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    Topaze
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    Peter Franckson
    Peter Franckson

    52 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 septembre 2024
    Il s’agit de la 3e adaptation cinématographique de la pièce éponyme (1927) de Marcel Pagnol. La 1ère (1933) a été réalisée, lors d’un séjour en France, en 1932 et 1933, par Louis Gasnier (1875-1963), à la carrière essentiellement américaine avec Louis Jouvet dans le rôle-titre et dont c’était le 1er rôle au cinéma ; la 2e (1936) a été réalisée par Pagnol (insatisfait de la 1ère adaptation) avec Alexandre Arnaudy (1881-1969) tandis que la 3e (1950), car Pagnol était encore insatisfait, était avec Fernandel (47 ans). Il existe 5 autres versions cinématographiques étrangères : américaine (1933) de Harry d’Abbadie d’Arrast (1897-1968) avec John Barrymore (1882-1942), anglaise (1961) de et avec Peter Sellers (1925-1980), suédoise (1963) de Jan Molander (1920-2009) avec Allan Edwall (1924-1997), égyptienne (1934) de et avec Nagib El-Rihani (1889-1949) et même chinoise (1939) de Li Pingqian (1902-1984) avec Liu Qiong. Il n’y a aucun rapport avec « Topaz » (1962) d’Alfred Hitchcock (1899-1980) dont le titre français est « L’étau ». Il s’agit d’un film atypique dans la carrière de Pagnol, au goût amer, caustique, cynique et drôle, et qui doit beaucoup au talent de Fernandel. C’est le même esprit que l’on retrouve dans « La poison » (1951) de Sacha Guitry (1887-1957) avec Michel Simon (1895-1975) et dans « Ces messieurs de la Santé » (1934) de Pierre Colombier (1896-1958) avec Raimu (1883-1946). Le film reste théâtral mais le sujet, certes lié aux mœurs de la IIIe République, demeure d’actualité (« L’argent peut tout, c’est lui qui gouverne le monde »), critiquant la corruption des hommes politiques [ spoiler: « l’élève » Topaze, naïf homme de paille, va dépasser le maître Régis de Castel-Vernac (Jacques Morel, 28 ans), conseiller municipal véreux, surfacturant les marchés publics (balayeuses automatiques) grâce à un prête-nom et qualifié par Topaze d’escroc bricoleur de peu d’envergure
    ], la collusion avec les journaux ( spoiler: acceptant de ne pas sortir des informations compromettantes contre une somme d’argent
    ) et l’école [ spoiler: Albert Topaze, professeur de morale qui adore corriger, est mal payé à l’école privée de garçons Muche, au directeur cupide et menteur (indiquant à Topaze qu’il mérite les palmes académiques à titre moral)
    ].
    Pascal
    Pascal

    159 abonnés 1 649 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 juillet 2024
    A travers le portrait d'un honnête instituteur qui se convertit au cynisme en observant ses contemporains, Pagnol s'interroge sur les fondements de la morale.

    Si le vice prospère et la vertu est synonyme de malheur, pourquoi être vertueux ? s'interroge l'académicien.

    Chacun répondra à cette question existentielle fondamentale, universelle, en fonction de son tempérament et de son caractère.

    La démonstration de Pagnol présente pourtant, à mes yeux du moins, une faille. C'est l'essentialisation du propos qui me paraît contestable.

    Non, contrairement à ce qu'il laisse entendre, tout le monde n'est pas prêt à fouler au pieds ses valeurs morales les plus profondes par simple soucis de lucre.

    " Topaze" comporte, malgré cette réserve, beaucoup de qualités : dialogues ciselés, distribution de haute gamme , au sein de laquelle émerge Fernandel qui se fâchera d'ailleurs pendant une décennie avec Pagnol.

    Selon la documentation, Fernandel n'aurait pas accepté que le dernier plan de "Topaze" ne soit pas avec lui mais avec Pierre Larquay.

    Comportement d'un acteur dont la réputation à la ville était devenue différente, même opposée à celle de son image sympathique à l'écran.

    La ressortie de dix titres de Pagnol ( dont huit réalisés par lui-même) permet de voir ou de revoir cette nouvelle adaptation cinématographique de la pièce de théâtre du futur académicien.

    On a ici sans doute affaire au dernier film important du cinéaste et romancier, même si le statisme de la mise en scène manque souvent de légèreté dans sa seconde partie.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 147 abonnés 5 132 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mai 2024
    Excellent film sur l’arrivisme et le pouvoir cynique de l’argent.
    C’est une démonstration implacable qui contient cette fois moins d’émotion que de maximes immorales.
    Il peut être compris avec cette phrase insolente: Le mépris des proverbes c’est le commencement de la fortune.
    Un peu long peut-être mais Pagnol est un auteur incroyable tout comme Fernandel, toujours exceptionnel
    inspecteur morvandieu
    inspecteur morvandieu

    36 abonnés 2 367 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 mai 2024
    Professeur de morale à la pension Muche, Monsieur Topaze est un homme d'une intégrité et d'une probité qui forcent le respect. Il est sans doute le seul dans l'institution...
    La première partie de la pièce de Marcel pagnol, dans la classe de Topaze, est très plaisante, qui permet à Fernandel une jolie composition d'aimable instituteur aux idées pures...qu'on peut si facilement abuser et prendre pour un imbécile. Le sujet de la satire ou de la fable se fait jour lorsque Topaze, spoiler: renvoyé injustement de son poste,
    se met au service d'un conseiller municipal corrompu dont il devient naïvement l'homme de paille et le complice en prévarication.

