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Un visiteur
5,0
Publiée le 21 octobre 2012
film totalement subversif pour l'époque ...le cinéma actuel ferait bien de s'en inspirer .. Fernandel au sommet de son art entourés d'une brochette d'acteurs truculents a souhait .. Ce film est un vrai chef d'oeuvre et fera encore référence pour longtemps
Un des grands classiques de Pagnol, avec un thème plus que jamais d’actualité, à savoir le pouvoir de l’argent. En ce sens, le film est véritablement visionnaire, rappelons quand même qu’il date des années 50 ! Le parcours de cet instituteur parangon de vertu qui se transforme progressivement en homme d’affaire véreux est tout simplement jouissif. Le découpage du film en deux parties (Topaze instituteur naïf puis Topaze homme d’affaires crapuleux) est parfaitement adapté, chacune ayant ses scènes et ses répliques impayables. Et puis, qui d’autre que Fernandel aurait pu interpréter ce rôle ? Parfait en honnête poire et monstrueux en cynique désabusé, il use de toutes les facettes de son immense talent d’acteur. Sa tirade finale à son ami Tamise (excellent Pierre Larquey) est tout simplement mémorable. « Le mépris des proverbes est le commencement de la fortune », la nouvelle maxime de Topaze, est au final tristement véridique. Alors certes, d’aucuns reprocheront une mise en scène de théâtre, et un scénario prévisible. Mais quand dans une comédie, on pleure de rire aussi souvent, quand le thème est aussi universel, c’est qu’incontestablement, le réalisateur a réussi son pari. Bref, un grand film, qui offre à Fernandel un de ses meilleurs rôles, ne le cantonnant pas seulement à son potentiel comique. A voir et revoir sans modération.
Evidemment ce n'est pas mal mais si ce n'est pas mal c'est d'une part à cause du scénario et d'autre part en raison des acteurs, si Marcel Vallée et Pierre Larquey reprennent avec bonheur leur rôle de 1932, l'interpretation est dominée par Jacques Morel et la très élégante et talentueuse Hélène Perdrière. Et Fernandel me direz-vous ? Et bien, c'est le gros problème du film, pour qui a vu la magnifique version de 1932 avec Louis Jouvet, la comparaison est cruelle, on a là un Fernandel manifestement non dirigé, qui en fait trop, ne pouvant s'empêcher de se regarder surjouer. Le film souffre d'autres défauts : Pagnol filme sa pièce au lieu de faire du cinéma, aucun extérieur et une caméra paresseuse. Et puis c'est quoi ces dialogues à l'imparfait du subjonctif, "- Il se pourrait qu'elle se pâmasse " dit au premier degré Larquey à Jouvet (l'accord est d'ailleurs fautif). Ça se regarde, encore une fois en raison du scénario mais la version de 1932 est tellement meilleure !
l'époque faste de Fernandel où l'on découvre un acteur exceptionnel,un monstre sacré du septième art, la diction de la dictée est magistrale. quand à la morale.....
De bons dialogues et de bons acteurs : tels ont toujours été les atouts maîtres du cinéma de Marcel Pagnol, avec plus ou moins de réussite à chaque fois... « Topaze » n'échappe vraiment pas à la règle, et il faut d'ailleurs avoir l'oeil particulièrement vif pour remarquer ne serait-ce que qu'un mouvement de caméra de la part de l'ami Marcel. Pourtant, même si je dois avouer avoir été rapidement lassé par cette indigence formelle et même m'être pas mal ennuyé devant un spectacle aussi platement filmé (c'est bien gentil d'adapter de bonnes pièces de théâtre, mais si c'est pour les laisser presque telles quelles...), la pilule n'a tout de même pas été trop dure à passer grâce à quelques répliques vraiment bien senties et un discours plutôt malin sur le pouvoir, le talent des acteurs faisant le reste... L'essentiel est ainsi sauvé, mais il n'y a vraiment pas de quoi jubiler pour autant. Passable.
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3,5
Publiée le 25 juillet 2010
Adieu porte-plumes, encriers et...probitè! Marcel Pagnol n'est pas toujours tendre! La preuve: un modeste professeur est renvoyè pour avoir refusè d'obèir à un riche client du cours privè où il travaille! Confrontè au monde des affaires, il comprendra vite que l'honnêtetè n'y constitue pas une vertu première! Pour Pagnol, le cinèma n'ètait qu'un outil pour "mettre le thèâtre en conserve" et ses rèalisations à la mise en scène pauvrette ne valent que ce que valent les textes! Superbement mis en bouche par des acteurs tels l'inègalable Fernandel ou Pierre Larquey, ils valent de l'or! Une bonne comèdie de boulevard qui a connu une première version en 1932 avec l'immense Louis Jouvet dans le rôle de "Topaze" et une autre en 1936 du même Pagnol, avec Arnaudy et Sylvia Bataille...
Un de mes films de Fernandel préférés, construit comme une pièce de théâtre, mais les dialogues sont tout simplement du grand art. Le propos du film reste moderne et actuel dans le monde dans lequel nous vivons, Larquey, déjà présent dans la version de 1932, dans le même rôle de Tamise est un exceptionnel second rôle, les autres comédiens sont quant à eux savoureux également. Un chef d'oeuvre.
