ) qui va réussir, grâce à l'aide d'un franc-tireur du village ( John Wayne ) instaurer la paix dans une bourgade et y faire ses gallons de politicien. C'est excellemment bien filmé, mais un peu longuet à certains moments. John Ford laisse couler certains moments, alors qu'il aurait pu s'en passer. Lee Marvin campe toujours aussi bien le salaud de base en tout cas. Un bon Western crépusculaire de son genre.
Quand la légende dépasse la réalité, imprimez la légende, c'est à travers cette phrase que John Ford questionne la dualité entre mythe et réalité tout en s'interrogeant sur la place de ces mythes dans l'histoire Américaine. On retrouve en plus les légendaires John Wayne et James Stewart accompagné de Lee Marvin dans ce western désenchanté, véritable chef d'oeuvre impossible à contester.
Un must-see du western, et sans doute un de ceux qui ressortent du lot. L'histoire est très intéressante est sort un peu de la tonalité parfois assez simpliste du genre. Les deux personnages principaux sont superbement écrits et digne des plus grands héros hollywoodiens. L'interprétation de John Wayne et James Stewart est au sommet. Lee Marvin est également bon. Les scènes de fusillade sont franchement prenantes et bien réalisées. Un excellent classique.
"L'homme qui tua Liberty Valance" est un bien un grand western, avec un grand scénario, filmé dans un superbe noir et blanc et interprété par de grands acteurs. Grand western sur la légende qui fonda un mythe, le genre d'histoire qui passionne les américains: le mythe qui a marqué son époque, qui a changé son époque. voilà les éléments des grands westerns.
Un bon petit western de John Ford, remarquablement interprété par John Wayne. Le scénario est intéressant avec une fin inattendue. Sans être fan du genre, j'ai passé un bon moment !
La fin d'une époque. La fin d'un mythe. L'Ouest sauvage bouleversé par la modernisation amenée par un jeune avocat du nom de Stoddart, et enterré par un duel truqué. Il y a deux partis de la légende; le notre, chers spectateurs et celui des personnages fictifs. Nous, sommes les témoins de Tom Doniphon, cow-bow individualiste qui sombre dans l'amertume voyant sa période de gloire révolue par l'homme qu'il a lui-même sauvé deux fois et qui se fera voler la vedette, et la femme. Celui des personnages, reconnaissants à Stoddart, pensant qu'il a débarrassé Shinbone d'un terrible bandit, Liberty Valance. " Rien n'est assez bon pour l'homme qui a tué Liberty Valance" dit un steward de train à Stoddart lorsque ce dernier le remercie du confort qu'il lui offre. Et pourquoi personne ne s'est demandée comment un novice en tir comme Stoddart a pu vaincre le grand bandit local ? Car, comme le dit un rédacteur en chef dans le film, répondant à la question de James Stewart (Stoddart dans le film) si ils vont publier la vérité sur le duel : « On est dans l'Ouest, ici. Quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende ».
Il y a donc des milliers de choses à dire sur ce film tellement les répliques sont bien choisies. Scénario très dense, John Ford (le premier film que je voie de lui) signe là un western nostalgique et mélancolique, agrémenté d'une touche de politique. John Wayne est parfait en cowboy déchu, désabusé et dépassé par la tournure que prend l'Ouest, et James Stewart très bien aussi dans son rôle d'homme de loi spéculateur qui met fin à la justice personnelle. Peut-être le western le plus émouvant que j'ai vu. Manque peut-être une bonne musique de Rota ou de Morricone.
C'est pourquoi je préfère les westerns américains aux westerns spaghettis. Tandis que les westerns spaghettis misen pratiquement tout sur la beauté du décor et des plans, et sur la musique (exceptionnelle souvent) ; les américains sont davantage subtils, plus avancés dans leurs propos. Tout cela n'est évidemment qu'une question de subjectivité.
Il y a également une scène qui m'a marqué (ceux qui n'ont pas vu le film sont conseillé de ne pas lire, bien que ce n'est pas un spoil important, il se peut que cette scène soit moins surprenante) mais dont on ne parle pas beaucoup : celle où le médecin, voyant Liberty Valance en train d'agonir, demande une bouteille de whisky. Une fois qu'il l'a en main, la logique voudrait qu'il en verse sur les plaies, mais se contente de la boire, passage très ironique et cynique, le genre de trucs dont je raffole.
Un formidable film plus complexe qu'il y parait, une véritable odyssée sur la naissance de l'institution américaine et sur la fin d'une époque, Peckinpah and cie peuvent lui dire merci.
Notons que ça m'a fait plaisir de remarquer que Woody Strode (l'acteur qui joue le compagnon de Doniphon) a aussi joué l'un des trois tueurs qui attendent dans la gare l'Harmonica dans la première scène d'Il était une fois dans l'Ouest.