    Sous ses dehors spirituels et affables, le sujet de Pagnol n'en dresse pas moins un constat amer de la nature humaine et cinglant de la société. Au point de transformer le brave Topaze et d'en faire un autre homme.
    Les hommes, comme les femmes, s'en donnent à coeur-joie dans la concussion, le cynisme, le chantage, l'affairisme, et aucun n'échappe à la vision désenchantée de l'auteur. On est moins dans la dialectique pittoresque habituelle de Pagnol que dans la démonstration appliquée. Trop sans doute. Car toute la seconde partie du film, dans le giron de l'élu immoral Castel-Vernac (Jacques Morel) et de sa maitresse, apparait bien évidente et bavarde, malgré la qualité des dialogues. La pièce manque très certainement de concision et d'un mode narratif plus implicite.
    OlivierG
    OlivierG

    3 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 avril 2024
    Comédie universelle qui pose un regard acide sur les vanités humaines, chacun d'entre nous étant sensé être corruptible d'une façon ou d'une autre. Topaze passe par tous les états et finit totalement corrompu, faisant preuve d'un cynisme absolu.
    Le scénario peine cependant à lui trouver un vice majeur et après les honneurs de la palme académique ce sont les femmes in finé qui deviennent les corruptrices ultimes.
    Fernandel en fait un personnage plutôt sympathique à qui l'on pardonne sa métamorphose faustienne d'autant qu'elle semble lui ouvrir les yeux sur les véritables intentions de ses contemporains comme si sa nouvelle acuité le rendait plus proche de ses semblables ...
    Romain Z
    Romain Z

    13 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 décembre 2023
    Qu’est ce qui fait que les films de Pagnol comme le cinéma de Guitry par ailleurs, parviennent à être autre chose qu’une production emblématique de cette fameuse et impersonnelle « Qualité Française ? « surement à rechercher dans la proximité qui lie évidemment la production littéraire d’un auteur d’avec le film qu’il réalise et qui donne justement à celui-ci une dimension littéraire authentique . surement à rechercher dans leurs films les plus réussis, le souci de mettre en scène des univers qu’ils connaissent, des thématiques récurrentes autant d’éléments qui finalement , avant la lettre font de Pagnol et de Guitry , des « auteurs « , dans l’acception du terme que lui donnerons les Cahiers du Cinéma et que le cinéma de la nouvelle Vague mettra en pratique Peut être peut on aussi ajouter à ses ingrédients la collaboration régulière avec les mêmes comédiens. Ici encore Fernandel malgré la mue de son personnage semble irrémédiablement indissociable du petit Théâtre de Pagnol.
    Chaîne 42
    Chaîne 42

    137 abonnés 3 070 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 mai 2021
    Il y a un quelque chose dans Fernandel qui fait que la vanité humaine prend avec lui le tour en même temps d'un jeu et d'une grande sincérité car il croyait vraiment en l'honnêteté et le fait de prendre tout cela à la légère parce que simplement il vaut mieux en rire qu'en pleurer. Dans sa consistance de corruption du monde exposée sans détour le film n'est nullement démodé.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 546 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 mai 2021
    L'intrigue est assez simple mais écoutez les dialogues. Topaze semble stupide mais est en fait généreux et refuse d'admettre n'étant pas lui-même corrompu. Il est seulement dérangé par la simple existence de la corruption chez les gens qui l'entourent car il croit vraiment à la bonté de l'homme. Les événements vont remettre en cause cette croyance comme pour la plupart d'entre nous. Ce film sonne étonnamment vrai à l'époque actuelle. Il n'a pas pris une ride bien que parfois cynique c'est une réflexion profonde et touchante sur l'importance de l'argent, de la richesse et du pouvoir et de la suprématie des apparences sur la substance et le calvaire de ceux qui sont privés de l'une de ces choses. La distribution est extraordinaire comme dans tous les films de Pagnol même les plus petits rôles sont bien distribués. Fernandel est remarquable lorsqu'il passe de la naïveté au cynisme. Perdrière est adorable et intelligente et Marcel Vallée joue le rôle du directeur de l'école avec verve. Observez-le attentivement dans la scène où il est avec la mère outrée qui exige que l'erreur dans les notes de son fils soit découverte et corrigée. Pierre Larquey est présent dans le rôle du collègue qui finit par s'inspirer de Topaze mais tous les acteurs sont exceptionnels et il serait malvenu d'en isoler certains pour les féliciter comme c'est souvent le cas chez Pagnol il s'agit d'une véritable œuvre d'ensemble...
    stans007
    stans007

