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EaalXamar
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4,0
Publiée le 7 juin 2020
En 1938, dans la ville italienne de Ferrare, les jeunes de la bourgeoisie juive se retrouvent dans le grand jardin des plus riches d'entre eux, les Finzi-Contini, pour jouer au tennis. Suite à l'entrée en vigueur de lois raciales, ils sont en effet ostracisés de leur club de tennis habituel. Est-ce l'occasion pour Giorgio de se rapprocher de Micol, la fille Finzi-Contini ? C'est en tout cas ce qu'il espère.
Le film réussit avec beaucoup de finesse à entremêler "grande histoire" et histoire individuelle de quelques personnages. A l'histoire d'amour morte née espérée par le jeune Giorgio avec une fille qui ne le voit que comme un gentil ami, s'ajoute l'aveuglement d'un milieu qui espère que tout continuera comme avant. Le père de Giorgio, juif certes mais surtout commerçant et membre du parti fasciste, mais également la riche famille des Finzi-Contini, osent croire que la situation ne dégénérera pas. Ils sont de bons italiens, ils trouvent des excuses au gouvernement mussolinien pour les diverses lois raciales qui s'ajoutent au fur et à mesure. Giorgio lui-même, pour indigné qu'il soit par la situation politique, dont il discute avec son ami communiste, est avant tout emporté par la mélancolie lorsque Micol le rejette. Est-ce une leçon de morale pour autant ? Il ne m'a pas semblé. C'est aussi avec fatalisme que le film décrit une jeunesse qui veut avant tout vivre et est emportée par des évènements qui la dépassent.
Visuellement, le film est enfoui dans une sorte de flou lumineux, un peu daté, mais reste filmé de manière tout à fait correcte, bien joué, et à un rythme assez soutenu pour un film assez court.
Quelques plans évanescents sur les amours de jeunesse donnent ton d’un romantisme désuet charmant. Ce jardin à l’abri du monde, les voix qui n’élèvent jamais le ton, le piano kitsch assumé et le jeune adolescent souriant qui connaît ses premières émotions. Tout concourt à un film démodé qui ressemblerait à une tapisserie posée depuis 50 ans dans une pièce mais qui s’accorde si bien avec les meubles que personne n’ose la remplacer sauf le danger extérieur à ce monde fermé qui va tout détruire.
Du beau et mortifère roman autobiographique Le jardin des Finzi-Contini (1962) de Giorgio Bassani, auteur et narrateur, Vittorio de Sica tire un film quasi éponyme. En effet, étrangement, le titre du film dans sa version originale (Il giardino dei Finzi Contini) perd le trait d’union porté par le patronyme composé de la famille visitée. Est-ce là une simple erreur de typographie ou une volonté de scinder la famille-titre pourtant unie en deux entités distinctes ? Est-ce prémonitoire à la chronique d’une mort annoncée ? Mystère. Des interrogations futiles peut-être face à un film réalisé en 1970 et qui remporta l’Ours d’or à Berlin en 1971 puis l’Oscar du meilleur film étranger en 1972. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2020/05/01/le-jardin-des-finzi-contini/
C'est un film formellement très beau, dont les scènes tournées dans le jardin semblent provenir d'un rêve : la caméra flottante de De Sica donne à ce décor un air de Paradis perdu, un havre de paix sur le point de s'écrouler au moment où le fascisme gagne en férocité et où les juifs commencent à être déportés. Pour autant, toute la dimension politique est traitée de manière très générale et les personnages manquent tous de complexité. Il y a un attrait indéniable à filmer leur peau, leur corps mais pas à les explorer en profondeur : c'est un film de surface à l'écriture inégale qui peine à rendre possible l’identification aux personnages. Il est d'ailleurs probable que la splendeur visuelle de l'ensemble nuise à une émotion qui finit pourtant par surgir. Il est étrange que ce film très froid, plus intéressé par l'élégance de ses travellings que par l'intériorité de ses personnages, finisse par bouleverser lors d'une dernière scène sublime. Il fallait donc passer ces séquences regardées avec un ennui poli et attendre la toute dernière minute qui donne au drame une ampleur opératique. Il fallait que De Sica brise sa froide beauté et signe un enchaînement de plans vertigineux : la musique et les ralentis disent l'absolue nécessité de se raccrocher aux plus forts moments de bonheur d'une existence avant, bientôt, que ces souvenirs ne disparaissent dans la destination qui attend tous les personnages : les camps de concentration et la mort. Il fallait donc attendre ces derniers plans à couper le souffle pour dire que ce film mérite tout de même d'être vu.
Enième film sur la seconde guerre mondial et sur l'histoire de la déportation. Loin d'etre le meilleurs. L'histoire d'etudiant juif et de leur famille d'une ville du nord de l'Italie sous le régime Facisme. Le film se laisse voire, c'est bien interpréter mais la réalisation est assez quelconque. Pas le meilleurs De Sica...
