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inspecteur morvandieu
40 abonnés
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2,0
Publiée le 6 février 2024
La ravissante Isabelle a épousé un homme plus âgé qu'elle, un scientifique aussi rigide que sévère. Dans leur maison des Bories, en Provence, celui-ci impose à la famille une discipline assez stupide à laquelle Isabelle oppose une patience, voir une docilité, apaisante. Jusqu'à l'arrivée d'une jeune traducteur allemand. Jacques Doniol-Valcroze joue ouvertement la carte du romantisme -la beauté de la nature, le physique de Matthieu Carrière et de Marie Dubois, les sentiments refoulés- pour évoquer les élans du coeur qui se manifestent, comme convenu, entre l'épouse et le jeune collaborateur de son mari. Le scénario et le récit sont d'une grande simplicité mais c'est la faiblesse du film de ne pas aller au-delà de la situation et des comportements attendus. Rien de surprenant, donc, dans la façon de renaissance d'Isabelle et de ses enfants grâce à la présence du nouveau venu. A moins que le dénouement ne soit pas aussi prévisible. Si Doniol-Valcroze ne convainc pas tout à fait, il met en scène deux caractères justes, ceux de époux Durras -Marie Dubois et Maurice Garrel- dont il n'exploite peut-être pas assez le potentiel (psychologique).
Une séquence érotique, située peu avant le départ de Carl-Stephan – soit après une heure dix minutes de film – a l’audace de mettre en scène une relation sensuelle entre deux corps distants, seuls désirants l’autre, que le montage rassemble en donnant l’impression qu’il n’y a qu’un lit, que l’union voluptueuse gagne enfin cette concrétude qui n’était jusqu’alors que contacts, regards, sous-entendus. Cette séquence justifie le visionnage de La Maison des Bories, œuvre oubliée d’un réalisateur et critique essentiel en ce qu’il est le cofondateur des Cahiers du cinéma : Jacques Doniol-Valcroze. Son film semble illustrer pendant une petite heure et demie la première partie du fameux roman de Stendhal, Le Rouge et le Noir, tant du point de vue de son personnel narratif de son cadre ensoleillé qui apporte au récit une chaleur propice aux passions. Pourtant, fallait-il suggérer avec une telle lourdeur ? Tout est souligné en gras et en rouge, à l’instar des fautes de français que font les enfants dans leurs cahiers de dictées : les gros plans sur des regards censés être pleins de désirs insistent sur une alchimie que les longues promenades doublées de discussions douces sur l’existence suffisaient à exprimer. Comme si le réalisateur n’avait pas confiance dans les scènes qu’il composait, au point de devoir les redoubler d’images signifiantes qui, en explicitant tout, entaillent douloureusement le charme d’une relation interdite. Les deux acteurs principaux paraissent, eux, trop dirigés et auraient gagné à se perdre dans ces paysages magnifiques qui, s’ils sont des paysages-état d’âme à la Stendhal, reflètent des états d’âme bien ternes. « Les pierres ont leur vie secrète », indique le mari au jeune homme venu de Lübeck. Les humains aussi. Nous aurions aimé des signes de cette vie secrète, non des significations unilatérales et lourdingues.
Journaliste, critique et cofondateur des Cahiers du cinéma, Jacques Doniol-Valcroze réalisa quelques films dont La maison des bories en 1970, avec dans le rôle-titre la lumineuse Marie Dubois. Tourné dans les environs de Sisteron, ce long-métrage raconte la vie bien ordonnée d'un couple bourgeois et de ses deux enfants, menés à la baguette par le père de famille rigide et tyrannique. Cette logique autoritaire sera bouleversé par l'arrivé dans la maison d'un jeune Allemand, invité par l'époux pour la traduction de ses travaux de géologie. Doucement érotique, ce film à l'atmosphère estivale contient de nombreuses séquences merveilleusement suggestives.
Un film "merveilleux" tourné en Haute-Provence, presque tout en extérieurs. Mozart, l'été, le sourire lumineux de Marie Dubois, coincée entre son mari autoritaire (Maurice Garrel) et le jeune et beau stagiaire Allemand venu passer l'été à travailler dans cette belle maisonnée. Tout est beau, c'est pour moi aussi un film-culte, inoubliable ! Je l'ai vu en 1970 et revu (miracle !) sur le petit écran (sur une chaîne CineCinema) l'hiver dernier !
Drame ambigu comme on n'en fait plus, ce léger marivaudage (concernant surtout Carl-Stefan et Isabelle Durras) donne, une fois n'est pas coutume, la parole aux jaloux - vilains rapporteurs puants s'il en est - et au laid cocu. Evidemment, ça ne peut pas plaire à tout le monde.