Deux ans après la retentissante réussite de "L’arme fatale", on reprend les mêmes et on recommence. Il n’y a guère que les méchants qui ont changé, forcément. Et même si le spectateur retrouve avec un grand plaisir avoué le tandem, il ne peut plus compter sur l’effet de surprise. Toutes les recettes du premier numéro ont été reprises : deux affaires à priori distinctes qui s’entremêlent, des sales gueules (cette fois incarnées par Joss Ackland et Derrick O’Connor), de l’action, de l’humour, une bonne B.O., du rythme… Il faut dire que les agents Murtaugh et Riggs se côtoient depuis deux ans malgré leurs différences. Mais ces différences rendent les deux hommes extrêmement complémentaires, ce qui leur confère une vraie complicité, par ailleurs très visible à l’écran (tant au niveau des personnages que des comédiens) au point de les rendre inséparables, aussi bien dans la vie privée que professionnellement, même si Murtaugh se trouve "trop vieux pour ces conneries". Au gré d’une nouvelle mission (apparemment) en marge d’une affaire dont ils s’occupent, le spectateur n’aura pas le temps de s’ennuyer ni devant la nouvelle intrigue, ni devant les bavardages incessants de leur nouveau compagnon de route (formidable Joe Pesci, savoureusement agaçant) dont l’extravagance frise la caricature, ni devant le surplus d’humour apporté au film, que ce soit dans certaines scènes d’action (la voiture familiale) ou dans les moments plus intimes. Il en ressort des scènes cultes comme la séquence des toilettes piégées ou celle de la banque, et tant pis si les scènes proposées ne sont pas toujours crédibles
(le fait que nos deux valeureux flics ne soient pas sourds après l’explosion, l’effondrement de la maison sur pilotis…)
. Le plaisir est là pour le plus grand bonheur du spectateur et c’est tant mieux. Une touche de charme est apportée par Patsy Kensit, bien qu’on puisse déplorer le fait qu’elle amène une romance un peu trop facile. "Okey, okey, okey", on s’en fout, parce que tout fonctionne : en faisant partager au spectateur le quotidien des deux flics (ce qui rend les deux personnages irrésistiblement attachants) : le spectateur vibre avec eux, rit avec eux. "L’arme fatale 2" est donc un véritable tour de force plein de dynamisme et d’inventivité réussi pas Richard Donner, et déjà le spectateur se prend à lorgner vers un troisième épisode qui arrivera trois ans plus tard. "Allez, à 3 on y va. Euuuh… 1, 2, 3 et on y va ? ou 1, 2 et on y va ?"