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Jimmyc
161 abonnés
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5,0
Publiée le 23 août 2013
Mauro Bolognini réalise ici une oeuvre ambitieuse à l'opposée de "la Viaccia "ou de son magnifique "Mettelo"ou il explorait dans le premier, le monde paysan et dans le second celui des ouvriers. ..Changement radical de registre donc pour" La grande Bourgeoise " ou le réalisateur évoque un monde raffiné ,riche ,somptueux, soignant les décors avec précision afin de nous plonger dans cette époque bien particulière .. Le cinéaste offre à Catherine Deneuve un rôle fort ,mais paradoxalement d 'une grande fragilité ..elle incarne "Linda"la comtesse Bonmartini mariée à un homme aux idées réactionnaires ,libertin dans l 'âme il apporte à son épouse une vie très difficile .. Linda se confie régulièrement à son frère et celui -ci décide d 'agir de manière radicale ,le film va alors s'articuler autour d 'un procès(le film s'inspire d 'une histoire vraie ) mais sans jamais ennuyer le spectateur par une narration pesante et oppressante ,sortant toujours celui -ci du cadre juridique ..il ne survole pas pour autant le drame et laisse l 'intronisation de ses protagonistes et antagonistes telle une poésie ,un opéra qui se dessine avec une croyance époustouflante .. C 'est à Bologne a la fin du XIX siècle que le cinéaste installe le climat de son métrage aussi somptueux que froid ...Rarement un sujet aussi délicat n 'a été traité avec autant de maturité .. Catherine Deneuve est bien loin de "la vie de château "ou "le sauvage "elle porte ce film à travers sa façon de se mouvoir , ses pas lents , sa gestuelle minimaliste prouvent l 'ampleur de son aptitude à incarner des rôles diamétralement opposés ...Elle est le film ... La sublime partition signée une nouvelle fois Ennio Morricone représente une symphonie d'une qualité incroyable et apporte ce souffle dont seul le compositeur en connait les secrets ...
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3,5
Publiée le 12 avril 2011
Avec cette tragèdie domestique, Mauro Bolognini dèveloppe une structure de type nettement moins romanesque! La scène prègènèrique de "La grande bourgeoise" montre ainsi Linda (Catherine Deneuve, dont c'est l'une des meilleures prestations) s'installant au bord du lit où son frère fait l'amour avec sa maîtresse (libertè de moeurs assumèe par Tullio et revendiquèe par Linda). Puis une scène de "rèconciliation" officielle entre Linda et son èpoux, le comte Binmartini, se dèroule en prèsence d'un èvêque (ordre social cimentè par la religion) avant que le couple en calèche ne croise une manifestation ouvrière qui provoque la colère du comte (agitation sociale dans l'Italie des premières annèes du XXe siècle). Le film dèmontre alors clairement comment une justice uniquement prèoccupèe de maintenir l'ordre ètabli transforme habilement un crime individuel en complot pour tenir toute une famille et atteindre à travers elle une classe sociale dont le pouvoir veut empêcher à tout prix la propagation de l'idèologie! Dès lors, il est plus important de souiller la lègitime rèvolte d'une femme brimèe et de dèmontrer la faillite des principes d'un père que de punir les ègarements d'un fils trop exaltè! Les pèripèties de l'instruction deviennent ainsi celles du combat de la science et de la foi, de l'obèissance aveugle et de la libertè de pensèe! L'intrigue prend donc progressivement une dimension sociale! Mais l'atmosphère reste lourde que Bolognoni cerne brillamment par des jeux de miroirs dans lesquels viennent s'inscrire les reflets fugaces de ses scènes de moeurs! La beautè des images et la façon de photographier les interprètes donnent au film une stupèfiante originalitè...
