2019 après la chute de New York est totalement une copie de New York 1997 et de Mad Max, faut pas se voiler la face ! Maintenant, dans le registre post-apo à l’italienne, genre souvent fauché et ridicule, c’est pas si mal. Les acteurs sont pas spécialement expressifs, mais ils sont surtout desservis par la bande française, et je pense que la version originale doit quand même être un peu meilleure. Il y a des dialogues un peu risibles, souvent déclamés, c’est souvent un peu pompeux et risibles, mais il n’y a pas non plus de si énormes loupés que ça. Heureusement qu’il y a quelques seconds rôles assez excentriques cela dit, notamment Eastman, impayable en pseudo-singe, et Louis Ecclesia, qui tire son épingle du jeu (sauf sa mort, loufoque !) pour combler un peu la fadeur du héros (du couple de héros d’ailleurs) qui se fait vite voler la vedette par Romano Puppo.
Le scénario est clairement pompé sur New York 1997, là-dessus 0 surprise, sauf peut-être dans le dénouement, plus subtil qu’on aurait pu attendre. Si l’intrigue est un plagiat, toutefois faut admettre que c’est un bon plagiat, avec un rythme très nerveux, une absence totale de temps mort, beaucoup d’action, le divertissement est complètement assuré. Par ailleurs, même si certaines choses sont un peu grotesques, faut avouer que le film a un ton assez radical, propose des scènes méchantes et des antagonistes sans pitié qui parviennent quand même à rendre cet univers post apo sauvage et barbare convaincant.
On est d’autant plus convaincu que les décors sont soignés, avec une ambiance métallique, froide, pourrie qui tient la route dès la scène d’ouverture. Le métrage est assez réussi sur la forme, hormis peut-être dans les costumes des antagonistes, qui font clairement vieux film de sf des années 60, et dans les costumes punk du pauvre qu’on aperçoit parfois. En fait, les costumes sont assez ratés, de même que les horribles bruitages ! Je ne pige pas comment ça a pu passer. Vraiment, les scènes d’action souffrent beaucoup de ces bruitages foireux, car intrinsèquement elles sont assez bien fichues, elles sont assez violentes, et malgré quelques « dérapages » typiques du cinéma italien qui a parfois tendance à en faire trop, c’est plus que correct. Par ailleurs, la bande son planante et électronique, typique de cette époque, convient bien au film.
Pour ma part, ce métrage bénéficie visiblement d’un réel savoir-faire, tant du côté de la réalisation que des décors et des scènes d’action qui font preuve de débrouillardise pour faire illusion à coup de violence graphique et de radicalité méchante. Ok c’est pas super bien campé, ok le scénario n’est pas original (mais il réserve quelques surprises quand même), oui on rigole par moment d’idées malvenues et d’invraisemblances, mais je ne me suis pas ennuyé un instant et quand on compare ce film, violent, sans pitié, sauvage, au récent Borderlands, hyper lisse et mignonet, on peut se dire qu’avec trois fois rien le film de Martino est bien plus appréciable dans le genre. 3