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Parkko
160 abonnés
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3,5
Publiée le 9 janvier 2013
Vittoria De Sica est un réalisateur sur lequel je voudrais m’épancher davantage étant donné que je n'ai vu que Miracle à Milan et Le Jardin des Finzi Contini de lui et que j'ai apprécié les deux. Dans Le Jardin des Finzi Contini, j'ai notamment aimé toute la première partie du récit où Vittoria De Sica parvient à créer une sorte d'aura mystérieuse au niveau du lieu qui donne le titre à son oeuvre. Les costumes, les décors mais aussi la mise en scène, tout est mis au service du sujet : donner un certain aspect d'irréalité à ce jardin. J'ai également apprécié voir un film traitant de la seconde guerre mondiale du point de vue italien. En France, on voit beaucoup de films parlant de la France, ou de l'Allemagne, et les américains sur l'histoire de leur pays à travers la seconde guerre mondiale, mais finalement le cinéma italien donne lieu à moins de films sur ce sujet (bien sûr, il y en a une, citons par exemple Rome ville ouverte). La seconde partie du récit m'a moins captivé car plus traditionnelle des films de guerre, de l'engagement, de l'éloignement etc. Ca casse un peu le mystère entretenu jusque lors et même si le sujet reste fort il perd peut-être de son étrangeté. Un bon film en tout cas.
Les certitudes d'une jeunesse dorée butent sur la monstruosité de leur époque. Vittorio De Sica se garde bien de montrer l'horreur et tout l'art du réalisateur se résume à sa volonté de proposer au spectateur de voir le monde tel que les Finzi Contini le vivent, au milieu de l'horreur de la Deuxième Guerre mondiale. Protégés de la guerre, des rafles et des doutes, ils croient pouvoir échapper à leur destin. Et, en 1h30, magistralement, De Sica déroule le délitement d'un monde à jamais disparu. Sans la désagréable postsynchronisation des dialogues propre à l'époque, le film aurait été un chef d'œuvre. Mais que c'est irritant !
Puissant, indémodable, intemporel, le film de Vittorio De Sica est une merveille cinématographique. Le réalisateur tourna ce film pour rappeler aux Italiens ce que représentait le parti fasciste de Mussolini. Il décrit ainsi plusieurs personnages, deux familles juives, l'une très riche et insouciante, l'autre très pauvre et consciente du danger qui les menace. Le film raconte une romance compliquée entre un homme pauvre et une femme riche, lui sait qu'il est amoureux d'elle, il désire partager son amour qu'il éprouve depuis des décennies. Il lui court après, il l'aime, il ne veut entendre parler d'aucune autre femme, c'est un grand romantique. La femme interprétée par Dominique Sanda, se montre très hautaine envers lui, le fait patienter, le repousse, l'attire, elle ne sait pas vraiment si elle veut s'engager avec lui. C'est donc une relation qui tourne à la perversion car l'attitude de la jeune femme pousse cet homme à flirter vers la dépression et la dérive. Jalousie, amour, violence, haine, nostalgie et dégoût sont les ingrédients de ce film très porté sur la psychologie de tous ses personnages chaque fois parfaitement analysée. Face à eux, un même ennemi, le parti fasciste qui veut montrer à l'égard de l'Allemagne d'Hitler qui est son alliée politique que l'Italie pratiquera la même politique antisémite. C'est donc au fur et à mesure que le film avance, la descente aux enfers pour les deux familles. Ainsi, on apprend que les étudiants juifs ne bénéficient plus le droit d'étudier à l'université, que tous les juifs italiens sont mis sur une liste, que même les juifs qui avaient soutenu le parti fasciste qui leur avait promis une politique de conservation des biens et du travail continu bien payé sont à leur tour mis dans la liste noire. Le réalisateur donne une leçon de vie, il veut prouver que les opportunistes sont toujours un jour ou l'autre punis et méprisés. Il montre également le dédain des familles riches envers les familles pauvres, il montre que l'amitié est tangente, qu'un amour peut la briser quand le désespoir et le malheur la reconstruisent. Film riche en profondeur sur tous les sujets, brillant, engagé, il permet de montrer l'humanité sous son plus mauvais jour avant et pendant l'antisémitisme. Au final, Vittorio De Sica signe un chef-d'oeuvre monumental!
Vittorio De Sica démontre le drame de la montée du fascisme d'une manière lente et efficace. Tour à tour plus on avance et plus il nous emmène à la vérité quasi inéluctable et non échappatoire. Celle aussi d'un homme qui aime une femme pour y vivre une idylle qui restera une impasse.
Je n'y ai pas vu le "chef-d'oeuvre" que beaucoup ont décrit mais il est vrai que la réalisation est raffinée, la photographie a un certain charme, et l'élégance qui émane des acteurs rend le film tout de même efficace.
Le jardin des Finzi Contini est l'un des seuls films qui, à ma connaissance, a un tel poids historique et n'a aucune logique historique interne. En effet, nous commençons aux alentours de 1938 pour passer à l'entrée en guerre de l'Italie en 1940, à quoi succède la bataille de Stalingrad qui a duré d'août 1942 à février 1943 et le tout en quelques minutes, sans que rien ne vienne préciser ces oscillations chronologiques. La dimension temporelle n'obéit à aucune logique, elle avance puis s'essouffle pour faire un bond de plusieurs années. Cela a de quoi décontenancer quand un réalisateur se donne pour objectif de dénoncer le fascisme italien. En outre, l'intrigue se résume à une banale histoire d'amour entre un garçon romantique et une fille quelque peu libertine qui se sont rencontrés par une coïncidence échappant, elle aussi, à toute logique. Tout le film repose sur le contraste entre l'insouciance de la jeunesse et la réalité bien funeste dans laquelle ils s'enliseront; voilà qui est bien peu transcendant. Malgré tout, l'image est relativement belle et, ainsi que le jeu des acteurs, est toujours en demi-teinte. C'est un mélodrame qui parvient à ne pas verser dans la grandiloquence et l'épanchement niais de sentiments. Il y a une certaine retenue qui confère une grande sensibilité à ce film. On peut trouver des qualités au Jardin des Finzi Contini mais, personnellement, De Sica ne m'a pas fait rêver d'Italie et le contexte historique ne m'a pas autant marqué que chez d'autres réalisateurs italiens comme Pier Paolo Pasolini.
