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landofshit0
278 abonnés
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3,5
Publiée le 15 octobre 2012
Moins incisif que d'autre films de Risi certes,car l'homme aux cent visages est plus proche d'un film comme le pigeon.Cette histoire de comédien raté devenu escroc reste savoureuse a regarder,d'autant plus avec un Vittorio Gassman endossant a merveille ces rôles d'escroc.
Premier film de Dino Risi avec Vittorio Gassman qui donneront une des plus belles collaborations acteur-réalisateur du cinéma italien. Ici le côté social habituellement très présent dans le genre de la comédie italienne est ici laissé de côté pour faire place à une comédie sans prétention mais efficace mené énergiquement par son acteur principal qui s'en donne à cœur joie en escroc redoutable et sympatoche ; la séquence où il est déguisé en Greta Garbo vaut son pesant d'or niveau rire. Autrement Anna Maria Ferrero est loin d'être désagréable à regarder qu'on comprend tout à fait que le protagoniste en est amoureux et on a beau voir venir le rebondissement de fin on apprécie jusqu'au bout.
Un comédien raté devient un escroc réussi. Bonne idée de scénario qui donne l’occasion à Vittorio Gassman d’aligner les numéros d’acteur. Ça n’a pas la force satirique des meilleurs films de Risi, mais c’est une comédie très bien réglée où les escroqueries sont autant de gags réussis. C’est d’un amoralisme très réjouissant.
"L'Homme aux cent visages" nous propose cent petits gags ; il en aurait fallu un ou deux qui nous fassent rire aux éclats pour que cette comédie sympathique soit pleinement réussie.
Une délicieuse comédie italienne. Les films traitant de la petite escroquerie sont toujours plaisants, et quand c'est ici interprété par un Vittorio Gassman nous démontrant déjà toutes les facettes de son talent, et orchestré par un Dino Risi en pleine forme, on en redemande.
Histoire d'un homme qui justement raconte ses diverses arnaques et entourloupes à un inconnu qui a essayé de l'arnaquer (vous suivez?). La mise en scène suit ce récit entrecoupé de flashbacks comme autant de sketchs plus ou moins inspirés. L'ensemble est agréable à regarder mais décousu. Sympathique mais mineur.
C'est vrai que Gassman parlant français dans le magasin de chaussures, chantant allemand à Noël pour les enfants et utilisant force déguisements et accents est assez irrésistible!!! Toutefois le film souffre un peu de l'accumulation de sketchs avec un fil conducteur plutôt mince. Sympathique quand même car souvent drôle.
LE FANFARON. L'attraction de la vedette italienne avec de bonnes idées d'arnaque, de naïveté et de distraction. La canaille Vittorio Gassman dans le roman d'un tricheur. Le parcours des stars nous dit quelque chose du cours du monde.
Quand il entame sa collaboration avec Dino Risi en 1959, Vittorio Gassman a une trentaine de films derrière lui. Mais il vient tout juste de trouver sa voie avec deux films de Mario Monicelli, "Le Pigeon" (1958) et "La grande guerre" (1959), qui en même temps qu'ils ont lancé le mouvement dit de la "comédie italienne" ont révélé le talent comique de l'acteur de théâtre classique qu'il avait été jusqu'ici et dont la carrière cinématographique relevait plutôt de l'accident alimentaire. En effet, uniquement utilisé dans des rôles de bellâtres en raison de son physique avantageux et imposant, le beau Vittorio avait même tenté avec désinvolture une carrière à Hollywood entre 1952 et 1955 qui en dehors de quelques films obscurs lui avait permis de convoler pour une courte période avec la très pétulante et peu conventionnelle Shelley Winters. Dans les deux films de Monicelli, il devait toutefois partager la vedette avec ses camarades de promotion Alberto Sordi, Renato Salvatori ou Marcello Mastroianni. De son côté, Dino Risi sent qu'il doit creuser le versant satirique de son art qu'il n'a fait qu'effleurer dans les petites comédies pittoresques qu'il met en scène depuis le début des années 1950. Proche de par leur tempérament et leurs intérêts mutuels, il était fatal que ces deux là se rencontrent un jour ou l'autre. C'est chose faite avec "Il matamore" ou "L'homme aux cent visages" en français. Pour l'occasion, Risi délaisse sa collaboration à l'écriture avec Pasquale Festa Campanile et Massimo Franciosa pour rejoindre le tandem Age et Scarpelli qui règne en maitre sur le cinéma italien depuis près de dix ans. A leurs côtés, on retrouve le