La réalisatrice italienne d'origine suisse Lina Wertmüller a notamment fait ses débuts au cinéma en tant qu'assistante de Federico Fellini sur le film Huit et demi. Des débuts prestigieux s'il en est.
Chacun à son poste et rien ne va entre en résonance avec Mimi Metallo blessé dans son honneur, film de la même cinéaste, Lina Wertmüller, et sorti deux ans auparavant, en 1972. Sur le plan formel (alternance de gros plans et plans larges) et dans la structure narrative (des prolétaires partent tenter leur chance en ville), ce film se veut une sorte de suite à Mimi Metallo.
Sous ses airs de "commedia all'italiana", Chacun à son poste... est un film engagé au contenu social et politique qui lorgne vers le drame. En effet, Lina Wertmüller s'amuse à brocarder le monde du travail soumis au capitalisme à outrance et l'Italie elle-même, empoisonnée par le fascisme dans les années 70. Le film dénonce également des sujets tabous de l'époque comme l'avortement, le viol ou la place de la femme dans la société, inféodée à la domination masculine.