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benoitparis
109 abonnés
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3,5
Publiée le 23 juin 2012
Une première réalisation du jeune Dino Risi dans les années 50. Il s’agit d’une comédie populaire de commande, mettant en scène un milieu de gens modestes romains, plus ou moins escrocs, avec aussi des jeunes filles cherchant l’amour. C’est très bien scénarisé et servi par des numéros d’excellents comédiens (le jeune Alberto Sordi fait une formidable composition d’escroc frimeur à l’italienne). Le ton est plutôt doux amer, sans encore l’acidité cynique des œuvres plus personnels du réalisateur. Ça reste tout de même du très beau travail, très plaisant.
Pour son troisième film, Dino Risi n'a pas encore trouvé vraiment ses marques à base de cynisme, de férocité et d'humanisme qui feront ses meilleures œuvres ; seule la dernière caractéristique est véritablement présente. En fait, il était encore trop sous l'influence du néoréalisme pur pour cela. Et si on a deux beaux portraits de femmes antinomiques mais aussi attachantes l'une que l'autre, les personnages secondaires ne sont tous foncièrement réussis à l'instar de celui interprété par Raf Vallone, trop fade pour qu'on y prête vraiment attention. En outre, le rythme est trop inégal et les différents protagonistes trop mal répartis dans leurs apparitions pour que le résultat soit emballant.
Une comédie à l'italienne douce amère, la vraie vedette n'est pas Sophia Loren mais Franca Valeri certes moins sexy, mais qui joue à la perfection. Côté masculin, Vittorio de Sica domine tout le monde de par sa classe. Une belle galerie de personnages, on sent déjà en filigrane le futur grand Risi
Une sorte de film-charnière (1955), entre le néo-réalisme poignant de l'Après-guerre, et la "comédie à l'italienne", que ce "Signe de Vénus". Vittorio De Sica, l'auteur du "Voleur de bicyclette", même si c'est en l'espèce un des interprètes seulement (même pas à l'écriture - ici à cinq mains !), est là pour assurer la filiation avec le premier courant. Et c'est la 3e réalisation (complète, et en long métrage) de Dino Risi, un des grands du deuxième courant. Hybride entre la chronique du petit peuple de Rome (avec ses figures interlopes, à l'occasion, comme "Romolo", tout à la fois fils à "mamma" et escroc - alias l'excellent Alberto Sordi), et celle de la quête amoureuse de deux cousines, vivant avec leur redoutable tante célibataire (alias la pittoresque Tina Pica) - et le père de l'une d'elles, veuf d'une soeur d'icelle. Le scénario n'est pas au cordeau (DR est un des cinq auteurs), la réalisation manque encore de rythme - et on a souvent l'impression d'un film à sketchs, quand pas du tout écrit en ce sens.... Mais cela se laisse regarder, au moins comme une curiosité - permettant d'y voir, en particulier, pour une fois en vedette côté féminin, Franca Valeri (morte cet été, centenaire !), aussi coscénariste, dans le rôle de la "cousine moche" ("Cesira"). Alors qu'ayant fait quasiment toute sa carrière dans les "seconds rôles". Distribuée ici dans une partie beaucoup plus intéressante que celle de la "cousine sculpturale" ("Agnese"), dévolu à Sophia Loren.
