Lenny : les secrets du tournage

Le film Lenny est adapté d'une pièce éponyme également écrite par Julian Barry.

Lors d'une projection du film donnée au Festival international du film de San Francisco en 2003, Dustin Hoffman a révélé que Bob Fosse avait un autre acteur en tête pour interpréter le rôle titre:"A l'époque où Fosse me proposa le rôle, il y avait déjà un gars nommé Bob Gorman qui faisait un show à Broadway sur Lenny Bruce, et il avait déjà le personnage bien en lui. J'ai demandé à Fosse :"Pourquoi viens-tu me voir pour ce rôle? N'as-tu pas vu Gorman?" Il me répondit:"Oui, il était mon premier choix mais le studio refuse de me donner de l'argent pour faire un film sans stars."

La superbe photo en noir et blanc de Bruce Surtees rappelle Huit et demi de Federico Fellini dont Bruce Surtees s'est ouvertement inspiré. Ce n'est pas la première fois que Bob Fosse prend modèle sur le maître italien puisque son premier film, Sweet Charity, sorti en 1969, est un remake de Les Nuits de Cabiria de Fellini.

Sorti en juin 1975 sur les écrans français, le film fait 443 174 entrées France, dont 220 928 fauteuils sur Paris.

Sa tendance à brocarder tous les maux de la société, de la guerre au racisme en passant par le bigotisme, l'a rendu célèbre. Mais c'est suite à son décès tragique le 3 août 1966 des suites d'une overdose que Lenny Bruce est devenu un véritable mythe aux Etats-Unis. De nombreux films se sont alors inspirés de son ton et de son oeuvre si particulière. Outre Lenny bien sûr, Pump up the volume par exemple s'inscrit dans l'héritage de Lenny Bruce.

Lenny Bruce de son vrai nom Leonard Alfred Schneider est un pionnier de l'humour aux Etats-Unis. Bien avant Jerry Seinfeld, il a popularisé la stand-up comédie à la fin des années 50 et au début des années 60. Roi de l'autodérision, il aimait, durant ses sketchs, qu'il émailait souvent d'expressions en Yiddish, déambuler sur la scène des night-clubs un micro à la main préfigurant ainsi plusieurs générations de comiques américains.

Le cheval de bataille de Lenny Bruce tout au long de sa carrière a été la défense de la liberté d'expression. Il met d'ailleurs un point d'orgue à ne jamais s'autocensurer. Dans l'Amérique puritaine des années 50, son franc parler et un vocabulaire volontairement scatologique détonnent tellement qu'il est arrêté à plusieurs reprises pour obscénités, en 1962 d'abord puis en 1964. Cette même année, malgré une énorme campagne de presse en sa faveur, il est incarcéré pendant plusieurs mois. Notamment pour avoir prononcé le mot "FUCK".