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Ykarpathakis157
4 546 abonnés
18 103 critiques
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5,0
Publiée le 9 mai 2021
L'intrigue est assez simple mais écoutez les dialogues. Topaze semble stupide mais est en fait généreux et refuse d'admettre n'étant pas lui-même corrompu. Il est seulement dérangé par la simple existence de la corruption chez les gens qui l'entourent car il croit vraiment à la bonté de l'homme. Les événements vont remettre en cause cette croyance comme pour la plupart d'entre nous. Ce film sonne étonnamment vrai à l'époque actuelle. Il n'a pas pris une ride bien que parfois cynique c'est une réflexion profonde et touchante sur l'importance de l'argent, de la richesse et du pouvoir et de la suprématie des apparences sur la substance et le calvaire de ceux qui sont privés de l'une de ces choses. La distribution est extraordinaire comme dans tous les films de Pagnol même les plus petits rôles sont bien distribués. Fernandel est remarquable lorsqu'il passe de la naïveté au cynisme. Perdrière est adorable et intelligente et Marcel Vallée joue le rôle du directeur de l'école avec verve. Observez-le attentivement dans la scène où il est avec la mère outrée qui exige que l'erreur dans les notes de son fils soit découverte et corrigée. Pierre Larquey est présent dans le rôle du collègue qui finit par s'inspirer de Topaze mais tous les acteurs sont exceptionnels et il serait malvenu d'en isoler certains pour les féliciter comme c'est souvent le cas chez Pagnol il s'agit d'une véritable œuvre d'ensemble...
Voilà un film qui nous montre sans fioriture les magouilles politiciennes qui vérolent notre société. Certes cela se passe il y a pas loin de 70ans, mais que l"écho est claire en regard de notre époque. Ce film devrait être diffusé bien plus souvent à la télévision afin que l'on souvienne de ce que la politique peut offrir de pire et que l'on puisse comparer avec notre époque. Pas grand chose n' changé! Et c'est bien cela qui fait la force de ce film, avec en plus un Fernandel exceptionnel. A voir, par tous, sans aucune exception!
Excellent film sur l’arrivisme et le pouvoir cynique de l’argent. C’est une démonstration implacable qui contient cette fois moins d’émotion que de maximes immorales. Il peut être compris avec cette phrase insolente: Le mépris des proverbes c’est le commencement de la fortune. Un peu long peut-être mais Pagnol est un auteur incroyable tout comme Fernandel, toujours exceptionnel
Il s’agit de la 3e adaptation cinématographique de la pièce éponyme (1927) de Marcel Pagnol. La 1ère (1933) a été réalisée, lors d’un séjour en France, en 1932 et 1933, par Louis Gasnier (1875-1963), à la carrière essentiellement américaine avec Louis Jouvet dans le rôle-titre et dont c’était le 1er rôle au cinéma ; la 2e (1936) a été réalisée par Pagnol (insatisfait de la 1ère adaptation) avec Alexandre Arnaudy (1881-1969) tandis que la 3e (1950), car Pagnol était encore insatisfait, était avec Fernandel (47 ans). Il existe 5 autres versions cinématographiques étrangères : américaine (1933) de Harry d’Abbadie d’Arrast (1897-1968) avec John Barrymore (1882-1942), anglaise (1961) de et avec Peter Sellers (1925-1980), suédoise (1963) de Jan Molander (1920-2009) avec Allan Edwall (1924-1997), égyptienne (1934) de et avec Nagib El-Rihani (1889-1949) et même chinoise (1939) de Li Pingqian (1902-1984) avec Liu Qiong. Il n’y a aucun rapport avec « Topaz » (1962) d’Alfred Hitchcock (1899-1980) dont le titre français est « L’étau ». Il s’agit d’un film atypique dans la carrière de Pagnol, au goût amer, caustique, cynique et drôle, et qui doit beaucoup au talent de Fernandel. C’est le même esprit que l’on retrouve dans « La poison » (1951) de Sacha Guitry (1887-1957) avec Michel Simon (1895-1975) et dans « Ces messieurs de la Santé » (1934) de Pierre Colombier (1896-1958) avec Raimu (1883-1946). Le film reste théâtral mais le sujet, certes lié aux mœurs de la IIIe République, demeure d’actualité (« L’argent peut tout, c’est lui qui gouverne le monde »), critiquant la corruption des hommes politiques [spoiler: « l’élève » Topaze, naïf homme de paille, va dépasser le maître Régis de Castel-Vernac (Jacques Morel, 28 ans), conseiller municipal véreux, surfacturant les marchés publics (balayeuses automatiques) grâce à un prête-nom et qualifié par Topaze d’escroc bricoleur de peu d’envergure ], la collusion avec les journaux (spoiler: acceptant de ne pas sortir des informations compromettantes contre une somme d’argent ) et l’école [spoiler: Albert Topaze, professeur de morale qui adore corriger, est mal payé à l’école privée de garçons Muche, au directeur cupide et menteur (indiquant à Topaze qu’il mérite les palmes académiques à titre moral) ].