La finesse du cinéma italien de la grande époque. Un drame de l’histoire vu par le regard d’acteurs éblouissants. Du grand, très grand Vittorio de Sica.
Ce film est bâti avec une grande finesse autour de l'amour contrarié, car non réciproque, pour son amie d'enfance d'un jeune ado juif de Ferrara au milieu de la montée de l'antisémitisme dans l'Italie fasciste de 1938 à 1943. Tout se passe dans le jardin et la propriété luxueuse d'une riche famille juive, accueillant des jeunes venant se distraire en se s'adonnant au tennis et à la bicyclette. Tous sont inconscients du danger grandissant et on vit avec eux leur bonheur qui sera stoppé net. Dominique Sanda, jouant le rôle de la jeune fille dont le père est le riche propriétaire, est magnifique du haut de ses 22 ans à l'époque, et son amoureux transi, Lino Capoliccio, lui donne une réplique très réaliste. Un beau film qui a peu vieilli.
Alors que les 15 premières années du fascisme sont exemptes d’antisémitisme, le rapprochement de Mussolini avec Hitler entraîne à partir de 1938, où commence le film, l’exclusion progressive des Juifs italiens. On suit des Juifs de Ferrare qui sont dans le déni de la menace qui plane sur eux.
Lauréat de l'Ours d'Or et de l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, "Le jardin des Finzi-Contini" est une romance poignante entre deux jeunes juifs sous le régime fasciste. On perçoit encore l'influence du néoréalisme derrière cette histoire d'amour puisque l'aspect social, politique et historique est bien présent. Le long métrage gagne ainsi en profondeur d'autant que chacun de ces éléments est intelligemment dosé. Ce n'est pas vraiment le cinéma que j'affectionne le plus mais les fans de Vittorio de Sica ou, plus largement, du néoréalisme italien devraient l'apprécier.
1938 : L'État italien fasciste, devient peu à peu antisémite et les mesures anti-juives se multiplient. Dans l'immense jardin des Finzi-Contini, grande famille aristocrate, on ne se soucie guère de cette menace et plusieurs parties de tennis y sont organisées. Et c'est dans ce milieu-là que l'on suit Giorgio, venant d'une famille plus modeste et qui est amoureux de Micol, la fille des Finzi-Contini mais qui elle, mène une vie personnelle et sentimentale compliquée...
C'est au cœur de cette aristocratie vivant dans le luxe et l'insouciance, et ne se rendant pas compte de la menace qui l'entoure et tout simplement de la situation politique mondiale, que **Vittorio De Sica** nous immerge. Pourtant, plus les années passent, plus l'antisémitisme est présent et devient même impossible à ignorer. C'est toute cette atmosphère d'angoisse sourde que **De Sica** retranscrit, mais c'est aussi la façon dont le fascisme s'est imprégnée au cœur des familles et des mœurs qu'il montre et finalement une horreur qui devient banalité.
C'est dans ce contexte-là que **De Sica** met peu à peu en place d'intéressants personnages et des relations souvent ambiguës qu'ils vont entretenir. Entre adolescence et amour impossible, il dresse une chronique délicate, cruelle et juste et donne un ton plutôt mélancolique à son oeuvre. Entre autres, il aborde aussi la famille, la religion et l'amitié entre les divers personnages, il les met en scène au quotidien entre partie de tennis et moment plus intimes, ignorant ce qu'il se passe et se croyant protégé dans ce jardin qui va devenir leur tombeau.
Sobrement réalisé, il braque souvent sa caméra au plus près des protagonistes, permettant de mieux nous immerger à leurs côtés et captant à merveille leurs sentiments. Ce qui frappe aussi d'emblée, c'est la qualité visuelle du film où il sublime ce magnifique et lumineux jardin, ainsi que les intérieurs, tout aussi admirable et luxueux. Devant la caméra, il dirige les jeunes acteurs avec brio, où chacun se fond dans son personnage pour mieux en faire ressortir la richesse, les symboles ou les sentiments, notamment l'inoubliable **Dominique Sanda**.
Tout en captant le contexte de l'époque, **Vittorio De Sica** livre un film juste et touchant et dresse une chronique tendre, cruelle et mélancolique de cette jeunesse insouciante au cœur d'une Italie fasciste.
