Il s’agit de la 3e adaptation cinématographique de la pièce éponyme (1927) de Marcel Pagnol. La 1ère (1933) a été réalisée, lors d’un séjour en France, en 1932 et 1933, par Louis Gasnier (1875-1963), à la carrière essentiellement américaine avec Louis Jouvet dans le rôle-titre et dont c’était le 1er rôle au cinéma ; la 2e (1936) a été réalisée par Pagnol (insatisfait de la 1ère adaptation) avec Alexandre Arnaudy (1881-1969) tandis que la 3e (1950), car Pagnol était encore insatisfait, était avec Fernandel (47 ans). Il existe 5 autres versions cinématographiques étrangères : américaine (1933) de Harry d’Abbadie d’Arrast (1897-1968) avec John Barrymore (1882-1942), anglaise (1961) de et avec Peter Sellers (1925-1980), suédoise (1963) de Jan Molander (1920-2009) avec Allan Edwall (1924-1997), égyptienne (1934) de et avec Nagib El-Rihani (1889-1949) et même chinoise (1939) de Li Pingqian (1902-1984) avec Liu Qiong. Il n’y a aucun rapport avec « Topaz » (1962) d’Alfred Hitchcock (1899-1980) dont le titre français est « L’étau ». Il s’agit d’un film atypique dans la carrière de Pagnol, au goût amer, caustique, cynique et drôle, et qui doit beaucoup au talent de Fernandel. C’est le même esprit que l’on retrouve dans « La poison » (1951) de Sacha Guitry (1887-1957) avec Michel Simon (1895-1975) et dans « Ces messieurs de la Santé » (1934) de Pierre Colombier (1896-1958) avec Raimu (1883-1946). Le film reste théâtral mais le sujet, certes lié aux mœurs de la IIIe République, demeure d’actualité (« L’argent peut tout, c’est lui qui gouverne le monde »), critiquant la corruption des hommes politiques [
« l’élève » Topaze, naïf homme de paille, va dépasser le maître Régis de Castel-Vernac (Jacques Morel, 28 ans), conseiller municipal véreux, surfacturant les marchés publics (balayeuses automatiques) grâce à un prête-nom et qualifié par Topaze d’escroc bricoleur de peu d’envergure
], la collusion avec les journaux (
acceptant de ne pas sortir des informations compromettantes contre une somme d’argent
) et l’école [
Albert Topaze, professeur de morale qui adore corriger, est mal payé à l’école privée de garçons Muche, au directeur cupide et menteur (indiquant à Topaze qu’il mérite les palmes académiques à titre moral)
].