"Le signe de Vénus" est le premier film important en qualité de réalisateur de Dino Risi après sa courte période d'assistant auprès de Mario Soldati et d'Alberto Lattuada. Si on ne trouve pas complètement dans ce film l'humour féroce qui sera la marque de fabrique de la comédie italienne pas encore éclose dont Risi sera le fer de lance avec Monicelli, Scola et Germi, on peut déjà y déceler tous les ingrédients, notamment l'œil aiguisé mais aussi attendri que l'ancien docteur en psychiatrie porte sur ses contemporains du petit peuple dont il n'est pourtant pas issu lui-même mais qu'il semble bien connaître pour s'autoriser à en moquer gentiment les travers quotidiens. Remarquable directeur d'acteurs, il parvient à créer sans problème une osmose entre les acteurs confirmés que sont les Tina Pica, Raf Vallone ou Vittorio de Sica et les jeunes pousses comme Sophia Loren, Franca Valeria ou Alberto Sordi. Le scénario écrit à plusieurs mains comme souvent en Italie (Risi, Flaiano, Comencini, Valeria et Anton) se saisit de la rivalité entre deux cousines, Agnese (Sophia Loren) et Cesira (Franca Valeria) très liées mais que tout oppose tant du point de vue du caractère que du physique. Il les confronte à la goujaterie d' hommes de différentes conditions rencontrés par la très austère Cesira en quête de l'amour idéal qui devra déchanter dès que ceux-ci auront entrevu les formes généreuses de sa cousine aux abords de l'appartement romain où elles logent toutes les deux chez leur tante (Tina Pica). Dès lors à travers différents endroits de la ville où s'effectuent les rencontres tantôt drolatiques, poétiques ou pathétiques, Risi s'évertue à nous montrer ce qui fait la particularité du tempérament italien, curieux mélange où le tragique côtoie en permanence un comique nimbé d'un voile de dérision qui nous ramène sans arrêt à notre condition de simple mortel. Risi n'a pas encore rencontré Gassman mais déjà un autre Vittorio nommé De Sica incarne un de ces grands escogriffes au panache trop exubérant servant à cacher une grave blessure intime que le réalisateur affectionne. Ce personnage qu'il fera jouer le plus souvent par Gassman accompagnera toute la filmographie de Risi de "L'homme aux mille visages" (1955) à "Parfum de femmes" (1974) en passant par "Le fanfaron" (1962). Le grand Risi n'était pas encore là mais franchement il n'était pas très loin.
Aves Le Signe de Venus, nous ne sommes plus dans le néoréalisme, et pas encore dans la célèbre comédie à l'italienne, dont Dino Risi fut un des grands protagonistes. On est là dans la chronique sociale, si on peut dire ainsi, mélange de réalisme et de mélo ou de comédie. A Rome, deux cousines, une belle et l'autre, venant du nord d'Italie, moche (S. Loren et l'excellente F. Valeri) essayent de s'en sortir comme elles peuvent dans une Italie au début du boom économique des années soixante. Elle sont entourées bien sûr par une vraie mamma, d'ailleurs irrésistible ( la grande Tina Pica) et d'autres personnages, aussi louches que touchants (les irrésistibles Vittorio De Sica, Alberto Sordi et Peppino de Filippo, frère du grand Edoardo). La Loren et Raf Vallone sont au début de leur carrière, il faudra attendre quelques années pour apprécier leur talents). Le film montre avec tendresse, sensibilité et humour, aigre par la force des choses, les difficultés de chacun à survivre dans un contexte difficile. Dino Risi n'est pas de toute évidence encore prêt à sortir ses griffes à l'encontre de la société italienne. Ce n'est pas plus mal, car au final le résultat est remarquable.
C’est une comédie bien représentative du cinéma de l’Italie des années 50. Sophia Loren est splendide et charmante, elle est d'un naturel hors du commun, elle laisse le rôle principal à Franca Valeri trés touchante.Le scénario reste pauvre mais on remarque que les scénaristes n’ont pas cédé à la tentation du happy-end donnant au film une notion plus réaliste et dramatique.
Le grande qualité du film, ce sont les personnages qui sont très bien développés et très plaisants à suivre.
Je ne suis pas sûr d'adhérer complètement au mélange de film philosophique qui pousse à l'empathie pour le personnage principal et de comédie. J'ai l'impression qu'on oscille entre 2 émotions pour les personnages. Le rire n'est donc pas si agréable et l'empathie pas assez poussée.
Cependant, j'ai trouvé l'histoire très touchante et le film a le mérite de me faire réfléchir. Ce n'est pas qu'une comédie amusante, celle-ci a un discours.