L'histoire des Choristes est inspirée de celle de La Cage aux rossignols, un film que Jean Dréville a réalisé en 1945. Le réalisateur des Choristes l'a volontiers rappelé :"Ces deux thèmes, l'enfance et la musique, (...) m'ont logiquement amené à me souvenir de La Cage aux rossignols. J'avais vu ce film à sept ou huit ans en 1970-71, sur une des deux chaînes de télévision de l'époque. Il m'avait profondément touché. (...) J'en ai surtout retenu deux choses : l'émotion que font naître les voix d'enfants et ce personnage du musicien raté qui s'efforce malgré tout de changer l'univers de ceux qui l'entourent."
Gérard Jugnot et Christophe Barratier ont en commun une même admiration pour le vieux cinéma français, et, comme le précise Gérard Jugnot pour "tous ces acteurs qu'on appelait 'Les Excentriques', dont Noël-Noël, pour lequel j'ai une admiration sans borne." Noël-Noël a justement interprété le rôle de Clément Mathieu -rôle que Gérard Jugnot tient aujourd'hui dans les Choristes- dans La Cage aux rossignols.
Pour devenir Clément Mathieu, Gérard Jugnot a une méthode toute personnelle : "Je me suis accroché à des détails concernant son allure physique : porter de vieilles chaussures, ne jamais changer de costume, garder la même petite veste élimée".
Si Christophe Barratier porte une attention particulière à la musique -il a notamment composé deux thèmes pour la bande originale du film-, c'est parce qu'il a une formation de musicien. La réalisation des Choristes lui a permis d'allier son amour de la musique et sa passion du cinéma - il travaille depuis 1991 chez Galatée Films.
Christophe Barratier et Bruno Coulais ont préparé la musique en septembre 2000, soit 9 mois avant le tournage. Le compositeur en témoigne : "Les chants ont été enregistrés préalablement au tournage, repris partiellement ensuite et enfin soutenus par une orchestration complémentaire. La musique était le sujet du film. Il fallait rendre visible les progrès du choeur à travers le film et composer une musique simple et sans prétention en jouant davantage sur l'émotion que sur la recherche stylistique."
C'est volontairement que le réalisateur, Christophe Barratier a transposé l'histoire de ce musicien désabusé en 1949, dans l'immédiate après-guerre : "Situer le film cette année-là n'est pas anodin. Après-guerre se sont constitués les fameux centres de réinsertion communément appelés maisons de correction. A la même époque s'est créée la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), qui a conféré aux enfants un statut juridique de celui des adultes."
Pour "incarner" l'école austère où se déroule l'histoire des Choristes, il fallait trouver un décor sombre. Le réalisateur a immédiatement écarté les bâtiments typiques de l'école républicaine "à la Jules Ferry" : "Je voulais au contraire une bâtisse exagérément grande, démesurément lourde, inhospitalière, afin de restituer cette sensation que peut avoir un enfant pour qui tout est plus grand, plus impressionnant que la réalité." Cette sensation d'isolement dans un espace immense est renforcé par l'utilisation du format scope, "pour signifier l'isolement et l'écrasement des petites silhouettes d'enfants au coeur de ce décor."
La recherche de l'interprète de Pierre Morhange a été fastidieuse. Christophe Barratier tenait en effet à ce que le comédien choisi soit également un chanteur. Le compositeur Bruno Coulais, qui l'accompagnait, raconte la découverte de Jean-Baptiste Maunier : "Ce jour-là, nous sommes à Lyon, (...) pour rendre visite aux petits Chanteurs de Saint-Marc. Alors que nous gravissons l'escalier du collège, nous parvient l'écho d'un air de Purcell dominé par une incroyable voix de soprano... Voix que nous identifions bientôt : c'est celle d'un jeune garçon de douze ans, au physique de jeune premier. (...) Ce sera lui. La chorale est excellente. Ce sera elle."
Christophe Barratier a tenu à ce que les jeunes enfants des Choristes ne soient pas des acteurs professionnels. Il a donc mené son casting sur place, dans les alentours de Clermont-Ferrand. Sur les 2000 enfants qu'il a rencontré, il en a retenu une quarantaine, qui, pour les besoins du film, sont retournés à l'école... en plein été, et surtout, en pleine canicule !
Gérard Jugnot a déjà donné la réplique à des enfants, notamment dans Scout toujours ou dans Monsieur Batignole, deux films qu'il a réalisé. Dans Les Choristes, il fait face à 40 apprentis comédiens : "J'ai fait beaucoup de films avec des enfants. Ce sont eux qui vous guident. Les personnages se trouvent par rapport à ceux que l'on a en face. Là, je me suis retrouvé dans une classe en pleine canicule face à quarante mômes très sympathiques mais épuisants car toujours sur l'énergie."
Kad Merad, l'interprète de Chabert, est mieux connu sous son seul prénom, Kad. Il est le plus souvent accompagné de Olivier, avec qui il a notamment signé le scénario du film Mais qui a tué Pamela Rose ?, où ils interprétaient deux inspecteurs de choc.