Dans ce Bolognini on retrouve certains de ses points faibles comme une froideur dont découle un manque d'émotion mais il n'en reste pas moins que La Grande bourgeoise est un fort beau film historique italien avec une belle analyse de ses personnages et bien sur le point fort des films de Bolognini une reconstitution historique remarquable. Il sait user à merveille des vieux bâtiments, donne une impression de réalité tel que l'on peut s'imaginer ses temps révolus ; l'histoire de La Grande bourgeoise ne fait pas dans la gaieté. L'interprétation est de qualité avec notamment un beau rôle de juge pour Marcel Bozzufi par contre je regrette un peu que Catherine Deneuve ne soit pas plus présente à l'écran. Le rythme est un peu lent surtout dans sa 1ère heure mais encore fois une Mauro Bolognini parvient à nous émerveiller à sa manière.
"Fatti di gente per bene" est traduit par « La grande bourgeoise » que n’est pas Catherine Deneuve puisqu’elle interprète une comtesse, c’est à dire une aristocrate dans un des pires films de Mauro Bolognini. Si la reconstitution bolognaise (comme les spaghettis du même nom) offre le soin habituel du cinéaste et son équipe (Baragli, Guarneri, pourtant une dream team), l’absence de présence de la froide Caherine Deneuve, la photographie floutée (Hamilton était à la mode) et la vision par le petit bout de la lorgnette (aucune analyse politique) de l’ensemble plonge rapidement le spectateur dans un ennui profond. Cette absence d’engagement se fait constamment par le truchement d’occasions avortées où seul Bozzuffi surnage dans le rôle d’un juge aussi manichéen que le film. Car en résumé : la gentille Deneuve, légèrement incestueuse mais fille d’un éminent socialiste anti clérical (très dans le coup donc) est mariée à un sale-aristocrate-pervers (plénasme pléonasme !!), aux mœurs dissolus, qui avili les prostituées (pouah). Le tout-aussi-gentil frére légèrement incestueux, bute le mari après moults préparatifs aussi ectoplasmiques que l’action du film. Mais les méchants-conservateurs très mauvais joueurs, n’y voient pas un acte de justice et le condamnent à passer trente ans au frais. Pas sport. Comment l’affaire Muri ne s’est pas passé comme ça ? Je sais très bien que ça ne s’est pas passé comme ça, mais c’est ce que montre le fllm où on comprend juste que les méchants conservateurs sont méchants, opportunistes et revanchards. Démonstration politique très succinte et de peu d’intérêt. Le sommet de la déception est atteint lors d’un procès escamoté, dont l’essentiel se résume à un discours de l’assassin qui dure plus de trois minutes et qui renferme deux assertions fondamentales : « ma sœur est innocente » et « soyez gentils avec moi ». Sérieusement ? Un roman photo vous dis-je ! Seul intérêt (pour cinéphile uniquement) le procédé de la musique synonyme de mort qu’Ennio Morricone a recyclé de « Et pour quelques dollars de plus » (Sergio Leone, 1965).
Ce n'est pas tant le sujet qui rebute que la façon dont Mauro Bolognini le met en scène. Affectée, esthétisante, sa réalisation étend un voile romantique (au propre comme au figuré) sur des personnages auxquels je n'ai pas trouvé d'autre intérêt, tout au long du film, que la conscience de classes qu'ils manifestent dans un camp comme dans l'autre. Les Murri sont des bourgeois éclairés, progressistes et, consécutivement, socialistes. Le film montre comment la monarchie, en régime réactionnaire, va châtier le crime passionnel de Tullio Murri en même temps que les opposants au régime. Bolognini voit dans l'assassinat par Tullio de son beau-frère un acte moins politique que sentimental, relativement à la relation de Tullio avec sa soeur Linda....Cette dimension passionnelle n'est d'ailleurs d'aucun intérêt tant le drame des Murri, figé dans le maniérisme du metteur en scène, laisse indifférent, tellement les personnages, humainement, semblent distants, plus théoriques qu'habités. On est bien loin du réalisme sombre et touchant de "La Viaccia" du même Bolognini. Le magnifique dernier plan sur le beau visage de Catherine Deneuve (avec la mélodie d'Ennio Morricone pour fond sonore) est un court moment de grâce dans un film dépourvu de sensibilité.