Sorti en 1951, "Topaze" met fin à une collaboration de vingt ans entre Fernandel et Marcel Pagnol. Adapté de sa célèbre pièce, le film prend la succession d’une première version réalisée en 1936. Le sujet de cette pièce est, il faut le dire, original : c’est celui d’un instituteur attaché aux valeurs morales qui va se retrouver embarqué dans des affaires douteuses et découvrir l’envers du décor. Par ce film, le cinéaste pose donc un regard à la fois cynique et désespéré sur la société en mettant d’un côté les politiques véreux jamais inquiétés et de l’autre les enseignants consciencieux mais vivant dans la frustration. Sans que ce soit la meilleure prestation de Fernandel chez Pagnol, on retrouve néanmoins le comédien en pleine forme. Cependant "Topaze" n’est pas une réussite absolue et comme souvent chez Pagnol, les défauts se résument à cela : long et beaucoup trop théâtral. Le cinéaste abandonne son format habituel de deux heures pour deux heures quinze et ce quart d’heure supplémentaire se fait grandement ressentir.
A travers le portrait d'un honnête instituteur qui se convertit au cynisme en observant ses contemporains, Pagnol s'interroge sur les fondements de la morale.
Si le vice prospère et la vertu est synonyme de malheur, pourquoi être vertueux ? s'interroge l'académicien.
Chacun répondra à cette question existentielle fondamentale, universelle, en fonction de son tempérament et de son caractère.
La démonstration de Pagnol présente pourtant, à mes yeux du moins, une faille. C'est l'essentialisation du propos qui me paraît contestable.
Non, contrairement à ce qu'il laisse entendre, tout le monde n'est pas prêt à fouler au pieds ses valeurs morales les plus profondes par simple soucis de lucre.
" Topaze" comporte, malgré cette réserve, beaucoup de qualités : dialogues ciselés, distribution de haute gamme , au sein de laquelle émerge Fernandel qui se fâchera d'ailleurs pendant une décennie avec Pagnol.
Selon la documentation, Fernandel n'aurait pas accepté que le dernier plan de "Topaze" ne soit pas avec lui mais avec Pierre Larquay.
Comportement d'un acteur dont la réputation à la ville était devenue différente, même opposée à celle de son image sympathique à l'écran.
La ressortie de dix titres de Pagnol ( dont huit réalisés par lui-même) permet de voir ou de revoir cette nouvelle adaptation cinématographique de la pièce de théâtre du futur académicien.
On a ici sans doute affaire au dernier film important du cinéaste et romancier, même si le statisme de la mise en scène manque souvent de légèreté dans sa seconde partie.
Professeur de morale à la pension Muche, Monsieur Topaze est un homme d'une intégrité et d'une probité qui forcent le respect. Il est sans doute le seul dans l'institution... La première partie de la pièce de Marcel pagnol, dans la classe de Topaze, est très plaisante, qui permet à Fernandel une jolie composition d'aimable instituteur aux idées pures...qu'on peut si facilement abuser et prendre pour un imbécile. Le sujet de la satire ou de la fable se fait jour lorsque Topaze, spoiler: renvoyé injustement de son poste, se met au service d'un conseiller municipal corrompu dont il devient naïvement l'homme de paille et le complice en prévarication.
Sous ses dehors spirituels et affables, le sujet de Pagnol n'en dresse pas moins un constat amer de la nature humaine et cinglant de la société. Au point de transformer le brave Topaze et d'en faire un autre homme. Les hommes, comme les femmes, s'en donnent à coeur-joie dans la concussion, le cynisme, le chantage, l'affairisme, et aucun n'échappe à la vision désenchantée de l'auteur. On est moins dans la dialectique pittoresque habituelle de Pagnol que dans la démonstration appliquée. Trop sans doute. Car toute la seconde partie du film, dans le giron de l'élu immoral Castel-Vernac (Jacques Morel) et de sa maitresse, apparait bien évidente et bavarde, malgré la qualité des dialogues. La pièce manque très certainement de concision et d'un mode narratif plus implicite.
Qu’est ce qui fait que les films de Pagnol comme le cinéma de Guitry par ailleurs, parviennent à être autre chose qu’une production emblématique de cette fameuse et impersonnelle « Qualité Française ? « surement à rechercher dans la proximité qui lie évidemment la production littéraire d’un auteur d’avec le film qu’il réalise et qui donne justement à celui-ci une dimension littéraire authentique . surement à rechercher dans leurs films les plus réussis, le souci de mettre en scène des univers qu’ils connaissent, des thématiques récurrentes autant d’éléments qui finalement , avant la lettre font de Pagnol et de Guitry , des « auteurs « , dans l’acception du terme que lui donnerons les Cahiers du Cinéma et que le cinéma de la nouvelle Vague mettra en pratique Peut être peut on aussi ajouter à ses ingrédients la collaboration régulière avec les mêmes comédiens. Ici encore Fernandel malgré la mue de son personnage semble irrémédiablement indissociable du petit Théâtre de Pagnol.
Classique parmi les classiques, voici l'histoire de l'instit qui devient ripoux. Bien écrit, joué de façon très théâtrale, avec deux ou trois rebondissements, ce film se regarde avec plaisir. Et ce, malgré deux moments de creux, vers le milieu et le dernier quart-d'heure lors duquel on a droit à un sermon moralisateur et pompeux. L'intérêt principal de "Topaze" est le côté immorale de l'intrigue. Pas de concession à l'égard de la nature humaine. On est entouré de connards qui ne pensent qu'à s'en mettre plein les fouilles, le mieux est de faire comme eux pour ne pas se retrouver sur le carreau. Avec trois quarts-d'heure de moins, "Topaze" aurait été excellent, mais ses longueurs en font juste un bon petit film.