fidèle Rugero Maccari qui jusqu'à son décès en 1989 ne lâchera plus Risi. Sans doute désireux secrètement de poursuivre sa collaboration avec Gassman, il offre un rôle sur mesure à celui qui est déjà un monstre sacré du théâtre après avoir travaillé sous la direction de Luchino Visconti, dirigé sa propre compagnie, mis en scène Peter Gynt d'Henrik Ibsen et enfin fondé son propre théâtre (Teatro d'Arte Italiano) où il se consacre au répertoire shakespearien. La spécificité de Gassman par rapport à ses tout aussi talentueux contemporains (Sordi, Tognazzi, Manfredi ou Mastroianni) se situe incontestablement dans son incomparable abattage et sa formidable propension histrionique à sortir de lui-même à tout bout de champ. Le scénario de "L'homme aux cent visages" va être une aubaine pour Vittorio Gassman qui va pouvoir donner libre cours à son tempérament volcanique comme il le fera à de nombreuses autres reprises sous la direction de Risi mais aussi derrière la caméra des Monicelli, Corbucci, Scola et autres Fondato ou Camerini. Gerardo Latini (Vittorio Gassman), tout d'abord présenté comme un époux modèle coincé dans un petit appartement de la banlieue romaine se révèle à l'occasion de la visite d'un escroc au porte-à-porte comme un ancien prince de la carambouille repenti qui va doctement narrer son étonnant parcours à celui qu'il vient de démasquer. Par le moyen du flashback c'est alors une suite de petits sketches drolatiques que nous propose Risi, laissant s'ébrouer un Gassman en roue libre dans le numéro qu'il affectionne le plus : le transformisme. Capable d'offrir une caricature impayable de chacun des personnages dont il endosse la pelisse, le génial acteur alterne avec un rythme dont lui seul connaissait la mécanique, le sérieux le plus auguste rappelant le grand Louis Jouvet et la bouffonnerie débridée telle que la pratiquait un Michel Simon ou un Jules Berry. Gassman est tout et partout, vecteur de la dérision acide et parfois mélancolique qui sera désormais la marque de fabrique du cinéma de Dino Risi, prenant toute sa mesure dans des chefs d'œuvre comme "Le fanfaron" (1962) , "Les monstres" (1963), "Parfum de femme" (1975) ou encore le trop méconnu "Âmes perdues" de 1977. Car il ne faut pas s'y tromper derrière la faconde et le trop plein d'énergie se cachait chez Gassman une profonde tristesse qui transparaitra davantage dans ses derniers rôles. Mais avec "L'homme aux cent visages" nous sommes en 1959 à l'entame de deux décennies magiques pour les deux hommes qui démarrent sur les chapeaux de roue une des plus harmonieuse collaboration entre un réalisateur et un acteur. Il ne faut donc surtout pas bouder le plaisir de voir et revoir ces grands enfants s'amuser à nous faire croire que la vie est un immense terrain de jeu où même les victimes des arnaques de Girardo Latini le grand escogriffe, ne semblent pas mécontentes d'avoir été si lestement dupées.
Du savoir-faire italien dans la plus belle tradition. Raconté par le héros en personne, ce qui en renforce l'aspect conte, ce sont des histoires de filouteries par paquets de douze, de la ruse, des déguisements, et toujours un coté beau joueur comme si le plus important était avant tout de s'amuser, de se lancer des défis. Un " Attrapes-moi si tu peux" avant l'heure et en plus réussi ou Victorio Gassmann a aussi un coeur qui peut lui joue des tours.
J'ai eu raison de dénoncer la superficialité comique dans les films de Risi en cette fin d'années 1950, car il a dû m'entendre : Il Mattatore, c'est l'Italie dans une coquille de noix, avec son histoire écrite en sketchs et de bons gags pour rythmer les pérégrinations criminelles qui fascinent les foules – et participent incidemment à faire passer (encore plus ?) l'Italie pour un pays de malandrins à l'étranger.
Assistée notamment au scénario par un Scola pas encore révélé comme réalisateur, c'est un des meilleurs scénarios ayant pour thème l'arnaque dont on puisse rêver à Cinecittà – faisant toujours regarder de l'avant à des personnages à l'avenir incertain, il se sert du crime pour repousser les barrières professionnelles qui découpent impitoyablement la vie à l'époque. À la fois rétrospective et visionnaire pour la pègre italienne, le film la montre sous un jour amusant mais loin de la frivolité qu'on a connue chez le réalisateur précédemment. Immanquable si on arrive à supporter quelques épisodes très similaires les uns aux autres dans la vie d'un délinquant.