Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Plume231
3 934 abonnés
4 639 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 2 mars 2012
Ah un portrait affectueux et chaleureux des habitants d'une petite ville du Sud des Etats-Unis, pas de doute on est bien chez John Ford. Et il y a vraiment plus aucun doute quand le personnage principal est un homme respectable qui fait tout pour eux, quitte à user de roublardise mais toujours pour le bien de la communauté of course. Cette dernière est representée par une vision hyper-idéaliste du Sud où blancs et noirs vivent en parfaite harmonie. Seul ombre au tableau, et paradoxal par rapport à cette vision : le jeu de Stepin Fetchit avec tous les stéréotypes racistes existants. Le récit est assez décousu mais comme dans 99/100 des John Ford il y a des moments forts et originaux à l'instar de celui où l'orchestre joue "Dixie's Land" pendant le procès final pour émouvoir le jury composé d'anciens combattants confédérés. Pas un grand Ford mais il ne peut laisser indifférent comme tous les films du cinéaste les plus personnels.
Judge Priest est l'un des films les plus sous-estimés de John Ford. Il est surtout l'un des moins connus, parce que quasiment inaccessible. Ce qui est fort regrettable. Dans son film, l'un de ses préférés, Ford décrit avec de nombreuses touches d'humour les mœurs d'une petite ville du Sud des États-Unis, peu après la fin de la Guerre civile. Comme souvent chez Ford, le film repose presque entièrement sur les personnages, drôles et touchants, qui incarnent les valeurs de l'Amérique. La figure centrale du film est un petit juge affable voire débonnaire en fin de carrière, interprété par Will Rogers (il s'agit de du rôle-phare de sa carrière). Ford déclara à son sujet : « Les gens de l'Ouest étaient comme Will Rogers. C'étaient des hommes bourrus et imparfaits, mais beaucoup étaient foncièrement doux et la plupart étaient foncièrement moraux et religieux, comme la plupart des gens qui vivent de la terre. ». On remarquera entre autres la présence de Hattie McDaniel, la fameuse nounou d'Autant en emporte le vent (1938), première actrice noire a avoir reçu un "Academy Awââârd" La seconde partie du film est la plus éclatante, le témoignage du révérend Brand lors du procès constitue la scène la plus forte du film. Le film s'achève triomphalement sur le glorieux "National Anthem Of The Confederate States Of America".
??????????????????
I wish I was in the land of cotton, Old times there are not forgotten; Look away! Look away! Look away, Dixie's Land! In Dixie's Land where I was born in, Early on one frosty morning, Look away! Look away! Look away, Dixie's Land! ?
le film : http://www.youtube.com/watch?v=s6RDOx5CKt0 (Que cette critique ne soit pas très académique, je m'en tape.)
Une oeuvre intelligente et truculente, mais également sans concessions. La démarche de Ford est simple : assembler des saynètes plus ou moins cocasses en mélangeant les tons. Le résultat est ce film, élégant et émouvant, encore trop mésestimé.
“Judge Priest” fut longtemps le film préféré de John Ford avant qu’il réalise en 1953 “The Sun Shines Bright” (Le soleil brille pour tout le monde) dont il peut être considéré comme une ébauche, plus portée sur la comédie, le scénario de Dudley Nichols et Lamar Trotti s’inspirant de quatre des récits de l’humoriste Irvin Cobb ayant Judge Priest comme personnage principal. Si le déroulé, sur fond de la guerre de sécession récemment perdue par le Sud, est assez dramatique, les éléments comique, la gaité et la musique donnent à l’ensemble un ton bienheureux. Elle dépeint la résurrection d’un solitaire, seul contre la majorité, héros injustement accusé, figure récurrente dans l’œuvre fordienne. Certes le film a quelque peu vieillit, mais grâce a une direction d’acteur très juste (casting dominé par Will Rogers et Anita Louise), la galerie de personnages hauts en couleurs (on se croirait chez Pagnol, « lasssen en moinse »)prend vie avec tendresse. Même si parfois l’émotion lacrymale n’est pas très loin, le rire l’emporte le plus souvent, et la roublardise du juge est pardonnée pour la bonne cause. Cette bonne humeur, habillement mélangée à la mélancolie d’un passé révolu, permet de passer un bon moment, sans la tension, et la gorge serrée qui va avec, du ”Soleil brille pour tout le monde”. Les bonnes consciences incultes du cancel culture n’éviteront pas de le brocarder pour sa complaisance vis à vis des anciens confédérés. Une analyse historique reposant sur l’économie montre que clairement la guerre fut financée pour accaparer l’industrie du coton, rentable grâce à une main d’œuvre d’anciens esclaves abusivement exploitée, qui tombèrent dans une misère absolue décrétée par la haute finance de l’Est. Au nom de l’abolition de l’esclavage, c’est une des plus cynique exploitation meurtrière du capital. Seul Lincoln, les militaires et les gogos y crurent.
John Ford s'est confortablement installé dans le cinéma parlant depuis déjà quelque temps lorsqu'il met en scène Judge Priest en 1934, chronique de vie dans une petite ville du Kentucky où un procès va chambouler la vie de ce petit village.
Tout l'intérêt du film est là d'ailleurs, plus que dans les péripéties mais dans ce portrait chaleureux, tendre et idéalisé par John Ford pour ce petit village du sud qui vient de sortir de la Guerre Civile. Il met en scène une galerie de personnages hauts en couleur passant d'un juge un peu roublard mais pensant toujours au bien de sa ville à un raciste pur et dur en passant par un accusé noir ou plusieurs femmes, qui ont ici leur rôle à jouer. Ford mélange plusieurs genres, passant du procès à quelques touches plus légères, voire même de romance mais surtout une chronique plaisante de cette ville dans laquelle il nous immerge sans difficulté.
On trouve tout de même quelques ombres à ce beau tableau, notamment dans la vision idyllique qui vire un peu trop à la caricature lors de certains moments, à l'image du personnage représentant tous les stéréotypes racistes. C'est vraiment dommage qu'il y ait ces quelques légères maladresses, Ford pouvait très bien s'en passer sans aucunement nuire à la chronique de vie qu'il met en place. Surtout, qu'excepté ce point-là, il se montre plutôt inspiré, filmant avec sobriété et arrivant à nous y immerger pour en faire ressortir l'humanisme, l'intérêt voire quelques sensations.
Il y aussi un certain charme et une ambiance mélancolique qui ressortent du récit, Ford filmant, et ce n'est ni la première, ni la dernière fois, une époque révolue qu'il idéalise, constatant les immenses changements dans ce début du XXème siècle. Les personnages sont bien interprétés, chaque acteur, ou presque, apportant sa pierre à ce bel édifice, notamment Will Rogers, merveilleux dans ce juge attachant ou encore Anita Louise ou Henry B. Walthall.
Si John Ford commet quelques maladresses par-ci, par-là, il est tout de même bien difficile de ne pas se laisser porter par cette douce mélancolie qui imprègne les habitants de cette petite ville du Kentucky.
Un film de John Ford tombé dans l'oubli, et pourtant, il est pas mauvais du tout. Évidemment, il a vieilli de par son côté candide et son traitement, et il est aussi assez long malgré sa courte durée. Mais le montage en surimpression est de très bonne facture, les personnages sont tous bien vus malgré quelques exagérations naïves, et surtout, le film en même temps qu'il a vieilli a gagné beaucoup de charme, un charme touchant et fort agréable. "Judge priest" se finit en beauté, après un réquisitoire, certes peu crédible, mais suffisamment sincère pour ne pas tomber dans le vulaire pathos, ce qui en un film parfois poussif, mais rarement déplaisant.