    23 abonnés 1 313 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mars 2021
    Film bavard opposant la scrupuleuse honnêteté des enseignants et les magouilles, corruption, prévarication du monde de la politique. Les dialogues sont bons ou désabusés (« la probité, ça se paie cher » « on lui a donné une chaîne de montagnes à Tananarive, il est parti la vendre aux gens qui l’habitent » « tu as vu des femmes qui aiment les pauvres ?). Fernandel dans un de ses plus grands rôles et une bonne direction d’acteurs sont les atouts de ce film. J'ai noté une excellente description du cancre, et quelques petites négligences (le cancre Séguedille a 20 ans, et les palmes académiques impensables dans une école privée de ce type). A noter enfin que Pierre Larquey et Marcel Vallée tenaient les mêmes rôles dans le film de Gasnier de 1932 avec Louis Jouvet.
    vivaBFG
    vivaBFG

    13 abonnés 1 291 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 juin 2020
    Voilà un film qui nous montre sans fioriture les magouilles politiciennes qui vérolent notre société. Certes cela se passe il y a pas loin de 70ans, mais que l"écho est claire en regard de notre époque. Ce film devrait être diffusé bien plus souvent à la télévision afin que l'on souvienne de ce que la politique peut offrir de pire et que l'on puisse comparer avec notre époque. Pas grand chose n' changé! Et c'est bien cela qui fait la force de ce film, avec en plus un Fernandel exceptionnel.
    A voir, par tous, sans aucune exception!
    Estonius
    Estonius

    3 338 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 décembre 2019
    Evidemment ce n'est pas mal mais si ce n'est pas mal c'est d'une part à cause du scénario et d'autre part en raison des acteurs, si Marcel Vallée et Pierre Larquey reprennent avec bonheur leur rôle de 1932, l'interpretation est dominée par Jacques Morel et la très élégante et talentueuse Hélène Perdrière. Et Fernandel me direz-vous ? Et bien, c'est le gros problème du film, pour qui a vu la magnifique version de 1932 avec Louis Jouvet, la comparaison est cruelle, on a là un Fernandel manifestement non dirigé, qui en fait trop, ne pouvant s'empêcher de se regarder surjouer. Le film souffre d'autres défauts : Pagnol filme sa pièce au lieu de faire du cinéma, aucun extérieur et une caméra paresseuse. Et puis c'est quoi ces dialogues à l'imparfait du subjonctif, "- Il se pourrait qu'elle se pâmasse " dit au premier degré Larquey à Jouvet (l'accord est d'ailleurs fautif). Ça se regarde, encore une fois en raison du scénario mais la version de 1932 est tellement meilleure !
    karpathakis y
    karpathakis y

    24 abonnés 633 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 novembre 2019
    Un pur chef-d'oeuvre, des dialogues au scénario, aux acteurs d'une justesse incroyable dont la palme va à Fernandel dans l'un de ses plus beaux rôles. Un de mes Fernandel préféré. Pour le reste il y a déjà tellement de critiques que je m'abstiendrai.
    Ric Mansion
    Ric Mansion

    18 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 novembre 2019
    Sujet intemporel . Comment un être pétri de probité de bons sentiments , en l’occurrence Fernandel qui incarne un instituteur se voit moqué , manipulé respectivement par le Directeur et sa file ( également institutrice) Sa foncière honnêteté, son refus d’avouer une erreur imaginaire pour regagner la grâce d 'un parent d 'élève déçu des notes de son fils lui vaudront un renvoi de cette école .
    Fin du premier acte.
    On assiste ensuite à la métamorphose maladroite d 'abord puis efficace d'un personnage naïf en arriviste. Et qui dépasse le maître en devenant un homme d'affaires usant de trafic d 'influences , de corruptions sans complexes.
    Le Noir et Blanc, la richesse des dialogues et la truculence des personnages renforce cette satire qui mériterait une nouvelle adaptation .
    mouh M.
    mouh M.

    5 abonnés 140 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 janvier 2020
    Chef d’œuvre intemporel du cinéma parlant. Joué avec justesse et bien réalisé. Pagnol traite avec humour un sujet ô combien d'actualité.
    Santu2b
    Santu2b

    249 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 septembre 2018
    Sorti en 1951, "Topaze" met fin à une collaboration de vingt ans entre Fernandel et Marcel Pagnol. Adapté de sa célèbre pièce, le film prend la succession d’une première version réalisée en 1936. Le sujet de cette pièce est, il faut le dire, original : c’est celui d’un instituteur attaché aux valeurs morales qui va se retrouver embarqué dans des affaires douteuses et découvrir l’envers du décor. Par ce film, le cinéaste pose donc un regard à la fois cynique et désespéré sur la société en mettant d’un côté les politiques véreux jamais inquiétés et de l’autre les enseignants consciencieux mais vivant dans la frustration. Sans que ce soit la meilleure prestation de Fernandel chez Pagnol, on retrouve néanmoins le comédien en pleine forme. Cependant "Topaze" n’est pas une réussite absolue et comme souvent chez Pagnol, les défauts se résument à cela : long et beaucoup trop théâtral. Le cinéaste abandonne son format habituel de deux heures pour deux heures quinze et ce quart d’heure supplémentaire se fait grandement ressentir.
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