Le jardin des Finzi Contini est un peu long à demarrer et s'attache trop à des détails qui ne sont pas ceux que l'on voudrait voir mis en relief. Cependant c'est un masterpiece qui reste ytrès bien réalisé. On notera une fin aux caractéres symboliques et sémiotiques très fort.
Une amie me parlait de ce film avec émotion depuis des années. Je l'ai enfin vu en DVD. Sur la forme le film semble avoir bine vieilli mais sur le fond l'histoire est puissante et bouleversante. Cette montée de l'anti-sémitisme dans une Italie encore insouciante et les conséquences sur une famille juive bourgeoise laisse des traces dans la mémoire. La plupart des acteurs sont au commencement de leur carrière (Dominique Sanda, Helmut Berger, Fabio Testi), avec divers fortunes par la suite. Sorti en 1971 le film a été couvert de récompenses : Oscar du meilleur film étranger, Ours d'or à Berlin, Donatello du meilleur film en Italie... A voir pour la force du sujet...
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4,5
Publiée le 5 octobre 2019
Adaptè du magnifique roman de Giorgio Bassani sur des juifs italiens pendant la montèe du fascisme, "Le jardin des Finzi Contini" repousse jusqu'au bout sa chute tragique mais son ombre plane tout au long tandis que les personnages s'abandonnent à leurs derniers plaisirs! Vittorio De Sica bloque intelligemment sa camèra en gros plan sur les visages d'Helmut Berger, Fabio Testi et surtout de la contemporaine et èvanescente Dominique Sanda! Oscar du meilleur film ètranger et Ours d'or à Berlin, De Sica signe un chef d’oeuvre à la nostalgie passèe, qui rèussit à restituer parfaitement l'atmosphère à la fois singulière et captivante de Ferrare, ville natale du grand Michelangelo Antonioni! C'est donc un film envoûtant aux images d'une grande beautè, qui dècrit admirablement les ravages insidieux du fascisme! De plus, la montèe du drame est assurèe avec une lenteur calculèe, sans effets de style et avec beaucoup de pudeur! Du très beau cinèma...
Un des meilleurs films sur le fascime en Italie. De Sica maitrise son sujet et ça se voit. Pourtant, le début du film laisse songeur. A coup de flash backs interminables et de personnages trop nombreux, l'ensemble est confus. Ensuite, le film gagne en aisance et en complexité. Les dialogues subtils servent le film et mettent en avant la reconstitution soignée sans être trop appuyée par De Sica. Historiquement passionnant, et nécessaire, cette période de l'histoire a rarement été aussi bien traitée, grâce à une mise en scène sobre, sans artifices, à hauteur humaine, malgré quelques gros plans maladroits et des flash backs inutiles, systématiques et ennuyeux et certaines scènes avec enfants frôle la parodie, tellement tout cela est antinaturel. Les personnage sont denses, complexes et les acteurs d'une beauté fascinante. Passionnat et jamais didactique ni explicatif, le film se construit autour de l'idée d'un amour qui se construit avec le passé. Les petites histoires dans la grande, la conclusion de l'histoire d'amour se rapprochant de plus en plus avec la déportation des personnages. Le film réussit l'exploit de ne jamais être manicheen malgré la période qui tend à l'être. Le film est très prenant, l'actrice Sanda dégage une sensualité dévastatrice doublée d'un mystère que j'adore. Une grande fresque simple, en fait. Et si, par moments; le film fait trop film d'amour (ils s'aiment, elle le rejette, il revient, ils s'aiment, elle le rejette ect etc) le film fonctionne et est très efficace, notamment la fin, un peu plus didactique que l'ensemble, mais très émouvante. Un très beau film.
Vittorio De Sica était un géant, et il le prouve une nouvelle fois avec ce "Jardin des Finzi Contini" du plus bel effet. Relatant en effet aussi bien la montée du fascisme qu'une histoire d'amour difficile, De Sica réussit à trouver un équilibre parfait entre cet aspect historique et le drame amoureux, l'un et l'autre se complétant en définitive admirablement. Il est de plus rare de voir un film traiter autant de sujets avec toujours la même délicatesse et talent (l'amitié, l'amour, la famille, la guerre...) sans jamais qu'une seule goutte de pathos n'apparaisse ici ou là. Mais le film sait également poser des questions essentielles, et ce notamment en nous offrant quelques scènes littéralement déchirantes... Bref, en deux mots : sublime et bouleversant : un grand film.
Un chef-d'oeuvre bouleversant. Les acteurs sont épatants et la mise en scène de De Sica merveilleuse. Un bel et triste hommage aux familles juives qui vécurent sous l'ère mussolinienne. Inoubliable !
Une oeuvre assez faible, étrange tant les puissances du fond et de l'environnement contrastent avec un casting médiocre, interprétant un script intéressant sans charisme. La réalisation n'aide pas l'ensemble à décoller.