Metteur en scène de La Porte de l'enfer, Teinosuke Kinugasa est l'un des principaux artisans de la découverte par le public occidental du cinéma japonais. Réalisé en 1928, son Le Carrefour ou Ombres a Yoshiwara est ainsi le premier film du Pays du Soleil levant à jamais avoir traversé les mers vers les salles europénnes, avant que La Porte de l'enfer ne cumule les récompenses quelques vingt-cinq années plus tard.
La Porte de l'enfer marque la première des quatre collaborations entre son réalisateur Teinosuke Kinugasa et son producteur Masaichi Nagata. Egalement producteur du mondialement célèbre Rashomon d'Akira Kurosawa en 1950, Masaichi Nagata peut se targer d'avoir participé à la vague du cinéma japonais dont la popularité a explosé en Europe dans les années 50.
La Porte de l'enfer est également l'occasion pour le réalisateur Teinosuke Kinugasa de retrouver l'un de ses acteurs fétiches, Kazuo Hasegawa, au générique de six des longs métrages du cinéaste, dont le célèbre Le Carrefour ou Ombres a Yoshiwara en 1928.
Basé sur une histoire vraie du 12e siècle, La Porte de l'enfer est adapté d'une pièce écrite par Kan Kikuchi, célèbre auteur japonais qui deviendra l'un des plus magnats de l'industrie du livre dans le Japon de l'entre-deux-guerre.
La Porte de l'enfer a largement participé à la découverte par le public occidental du cinéma nippon. Pour preuve, son Grand Prix (ancêtre de la Palme d'or) reçu au Festival de Cannes 1954, ses deux Oscars (meilleur film étranger et meilleurs costumes) en 1955 et sa mention comme meilleur film étranger de l'année par le prestigieux New York Film Critics Circle Awards en 1954.
Célèbre pour sa photographie très colorée, La Porte de l'enfer est le premier film japonais à utiliser la technique de colorisation Eastmancolor.