Le Juge Fayard dit le shériff : les secrets du tournage

Le Juge Fayard dit Le Shériff est inspiré du meurtre du juge François Renaud en 1975 à Lyon. L'enquête n'ayant pas aboutie, plusieurs personnes pensent que cet assassinat serait à mettre en parallèle avec l'un des dossiers sur lesquels travaillait Renaud : l'éventuelle entente secrète entre le SAC (Service d'Action Civique) et le Gang des Lyonnais.

Comme souvent pour les films d'Yves Boisset, Le Juge Fayard dit Le Shériff a créé la polémique et a été censuré. Charles Pasqua, à l'époque secrétaire général du SAC - cette sorte de police parallèle au service du général de Gaulle et de ses partisans -, a fait en sorte que Boisset soit contraint, par la justice, de supprimer toute mention visuelle ou auditive relative à cette organisation dans son film.

Pour sa composition du juge Fayard dans ce film, Patrick Dewaere fut nominé pour le César du Meilleur acteur en 1978, mais ne le remporta pas.

Le comédien Patrick Dewaere retrouvera le metteur en scène Yves Boisset l'année suivante pour La Clé sur la porte. Il était aussi question que Dewaere tienne le haut de l'affiche du Prix du danger en 1983, mais il mit fin à ses jours peu de temps avant le début du tournage, et fut donc remplacé par Gérard Lanvin. Boisset récupère également Philippe Léotard pour son film Chute Libre en 1993.

Yves Boisset est un cinéaste engagé, s'étant souvent attaqué à des sujets qui fâchent : pour preuve, Le Juge Fayard dit Le Shériff dénonce la corruption au sein des systèmes judiciaire et politique, en faisant notamment référence au SAC (Service d'Action Civique). Dans sa carrière, le metteur en scène avait également abordé le milieu policier (Un condé, 1970), la guerre d'Algérie (R.A.S., 1973), le racisme des gens ordinaires (Dupont Lajoie, 1974) etc. Toujours en donnant forme à des films subversifs et dénonciateurs.