Il y a un quelque chose dans Fernandel qui fait que la vanité humaine prend avec lui le tour en même temps d'un jeu et d'une grande sincérité car il croyait vraiment en l'honnêteté et le fait de prendre tout cela à la légère parce que simplement il vaut mieux en rire qu'en pleurer. Dans sa consistance de corruption du monde exposée sans détour le film n'est nullement démodé.
Film bavard opposant la scrupuleuse honnêteté des enseignants et les magouilles, corruption, prévarication du monde de la politique. Les dialogues sont bons ou désabusés (« la probité, ça se paie cher » « on lui a donné une chaîne de montagnes à Tananarive, il est parti la vendre aux gens qui l’habitent » « tu as vu des femmes qui aiment les pauvres ?). Fernandel dans un de ses plus grands rôles et une bonne direction d’acteurs sont les atouts de ce film. J'ai noté une excellente description du cancre, et quelques petites négligences (le cancre Séguedille a 20 ans, et les palmes académiques impensables dans une école privée de ce type). A noter enfin que Pierre Larquey et Marcel Vallée tenaient les mêmes rôles dans le film de Gasnier de 1932 avec Louis Jouvet.
Un pur chef-d'oeuvre, des dialogues au scénario, aux acteurs d'une justesse incroyable dont la palme va à Fernandel dans l'un de ses plus beaux rôles. Un de mes Fernandel préféré. Pour le reste il y a déjà tellement de critiques que je m'abstiendrai.
Comédie universelle qui pose un regard acide sur les vanités humaines, chacun d'entre nous étant sensé être corruptible d'une façon ou d'une autre. Topaze passe par tous les états et finit totalement corrompu, faisant preuve d'un cynisme absolu. Le scénario peine cependant à lui trouver un vice majeur et après les honneurs de la palme académique ce sont les femmes in finé qui deviennent les corruptrices ultimes. Fernandel en fait un personnage plutôt sympathique à qui l'on pardonne sa métamorphose faustienne d'autant qu'elle semble lui ouvrir les yeux sur les véritables intentions de ses contemporains comme si sa nouvelle acuité le rendait plus proche de ses semblables ...
Sujet intemporel . Comment un être pétri de probité de bons sentiments , en l’occurrence Fernandel qui incarne un instituteur se voit moqué , manipulé respectivement par le Directeur et sa file ( également institutrice) Sa foncière honnêteté, son refus d’avouer une erreur imaginaire pour regagner la grâce d 'un parent d 'élève déçu des notes de son fils lui vaudront un renvoi de cette école . Fin du premier acte. On assiste ensuite à la métamorphose maladroite d 'abord puis efficace d'un personnage naïf en arriviste. Et qui dépasse le maître en devenant un homme d'affaires usant de trafic d 'influences , de corruptions sans complexes. Le Noir et Blanc, la richesse des dialogues et la truculence des personnages renforce cette satire qui mériterait une nouvelle adaptation .
Du grand Pagnol un chef d oeuvre ou Fernandel excel dans ce rôle de professeur intègre , même si Jouvet avait lui aussi donné toute sa grandeur à ce personnage , mais j ai une telle admiration pour Pagnol que je place cette adaptation en tête .