John Kerr avait déjà tourné sous la direction de Vincente Minnelli un an auparavant, dans La Toile d'araignée. Il y campait déjà le rôle d'un jeune homme artiste et mal dans sa peau, considéré par le monde extérieur comme "différent".
Par rapport à la pièce de théâtre, le film Thé et sympathie a gardé la plupart de ses protagonistes. Ainsi, Deborah Kerr, John Kerr et Leif Erickson campaient déjà leur personnage sur les planches. Le fait que le créateur de la pièce originale, Robert Anderson, soit également scénariste du film, explique peut-être ce choix.
Plusieurs personnages du film ont été sujets à controverse lors de la sortie en salles, en raison de leur très probable homosexualité. En effet, de même que la pièce avait subi les foudres de Lord Chamberlain et donc fait l'objet d'une diffusion plus que limitée à Londres, le film eut à observer les règles du "code Hays", qui interdisait aux productions cinématographiques de dépeindre des personnages ouvertement homosexuels. Ainsi, nul doute que les multiples sous-entendus soient tout à fait volontaires, certains considérant même que l'acceptation de la différence est le message central du film. Cette prudence n'a cependant pas empêché le film d'être interdit au Royaume-Uni.
Thé et sympathie fait partie des films étudiés dans le documentaire The Celluloid Closet, décrivant l'histoire des figures homosexuelles dans le cinéma. Cité comme un exemple important, le long-métrage est replacé dans son contexte de sortie, c'est-à-dire à la fois celui du code Hays et d'un certain tournant, faisant des personnages homosexuels des éléments non plus comiques, mais torturés (à l'instar de La Fureur de vivre, par exemple). Le documentaire souligne cependant la fin moralisatrice du film, qui voit son protagoniste parvenir à gommer ses "anormalités" et donc à rentrer dans le moule hétérosexuel en vigueur.
Une autre thématique à controverse présente dans la pièce est celle de l'adultère, également condamné par le code Haye. Afin de calmer ses producteurs, le réalisateur Vincente Minnelli a donc dû réécrire quelque peu la pièce et introduire une structure "flash-back" permettant de souligner les remords et la tristesse propres à la protagoniste pécheresse. Si cette modification a fait plaisir aux autorités en charge d'appliquer le Code, elle n'a pas convaincu la Ligue pour la Vertu, groupe de pression catholique jouissant d'une forte influence dans les milieux cinématographiques américains. Celle-ci a, dans un premier temps, condamné le film (noté "C"), avant d'accepter d'abaisser la sentence à "B", soit "moralement choquant".
Comme dans la plupart de ses films, Vincente Minnelli a conféré aux couleurs une importance cruciale dans son long-métrage. Ainsi, le personnage de Tom est sans cesse associé à la couleur bleue, tandis que Laura l'est à l'orange. C'est pourquoi les deux tableaux placés dans des endroits stratégiques ("Le Vase bleu" de Cézanne dans la chambre de Tom et "Canotage sur la Seine" de Renoir dans le salon de Laura) présentent ces deux couleurs entremêlées. Les couleurs prennent également du sens à la fin du film, Tom ayant troqué l'innocence bleutée de son adolescence pour l'austérité d'un costume gris.