Puissant, inoubliable, indémodable, le classique assez méconnu de Vittorio De Sica "Le Jardins des Finzi Contini" peut se qualifier de cette manière. Le film décrit plusieurs personnages, deux familles juives entre autre sous le temps de Mussolini quand le parti fasciste est au pouvoir. La chute tragique est imminente est pourtant elle est repoussée jusqu'au bout du film le temps de faire vivre leur derniers instants de liberté à Giorgio et Micol dans l'immense jardin des Finzi Contini ou ils donnent des parties de tennis pour les juifs du quartier qui n'ont plus accès à ce genre de privilège en publique. Dès les premières minutes le charme opère avec ces plans paysagiste d'une incroyable beauté, d'ailleurs le film lui même est paysagiste en mettant en valeur ses magnifiques décors des fleurs du jardin aux rues urbaines. Une fulgurance visuelle à laquelle s'ajoute cette sublime histoire dramatique à la fois naïve et incroyablement réaliste et intimiste avec un ton monotone et singulier. La magnifique Dominique Sanda est envoutante tout comme son partenaire Lino Capolicchio, les deux jeunes explosent un talent comique incroyable et chacun de leur face à face est d'une puissance inouï sachant que ce sera peut être le dernier avec des dialogues reversants. Oscar du meilleur film étranger et Ours d'Or à Berlin, le film ne méritait pas moins, du très beau cinéma.
Vittorio de Sica n'avait pas la maestria d'un Luchino Visconti quand il s'agissait de filmer des riches dans des salons luxueux ou dans la banalité de leur quotidien, il était bien supérieur quand il filmait les gens des classes populaires dans leur environnement, mais il a su capter l'esprit d'une des époques les plus terribles de toute l'Histoire de l'Italie, quand la putain d'Hitler Mussolini s'est mis à faire appliquer des lois anti-juives, et il était imbattable quand il fallait capter une émotion sur un visage à un moment précis, je pense surtout à celui, sublime, de Dominique Sanda... Et puis le symbolisme du jardin est subtilement utilisée, fausse protection contre les réalités du monde, faux Jardin d'Eden ; ceux qui y restent sont irrémédiablement condamnés, ceux qui le fréquentent peu ou l'évitent ont une chance de s'en sortir... De plus, le réalisateur n'essaye jamais de toucher gratuitement la corde sensible chez le spectateur. Les persécutions contre les juifs ne sont suggérées que peu à peu et par petites touches et l'issue inévitablement tragique est retardée au maximum et filmer avec une grande sobriété. "Le Jardin des Finzi-Contini" est un drame terrible qui sait lier l'intimisme à la Grande Histoire...
Dans ce film, Vittorio De Sica mêle drame social, drame historique et drame amoureux. Le personnage de Giorgio aime Micol qui ne semble pas insensible à son charme, mais le repousse étrangement. On peut y voir un effet du cloisonnement des classes sociales. En parallèle, c'est la montée du fascisme qui est dépeinte : restriction des libertés, climat délétère... Le réalisateur évoque par petites touches la fin d'une époque pour l'aristocratie juive, qui ferme les yeux sur les évolutions politiques et se retranche dans un cocon luxueux, hors du temps. Le ton oscille entre Tchékhov et Thomas Mann, mélancolie et décadence. La fraîcheur et la légèreté du début laissent place à une inquiétude. De Sica distille un parfum de plus en plus lourd et morbide, jusqu'au dénouement que l'on sait tragique. Le Jardin des Finzi Contini est un beau film d'atmosphère, malgré un style typique des années 1970, un peu appuyé.
Oscar du meilleur film étranger, Ours d'or à Berlin, "Le jardin des Finzi-Contini" fut un grand succès l'année de ma naissance. Adapté d'un roman de Giorgio Bassani, ce film de Vittorio De Sica chronique la vie de deux familles juives à Ferrare entre 1938 et 1943. L'essentiel de l'action se déroule dans l'immense jardin des Finzi-Contini, une richissime famille juive, que les lois aryennes obligent paradoxalement à ouvrir leur demeure à leurs coreligionnaires. La montée de l'antisémitisme, jusqu'à l'inéluctable déportation, est la toile de fond de cette chronique toute en finesse de deux mondes qui se rencontrent : celui de la grande aristocratie et celui de la petite bourgeoisie.
Le mythique réalisateur du Voleur de Bicyclette tourne Le Jardin a près de 70 ans. Ses acteurs ont la grâce adolescente des photos de David Hamilton : Dominique Sanda avait vingt ans à peine (mariée à quinze ans, divorcée à dix-sept, cette jeune femme était manifestement précoce), Helmut Berger vingt-cinq et Fabio Testi même pas trente. Quelle ambiance devait régner sur le plateau entre ces jeunes acteurs et ce réalisateur septuagénaire qui avait presque l'âge d'être leur grand-père ?
A travers le prisme de la famille Finzi Contini, De Sica aborde la montée du fascisme. Si la tache de fond est l'instant d'un pays qui chavire dans ses heures sombres. De Sica évoque la vie d'une jeunesse doré qui se croit épargné par le basculement de son pays qui va pourtant les rattrapés. Cet instant est pour eux un changement crucial puisque c'est le passage à la vie adulte,et dans ce jardin dans lequel ils se réfugiaient coupé du monde extérieur les enjeux ne sont plus les mêmes. De Sica monte habillement toutes ces histoires pour n'en faire qu’une seule.