Starship troopers, est l’un des films de SF les plus marquants des années 90, et il continuera de marquer les esprits longtemps. Il s’agit clairement d’un des films de Verhoeven les mieux maitrisés, et dans lequel on retrouve toutes ses obsessions.
Je vais commencer par le casting. Celui-ci a subi une malédiction, tout les acteurs principaux de ce métrage pourtant génial, ayant menés des carrières de seconde zone, à commencer par le premier, Casper Van Dien. Mais comment donc a-t-il pu passer à coté après une telle interprétation ? Bon il n’est pas époustouflant, mais il s’avère très solide dans son rôle de Johnny Rico, et est indéniablement photogénique. Il marque les esprits, c’est certain. A ses cotés deux brins de femmes qui sont aussi tombées dans les abysses : Dina Meyer d’abord, dans un rôle musclé dans lequel elle assure sans faillir, et Denise Richards, ma foi très convaincante en officier de vaisseau. Les deux passent aussi bien à l’écran que leur collègue Van Dien. Dans les seconds rôles, Patrick Muldoon, lui aussi abonné aux séries B de seconde zone. Il est ici un peu décontracté, mais ma foi cela colle assez au personnage, donc ca passe. Michael Ironside, vieux routard pour sa part (et qui a déjà joué devant la caméra de Verhoeven) est très efficace dans son rôle de vétéran. Il habite son personnage et ses apparitions sont mémorables.
Pour le reste c’est pas mal du tout, même si Neil Patrick Harris est un peu agaçant.
Le scénario est plutôt linéaire, mais s’avère redoutable. Ressemblant un peu à un Full metal Jacket dans l’espace (avec notamment le passage entrainement), Verhoeven donne à son film un rythme ahurissant, enchainant dialogues hauts en couleur, scènes d’action, moments de bravoures et moments torrides, le tout en rajoutant quelques spots publicitaires à l’humour noir décapant. Il y a une maitrise absolument réjouissante. On ne s’ennuie jamais, et l’histoire développe quand même un arrière plan très intéressant, avec cette société futuriste assez particulière. Celle-ci sera approfondie un peu plus dans le 3ème épisode. Le fait que Verhoeven ne porte pas sur ce fond de jugement de valeur, est bienvenu, car je trouve que cela laisse le spectateur encore plus songeur et interrogateur. En gros le spectateur n’est pas pris pour un imbécile.
Mais Starship troopers impressionne surtout visuellement. La mise en scène de Verhoeven est magistrale. Sa caméra est vraiment digne de l’épopée qui se passe sous nos yeux, donnant à chaque plan une dimension visuelle redoutable. Le débarquement des soldats, les attaques des Aliens (notamment dans le fort), les scènes spatiales, Verhoeven maitrise tout de bout en bout, et c’est très agréable. La photographie est du même tonneau, avec un travail sur les scènes nocturnes excellent. Les décors sont grandioses (sans artifice la planète Alien est ultra-crédible), les effets spéciaux n’ont simplement pas vieilli ! Rare sont les films de l’époque qui n’ont pas pris quelques rides en la matière, et Starship troopers et de ceux-là ! Il en jette à tous les niveaux. Si les scènes spatiales sont éblouissantes, le travail sur les extraterrestres est hallucinant ! Leur design d’abord est superbe, leur incrustation est sans aucune bavure, et quel travaille sur l’animation ! Il y a un réalisme éblouissant qui tient compte, et c’est assez rare pour être souligné, des problématiques physiques (les monstres gros bougent moins vite que les petits, la pesanteur est prise en compte…). Ceux qui compare les fx de ce film aux The Asylum de Syfy, ont du prendre des champignons hallucinogènes ! Au-delà de cela il y a des effets gores redoutables, et c’est très plaisant d’avoir enfin un film de ce genre aussi explicite. C’est cru, c’est brutal, c’est sans concession, et c’est réjouissant. Je termine par la musique, épique à souhait, on sent la pâte de ce regretté Basil Poledouris.
Pour conclure voilà un film à voir absolument pour tout amateur de SF. Histoire d’être parfaitement objectif j’ai lu quelques critiques bien négatives, pour voir les arguments. C’est juste pathétique de mauvaise foi ! Il est clair qu’il faut aimer la chose militaire pour adhérer au métrage, mais en dehors de cela c’est un chef d’œuvre à déguster sans modération !